Ils sont tous unanimes à reconnaitre que le sport algérien a touché le fond. Pour les plus avertis, les résultats réalisés par les sportifs algériens lors de la 18ème édition des Jeux méditerranéens qui viennent d’être clôturés à Tarragone, en Espagne, ne sont guère une surprise. Ils traduisent parfaitement l’adage disant ‘’qui sème le vent récolte la tempête’’. En tout cas, le premier responsable du secteur, Mohamed Hattab, en poste depuis quelques mois en remplacement d’El-Hadi Ould Ali, est le premier à avouer que les petites performances de la délégation algérienne, pourtant composée de plus de 200 athlètes, furent somme toute logiques. «Les lauréats lors des Jeux méditerranéens comptent pas moins de 8 stages de préparation pendant toute l’année, alors que nos athlètes se sont rendu en Espagne en n’ayant que quelques séances d’entraînement dans les jambes. Comment voulez-vous qu’ils tiennent le coup dans une compétition aussi élevée», s’est interrogé le ministre à son retour au pays avec dans les bagages l’emblème de la prochaine édition des Jeux méditerranéens que va abriter la ville d’Oran en 2021. C’est dire que Hattab est conscient aujourd’hui d’avoir hérité d’une situation catastrophique, née notamment de l’interminable guerre de tranchée qui avait marqué les rapports entre les différentes composantes de la famille sportive algérienne, à leur tête le ministère de la tutelle, représenté par son ex-premier responsable, et le Comité olympique. Cela le pousse à décréter d’ores et déjà l’état d’urgence. Il a d’abord commencé par la mise en place d’une commission technique indépendante pour l’évaluation des résultats des sportifs algériens lors du rendez-vous de Tarragone, et déterminer avec exactitude les responsabilités de chacun. Mais pour l’ex-wali de Béjaïa, il faudra tout de suite se remettre au travail pour rattraper le temps perdu. Pour Hattab, «la résurrection devra se produire dès la prochaine édition des Jeux méditerranéens, d’autant qu’elle aura lieu chez nous en Algérie, plus précisément à Oran». Le ministre a ainsi exhorté les présidents des fédérations à élaborer dès maintenant un plan de préparation adéquat à même de permettre aux nombreux talents dont recèle le sport algérien de se mettre au niveau de leurs adversaires sur la scène internationale, tout en s’engageant à mettre tous les moyens nécessaires pour une meilleure préparation. Hattab n’a toutefois guère évoqué d’éventuelles sanctions à l’encontre des responsables de cette énième débâcle du sport algérien, et ce deux années seulement après une autre participation ratée dans les Jeux olympiques de Rio De Janeiro, au terme de laquelle beaucoup de bruit a couru au sujet d’une réaction ferme de la part des autorités compétentes, mais sans pour autant que cela ne soit traduit sur le terrain. Comme quoi, l’impunité a encore de beaux jours devant elle en Algérie.
H. S.