Lors de sa réunion avec le gouvernement à la présidence de la République, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, a pris des mesures visant plusieurs secteurs notamment la Santé, l’Éducation, et les Transports.
Ainsi, le ministre de l’Éducation a présenté un exposé analytique sur la réalité de l’Ecole, caractérisée par un recul des filières mathématiques et math-technique et de l’enseignement technologique outre la prédominance de la mémorisation et restitution sur la réflexion scientifique et logique et l’esprit d’initiative. Le ministre a présenté une feuille de route pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la prise en charge des élèves en termes de conditions de scolarisation et de valorisation de la compétence et du mérite, en associant tous les acteurs à travers la mise en place d’une batterie de mesures d’urgence englobant l’allègement du poids du cartable grâce à des fiches pédagogiques, outre l’élargissement des instituts de formation des personnels et la révision du système de formation spécialisée et continue.
Réhabiliter les matières scientifiques dans l’école
Dans son exposé devant le Conseil des ministres, Mohamed Ouadjaout, a appelé à la promotion des filières mathématiques et math-technique pour augmenter le taux d’accès à ces filières, estimé actuellement à seulement 3,46%. Pour y arriver, des mesures incitatives seront prises pour encourager les élèves à s’orienter vers ces filières, comme la possibilité d’accès aux spécialités très demandées à l’instar de la médecine de la pharmacie. L’objectif de cette réforme est l’augmentation du taux d’accès à l’enseignement technologique, estimé actuellement à 15,8%, alors que la moyenne mondiale est de 30%. Cette approche vise une réforme sérieuse du système éducatif pour permettre aux citoyens de constater le changement radical dès la rentrée scolaire 2020-2021.
Un baccalauréat professionnel
Cette année est caractérisée par l’instauration d’un baccalauréat professionnel dans le secteur de la formation et l’Enseignement professionnels. Lors de son exposé au Conseil des ministres, le ministre de la Formation et de l’enseignement professionnels explique que la concrétisation de ce projet requiert la prise de mesures urgentes. Une ingénierie pédagogique spécifique au Baccalauréat professionnel devra être mise en place, en collaboration avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il faudra aussi créer un office d’examens et de concours propre au secteur et la préparation de la rentrée professionnelle 2020-2021. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie visant la réalisation d’un décollage économique nécessaire au développement, ce qui implique le lancement de la numérisation du secteur durant la période 2020-2022. La modernisation des outils de gestion administrative et comptable, l’adaptation de la formation professionnelle à l’environnement économique à travers la promotion de la formation continue, l’ouverture d’un institut national spécialisé dans le domaine de l’agriculture saharienne au niveau de chaque wilaya du Sud seront aussi des objectifs.
Des métiers en phase avec le développement technologique
Pour sa part, le président de la République a précisé que l’Algérie a franchi de grands pas en termes de nombre de spécialités de la formation professionnelle. Il a mis en avant, dans ce sens, la nécessité d’introduire de nouvelles matières dans le cadre de la modernisation du développement, en adéquation avec les besoins de l’économie nationale, à l’image de l’intelligence artificielle et de l’énergie solaire. Après avoir demandé l’approfondissement de l’étude sur le Baccalauréat professionnel afin qu’il apporte un plus qualitatif au système de formation, le président de la République a instruit la mise en place d’un Baccalauréat professionnel artistique afin de combler le manque dans le domaine de la production culturelle en général, et de l’industrie cinématographique en particulier, au vu des recettes qu’elle génère pour l’économie et sa capacité à barrer la route à l’invasion culturelle.
Les chauffards dans le viseur…
Alors que les accidents de la circulation sont un problème psychologique et une problématique matérielle, le Président a ordonné le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire. Dans ce sens, il a instruit les responsables de recourir aux moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse, mettant en avant la nécessité de passer à la double dissuasion en vue de préserver les vies humaines.
Le Président a ordonné également la mise en place de l’éclairage public au niveau des voies express et l’inspection régulière de la signalisation routière. Dans le même sens, il a demandé la prise de mesures juridiques adéquates pour la criminalisation du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité. Ces mesures doivent concerner également les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s’assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychique et de leur parcours professionnel.
…Encore une hécatombe à Souk-Ahras
C’est dire qu’il faut plus que jamais mettre fin aux comportements de conduite des chauffards. Hier, aux environs de 7h 30 mn, un grave accident mortel a été enregistré à Souk- Ahras, où 7 personnes ont été ravies à la vie et 20 autres blessées, selon la Protection civile. La même source a précisé que l’accident s’est produit après qu’un bus de transport de voyageurs s’est renversé, alors qu’il assurait la desserte Souk- Ahras /Annaba, sur la RN 16. Pour rappel la Protection civile a fait état de 22 500 accidents corporels durant l’année 2019, entraînant 3 200 décès et 31 000 blessés, soulignant que ces sinistres coûtent annuellement près de 100 milliards DA. Rappelons que le facteur humain demeure la cause principale de ces accidents dans 96% des cas.
Dispositifs « renforcés » contre le coronavirus
Concernant le volet de la santé, le président de la République a ordonné le renforcement des dispositifs prévention au niveau des tous les accès du pays contre le coronavirus. En effet, le Conseil des ministres a suivi un exposé présenté par le ministre de la Santé sur les dispositions prises pour la prévention contre le coronavirus et le placement en isolement sanitaire des ressortissants algériens rapatriés de Wuhan, ainsi que des Tunisiens, Libyens et Mauritaniens que l’Algérie a accepté de rapatrier à la demande des gouvernements de leurs pays. Le ministre de la Santé a assuré qu’aucun cas n’est enregistré à ce jour en Algérie.
Un Fonds de soutien aux jeunes
Après avoir assisté à l’exposé présenté par le ministre de la Microentreprise, des Startups et de l’Economie de la connaissance qui a évoqué les perspectives du secteur ainsi que le projet de création du Conseil national de l’Innovation, placé auprès du président de la République, Tebboune a affirmé que le ministère de la Microentreprise sera la locomotive de la nouvelle économie et aura l’appui et le soutien dans sa révolution numérique, appelant à accélérer l’organisation d’un salon dédié aux start-up et aux petites et moyennes entreprises (PME). Le chef de l’État a affirmé, dans ce sens, que les jeunes ont besoin de choses concrètes, ordonnant la création d’un Fonds. Il a déclaré à l’adresse des ministres concernés : «désormais, vous avez le pouvoir de décision et un Fonds de financement dans le Conseil d’administration duquel vous serez membres. À vous le terrain pour concrétiser vos projets au profit des jeunes ».
Sarah Oubraham