Accueil ACTUALITÉ Austérité et loi de finances : Hanoune récuse les choix de Benkhelfa

Austérité et loi de finances : Hanoune récuse les choix de Benkhelfa

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Fidèle à sa fougue qui empreinte ses discours à chacune de ses sorties publiques, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a adressé cette fois-ci ses critiques à l’endroit de Abderrahmane Benkhelfa, ministre des Finances. La première responsable de ce parti qui a célébré, hier, le 25e anniversaire de sa fondation coïncidant avec le 29 juin, a indiqué ne pas être rassurée quant aux dispositions et autres mesures apportées à la LFC 2015 (Loi de finances complémentaire). C’est lorsqu’il s’agit de parler des questions économiques que Hanoune a marqué une pause, pour donner sa lecture des développements liés à une conjoncture imposée par la chute des marchés pétroliers, qui ont affecté la rentre pétrolière. Au même titre d’ailleurs, a-t-elle ajouté, de la LFC 2016 qui augure à l’horizon de la prochaine année. À ce titre, elle n’a pas manqué d’accuser le ministre de fuir ses responsabilités et d’éluder d’expliquer ses choix. Pour justifier ses attaques, Hanoune se rapporte à l’intervention de celui-ci, sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale. Tout en lui reprochant ne pas pouvoir éclairer l’opinion publique sur l’une des mesures contenues dans la LFC 2015, qui vise à réduire le taux de la TAP (Taxe sur l’activité professionnelle). Elle estime que cette disposition porterait préjudice aux ressources financières des collectivités locales, sachant que la TAP profite à la trésorerie communale. Ceci étant dit, les 260 milliards de DA qui représentent le montant annuel des recettes de cette taxe, ne doit pas être revu à la baisse. «Cette mesure va étouffer la trésorerie de la collectivité locale», a-t-elle formulé son argument en précisant que cette mesure est aux antipodes avec une politique d’austérité décidée par le gouvernement. Plus loin, elle affirme que cette même politique aura des conséquences négatives sur les emplois. À cette situation s’ajoute la baisse des emplois qui affecteront, selon elle, les couches sociales dont principalement les travailleurs. La patronne du PT a tenté d’apporter sa touche pour redresser la barre à la situation économique. En effet, elle a réitéré sa demande de toujours, celle d’instituer un ministère de Planification, qui aurait été selon elle, salvateur puisqu’il aura à mettre en œuvre d’une manière efficiente les décisions politico-économiques. En s’opposant à toute politique qui vise à limiter et contrôler les dépenses publiques, Hanoune, prévient que ses conséquences sur les couches sociales seront terribles, à telle enseigne que cela induira à une paupérisation qui profiterait à toutes sortes d’insécurité qui pèse déjà sur les frontières, a-t-elle mis en garde.

«Renforcer le front intérieur», le oui mais… de Louisa
En poursuivant sa dissertation, Hanoune n’a pas éludé de passage la question sécuritaire, que ce soit au Mali ou encore lorsqu’il s’agit de donner sa réaction sur les attentats meurtriers de vendredi dernier, survenus en Tunisie, au Koweït, en France et en Somalie. Pour elle, l’organisation transfrontalière de l’État islamique dite Daesh, n’est qu’ «un pur produit des laboratoires des États-Unis et de l’Angleterre». Et d’ajouter que l’administration américaine continue de mettre la pression sur l’Algérie qui n’a pas accepté de s’ingérer dans les affaires internes des pays en conflits au Mali et à la Lybie, hormis d’avoir présenté une feuille de route qui mis en avant des solutions pacifiques en dehors de toute intervention militaire. À cette «insécurité grandissante» qui couve justement sur le long des frontières, la conférencière dit en être favorable à la constitution d’un front intérieur, allusion faite vraisemblablement au discours du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, rendu public le 19 mars dernier. Néanmoins, elle prévient que même si l’Algérie pourrait résister face aux pressions étrangères en jouissant d’un front renforcé de l’intérieur, il n’en demeure pas moins que les questions nationales ne doivent être perdues de vue, a-t-elle précisé. À ce titre, elle préconise de répondre aux attentes des citoyens. S’agissant des affaires de corruption ayantémaillé la vie politique nationale, Louiza Hanoune prend en exemple le procès Khalifa Bank. Elle estime que malgré l’ampleur de l’affaire, nombre de hauts responsables jouissent de l’immunité, du fait, a-t-elle expliqué, que nombre de prévenus n’ont pas été touché au même titre, a-t-elle ajouté, des témoins qui n’ont pas répondu à l’appel du juge.
Farid Guellil

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