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Conclave des pays voisins de la Libye à Alger : la course contre la montre

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Réunis dans le sillage du dernier conclave de N’djamena, Tchad, les représentants des pays voisins à la Libye ont procédé, hier à Alger, à l’analyse des derniers développements de la crise libyenne, sur fond de l’absence, à ce jour, de la formation du gouvernement d’union nationale. Le Conclave d’Alger intervient dans une conjoncture particulière, marquée notamment par les alertes et avertissements lancés ici et là, indiquant que «la Libye est le nouveau sanctuaire» des groupes terroristes, dont ceux de Daech. Cette 7e réunion des pays voisins à la Libye, outre qu’elle a mis l’accent sur l’urgence et la nécessité pour les acteurs libyens, impliqués dans le processus onusien pour le règlement de la crise dans le pays, à conclure l’accord pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, les présents se sont engagés à consentir davantage d’efforts pour «aider» les Libyens à mettre sur pied leur Exécutif. La réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye a vu la participation de l’ensemble des États voisins à la Libye, à savoir le pays hôte, (l’Algérie), l’Égypte, le Soudan, le Niger, le Tchad et la Tunisie, ainsi que la Libye, et des représentants de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE). Ce conclave, sur la situation préoccupante et inquiétante de la Libye, est le premier auquel assiste l’Allemand Martin Kobler, le successeur de Bernardino Leon, au poste de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye. Le Conclave d’Alger a été l’occasion pour le nouveau responsable onusien pour la Libye, Martin Kobler, de rencontrer les ministres des Affaires étrangères des pays limitrophes à la Libye, lui qui vient récemment d’entamer sa mission. La réunion a été présidée par le ministre des Affaires magrébines et africaines et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. Le rôle «majeur» de l’ONU dans la supervision du processus politique en cours en Libye, souligné par Alger, en la personne de Messahel, la vieille de la tenue dudit Conclave, le ministre a également réaffirmé «l’engagement franc et constant» de l’Algérie aux côtés du représentant du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Martin Kobler. Le responsable onusien a saisi l’opportunité du Conclave d’Alger, des pays voisins à la Libye, pour prendre plus connaissance du dossier libyen, en ce qui concerne particulièrement les risques et les menaces qui pèsent sur la Libye d’abord, et leurs conséquences gravissimes sur ses voisins, au regard du chaos dans lequel est plongé ce pays, depuis plus de quatre ans. Par ailleurs, sur le Conclave en question, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamara, a, dans un entretien accordé, au journal britannique, “The Independent” et paru hier, déclaré qu’Alger «encourage» le responsable onusien Martin Kobler à donner aux voisins de la Libye «un rôle plus actif», au cours des discussions, car, a-t-il précisé, les pays voisins à la Libye «sont les mieux placés», dans leur compréhension de la culture, des habitudes et des traditions en Libye. Il faut noter, par ailelurs, que la présidente de la Commission de l’UA, la sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a réitéré récemment la «profonde inquiétude» de l’Organisation africaine, sur la situation en Libye, soulignant l’importance de prendre des mesures nécessaires pour que «l’UA joue son rôle légitime, en coordination avec les pays voisins de la Libye et de l’ONU», a-t-elle précisé, et ce, a indiqué Dlamini-Zuam, «dans les efforts pour rétablir la paix dans le pays». Ce qui a été une déclaration politico-médiatique suscitant plus d’une interrogation, faut-il le souligner, c’est celle de l’ex-ministre français de l’Intérieur, Emanuel Valls, Premier ministre du gouvernement de François Hollande, depuis le dernier remaniement ministériel, du président Hollande. Déclarant que la situation en Libye est «incontestablement le grand dossier des mois qui viennent» sur Europe 1, Emanuel Valls a ajouté, à propos de l’intervention de l’Otan en Libye, à l’origine, faut-il le rappeler, de la précipitation de l’effondrement de l’ancien régime, que «la responsabilité, c’est de ne pas avoir suivi cette intervention», et, d’ajouter ,«mettre fin au régime de Kadhafi, chacun pouvait parfaitement le comprendre, mais c’est l’accompagnement ensuite», a-t-il indiqué. Les propos de Valls, outre qu’ils coincident avec la tenue du Conclave d’Alger des pays voisins et de l’UA, en présence du responsable onusien de la Libye, interviennent quelques jours après ceux tenus, 22 novembre dernier, par son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avertissant que s’«il n’y a pas d’accord inter-libyien, ce sera la victoire de Daech», a-t-il estimé. Quant à l’organisation de Nabil El-Arabi, laquelle qui faut-il le souligner, brille par l’absence de la pertinence de son rôle, notamment depuis les évènements ayant bouleversé la scène arabe, plongeant dans le chaos des pays, pour en citer que La Libye, la Syrie et le Yémen, a abrité, hier, une réunion sur la Libye. Réunion extraordinaire des pays membres de la Ligue arabe, au niveau des représentants permanents, ces derniers se sont rencontrés en réponse à la demande de la Libye, en présence d’Abdallah al-Thani, Premier ministre du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Le responsable libyen a demandé, à cette occasion, «l’aide de la communauté internationale» pour lutter contre les groupes terroristes, dont celui de Daech. À l’agence de presse “Spoutnik”, d’Abdallah al-Thani, dira que «nous souhaitons que les Russes s’engagent dans la lutte contre Daech en Libye», précisant que son «gouvernement est prêt à coordonner ses démarches avec eux (les Russes) au plus haut niveau», a-t-il déclaré. Pour Alger, «les interventions militaires étrangères sont une partie du problème et pas de la solution» a expliqué Ramtane Lamamra, dans l’entretien précité, ne manquant pas d’avertir que «les interventions étrangères augmentent la probabilité de voir se développer le terrorisme». Et le cas de la Libye en est l’exemple et le plus édifiant, au regard, malheureusement du chaos dans lequel est plongé le pays et le peuple libyen, depuis 2011.

Karima Bennour

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