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Boukadoum sur l’urgence de la fin des ingérences étrangères à Tripoli : «La stabilité en Libye est une priorité ! »

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Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a affirmé, hier, que la solution politique pour le règlement de la crise libyenne « est la seule voie » à promouvoir, pour que le peuple libyen et la Libye puissent sortir du bourbier de la guerre, de l’instabilité et de l’insécurité qui minent notre voisin de l’Est, depuis 2011.

Affirmant que l’approche algérienne « est acceptée par l’ensemble des acteurs libyens », citant les tribus et non seulement par les deux camps rivaux, après avoir souligné que la Libye « n’est pas seulement sa région Est et celle de l’Ouest », l’approche en question, précise le ministre Boukadoun s’articule, sur trois principaux piliers, pour venir à bout des souffrances du peuple libyen. Il s’agit d’instaurer un cessez-le-feu immédiat, la désescalade des tensions marquant la scène libyenne, qu’il s’agisse des plans militaire, politique ou économique, notamment s’agissant de ce dernier point, les questions relatives à l’énergie et à la répartition des sources de richesse entre l’ensemble des Libyens, des étapes à même d’assurer les conditions pour voir « les représentants libyens retourner à la table des négociations » pour dégager la solution à leur crise, garantissant l’unité et la souveraineté du peuple libyen, à l’abri de toutes les interférences extérieures et les interventions étrangères dont militaire.
Ces derniers ayant été à l’origine de l’approfondissement des divergences entre les acteurs libyens, notamment entre les plus en vues, sur la scène libyenne. Invité, hier, à animer le Forum du quotidien national, E-Chaâb, le ministre Sabri Boukadoum après avoir rappelé que l’Algérie œuvre, à travers sa démarche et dans ses efforts visant à voir la crise libyenne réglée politiquement par les Libyens eux-mêmes et entre eux, il affirme que « l’Algérie n’est pas en position de laisser la Libye se diriger vers un avenir inconnu » d’autant plus, a-t-il tenu à préciser, que «la sécurité de l’Algérie, dépend de la paix, de la sécurité et de l’intégrité territoriale de la Libye » a-t-il soutenu. Ne manquant pas de souligner qu’Alger inscrit en priorité le retour de la sécurité et de la stabilité en Libye, car, indique le ministre Boukadoum, « il y va de la sécurité de notre pays » et d’avertir que l’Algérie refuse toute démarche visant à maintenir le chaos en Libye. Lors du débat du Forum d’Echaâb et dans ses réponses aux journalistes présents, dans le respect des règles et des mesures barrières contre le Covid-19, le chef de la diplomatie algérienne est revenu longuement sur la qualité des relations de l’Algérie avec l’ensemble des acteurs libyens. Il affirme que la « voix de l’Algérie est écoutée » par les Libyens, et que ces derniers « expriment la demande de voir l’Algérie jouer son rôle » pour amener les Libyens à reprendre langue entre eux et dégager la solution politique qui garantit la prise en compte des intérêts du peuple libyen et son pays. «Tous les libyens savent que notre pays observe la même distance visà-vis des acteurs libyens» avec lesquels Alger maintient le dialogue et des discussions, dans le sillage des rencontres tenues, qu’il s’agisse avec les membres du gouvernement d’union nationale, des parlementaire libyens ou ceux représentants les tribus libyennes. Reconnaissant certes la complexité de la situation en Libye, générée par la multiplication d’intervenants étrangers dans ce pays : la Turquie, la France, les Émirats Arabes unis, Égypte, le ministre a affirmé que la voix de l’Algérie « est écoutée » par ces derniers et d’autres, dans le cadre des échanges avec eux sur la crise libyenne. Insistant sur l’importance de la nomination, par le Secrétaire général des Nations unies, d’un représentant spécial pour la Libye, l’invité du Forum a exprimé le souhait d’Alger de voir, le SG de l’ONU « avoir son mot à dire », sur cette désignation. « Nous espérons que le SG de l’ONU aura enfin son mot à dire sur la désignation d’un représentant spécial », dira le chef de la diplomatie, et qu’avec le soutien de l’Algérie, celui de la communauté internationale et aussi des États voisins, il sera facile de franchir l’étape outre qu’il s’agira de donner un signal fort aux efforts en direction du lancement du dialogue politique-inter-libyen, lequel est attendu non seulement par le peuple libyen mais par l’Algérie, soucieuse de la stabilité de notre voisin de l’Est et de l’ensemble de la région. Ne manquant pas, pour rappel, de mettre en exergue le rôle d’autres partenaires, notamment celui de l’Union africaine (UA) dans le règlement du conflit en Libye, ainsi que celui de la prochaine conférence inter-libyenne. lors de son intervention la semaine passée, à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye, où Sabri Boukadoum a insisté sur l’importance du rôle de l’Algérie, ainsi que celui de l’UA, en vue d’aider « de manière inclusive tous les Libyens, tribus et régions, à décider de l’avenir de leur pays ».
­Hier, il a réaffirmé, avec insistance, non sans lancer un message à l’adresse de certains acteurs persistant à mener leur guerre par procuration sur le terrain libyen, que « ce sont les Libyens eux-mêmes qui vont définir le contour » de la solution à leur crise, « sans les interférences » et à l’abris du langage de la force des armes, laquelle voie, affirme Sabri Boukadoum « ne peut conduire à une solution viable en Libye » . Réitérant la disponibilité de notre pays à accueillir l’ensemble des acteurs libyens appelés à faire preuve de responsabilité historique, face aux menaces et aux risques de voir ce pays sombrer dans le scénario syrien, le chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum est confiant quant à voir, prochainement, de nouvelles donnes en faveur du dialogue inter-libyen.
Karima Bennour

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