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Annaba : un blessé dans un énième effondrement d’une bâtisse à la place d’armes

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Un nouvel et énième effondrement partiel d’une ancienne bâtisse sise 4 rue Tunis, à la place d’armes à Annaba, causant des blessures à une personne, a suscité la colère et le mécontentement des habitants qui, impuissants, investissement à chaque fois la rue pour tirer la sonnette d’alarme sur une situation qui perdure, à leurs risques et périls. L’accident survenant, comme à chaque fois, au beau milieu de la nuit, surprendra les habitants qui déplorent cette situation qui va en s’aggravant d’année en année, d’autant plus, diront-ils, que durant cette meme journée un autre effondrement a été enregistré. Cet interminable feuilleton du vieux bâti se poursuit sans qu’une solution radicale ne semble avoir été trouvée pour une prise en charge concrète. Près de 300 vieilles constructions sur un total de plus de 600 dans un état jugé déplorable, avaient été proposées à la démolition, sachant que 70 % appartiennent au privé. Ce problème, qui fait sortir à chaque fois les habitants de leurs semblant de maison, sera-t-il enfin pris en charge dans le cadre d’une opération portant préservation du patrimoine des sites concernés. C’est en tout cas le souhait des citoyens que des services en charge de ce lourd et épineux dossier. Le vieux bâti qui se concentre notamment dans la vieille ville, la Colonne, M’Haffeur ainsi que dans diverses autres localités de la wilaya dont Chétaibi, El Hadjar et Ain Berda pour ne citer que celles-là, permettra, si une telle opération arrivait à se concrétiser, à la ville de se relooker et de présenter un visage coquet. Rappelons que la restauration du vieux bâti demeure plus que primordiale à Annaba, où plusieurs immeubles menaçant ruine ces dernières années, nécessitent une prise en charge urgente et efficace afin de les réhabiliter et éviter qu’ils disparaissent à jamais. Des immeubles datent pour certains de plus d’un siècle et leur état se détériore de plus en plus. Cette situation a été déplorée plusieurs fois par les occupants de ces immeubles mais rien ne semble réellement changé, selon les déclarations de ces nombreuses familles qui craignent pour leurs vies à la moindre chute de pluie. Certains ont déclaré que ces bâtisses, dont la construction remonte à l’époque coloniale, ont atteint un niveau de dégradation critique et présentent un réel danger chaque fois que le ciel gronde. A Annaba ce dossier demeure d’actualité. Les années passent mais aucune stratégie claire et efficace ne semble encore être élaborée par ceux qui en ont cette lourde responsabilité. A Annaba, le nombre de constructions menaçant ruine augmente jour après jour. Des efforts se font mais le dossier est lourd et demeure difficilement gérable.La situation demeure, néanmoins, préoccupante. Rappelions qu’il y a quelques années, une vaste opération nationale de contrôle technique avait été engagée dans le but de dégager un diagnostic précis et fiable pour mieux cerner ce problème et le prendre en charge comme il se doit. Car de nos jours, les vieilles bâtisses s’écroulent de jour en jour telles des châteaux de carte sans que l’on ne puisse réagir à temps. Généralement, l’intervention des responsables concernés survient après que l’inévitable se soit produit. Même si leurs efforts demeurent louables, notamment en ce qui concerne le relogement des sinistrés, ils demeurent incapables pour l’instant d’agir avant le drame faute de moyens d’intervention suffisants et performants. Concernant la récente étude réalisée l’année écoulée en coordination avec la DUC, celle-ci a montré qu’outre une quinzaine de sites englobant d’anciennes bâtisses menaçant ruine, réparties dans la vieille ville, M’Haffeur, Didouche Mourad, la cité Seybouse et la Colonne, la wilaya d’Annaba comptait 500 habitations dont l’état est jugé acceptable, un autre nombre similaire de logements se trouvant dans un état critique et près de 2000 autres répondant aux
normes requises. Les chiffres avancés sont plus que révélateurs : l’heure est grave et des solutions urgentes doivent être prises pour arrêter cette ‘’tuerie’’. Combien de fois, les pouvoirs publics ont-ils souligné l’importance de la prise en charge de ce dossier et la réalisation d’autant de logements que le nombre de bâti ancien afin de faciliter toute opération de recasement touchant les habitants de ces quartiers précaires. Annaba avec son ambitieux programme de 50 000 logements , tous types confondus, lequel prévoit la construction de plus de 8000 logements promotionnels prévus au niveau de la nouvelle zone d’extension de Draa Errich portant réalisation de 100 .000 logements, est la bouffée d’oxygène attendue par tous. Rappelons également que la vieille ville, appelée communément la place d’Armes, quartier englobant le plus grand nombre de ces constructions menaçant ruine et criant toute leur souffrance face à l’indifférence des uns et des autres, est sans conteste la plaie éternelle que d’aucuns n’arrivent à soigner. Combien de fois, leurs toitures avaient cédé, au mauvais temps, blessant ou tuant leurs occupants qui persistent à défier, malgré eux, la précarité des lieux faute d’un toit décent où s’abriter. A chaque chute de pluie, l’on déplore de nouveaux effondrements, emportant avec eux un pan de ce patrimoine, témoin éternel de ce que fut le passé prestigieux de cette ville. L’indifférence, la négligence et les lenteurs affichées dans le lancement d’opérations de restauration, reconstruction et réhabilitation de ces constructions, accentuent leur dégradation et les condamnent à disparaître jour après jour, pierre par pierre. Ces maisonnettes tenant encore par un miracle divin, mériteraient, selon les vœux aussi bien de leurs habitants que des simples passagers ou visiteurs de ce site captivant, un meilleur traitement. Chaque jour, l’on recense davantage de constructions menaçant ruine et nécessitant une intervention rapide à même de les sauver. Les opérations de recensement effectuées périodiquement pour situer avec exactitude le nombre et l’état de ce vieux bâti, demeurent sans suite concrète. D’un côté, les propriétaires délaissent toute action de réhabilitation de leurs biens, jugeant leur coût onéreux et attendant que l’état intervienne pour les préserver, continuent néanmoins à les exploiter en toute inconscience. Les opérations de recasement des familles se retrouvant à la rue à la suite de l’effondrement de leurs maisons, faussent à chaque fois les calculs des responsables concernés. Le problème du vieux-bâti est une urgence, selon l’avis de ceux là même qui craignent la moindre goutte de pluie, bien qu’ils en soient quelque part responsables d’un tel désastre, méconnaissant la valeur de ce témoin éternel … Ces bâtisses offrent un décor désolant au visiteur. Toitures écroulées, murs à moitié effondrés, environnement hideux, terni par l’insalubrité et la prolifération de rongeurs, elles semblent “supplier” pour que l’on vienne les secourir, leur accorder tout l’intérêt qu’elles méritent.
Khadidja B.

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