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AHMED MIZAB, EXPERT ALGÉRIEN DES QUESTIONS SÉCURITAIRES ET STRATÉGIQUES, FAIT DES RÉVÉLATIONS : «Arrivée de 14 000 terroristes au Sahel et la région subsaharienne»

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L’expert algérien des questions sécuritaires et stratégiques, Ahmed Mizab, a affirmé que beaucoup de données objectives convergent à donner du crédit à l’information faisant état de la présence d’Abou Bakr al-Baghdadi en Libye, expliquant les raisons objectives, selon lui, qui la rendent tout à fait plausible, et de soutenir que «le danger était réel pour tous», à savoir les pays du Maghreb et du Sahel. Prenant au sérieux les informations qui auraient été communiquées, à la Tunisie, par la Coalition internationale dirigée par les États-Unis, contre le groupe terroriste Daesh, faisant état de la présence du chef de Daesh dans le Sud libyen, les frontières tunisolibyenne et algéro-libyenne ont été mises en état d’alerte, et les autorités des deux pays ont pris, depuis, «très au sérieux cette menace». Selon l’expert Ahmed Mizab, le chef terroriste aurait quitté les zones de conflit au Moyen-Orient après l’échec du plan des groupes terroristes ayant envahi, l’Irak et la Syrie, grâce à la lutte de ces derniers avec leur, alliés, notamment la Russie et l’Iran. Même si l’expert algérien parle de ne «pouvoir parler de victoire sur le terrorisme au Moyen- Orient» car il s’agit, selon lui, «de combattre un phénomène comparable à un cancer aux multiples métastases » a-t-il déclaré, à Sputnik. Précisant que la lutte contre le terrorisme «ne saurait être une affaire de quelques jours, ou quelques mois», l’interviewé par l’agence russe Sputnik affirme que la lutte antiterroriste «a besoin de beaucoup de temps et de mécanismes de travail constamment rénovés selon les besoins», a-t-il soutenu. Plus explicite, sur le phénomène du terrorisme, Ahmed Mizab indique que «ce qui s’est réellement passé, c’est un changement dans les axes de travail et de déploiement stratégique de ces groupes terroristes vers d’autres centres de gravité» , c’est-à-dire, a-t-il poursuivi, «un déplacement des régions de tensions et de conflits au Moyen-Orient vers les régions du Sahel, du Maghreb et vers la région subsaharienne » et ce, affirme-t-il, «dans le but de créer une nouvelle carte de déploiement et d’activité ». S’agissant des raisons ayant poussé les dirigeants terroristes de Daesh à opter dans leur présence et éventuelles actions terroristes, pour le Maghreb, le Sahel et la région subsaharienne, la nature géographique de ces territoires, l’origine même des terroristes, dont nombreux ont quitté les régions maghrébines, dont la Tunisie, et nord-africaines, pour aller combattre au Moyen Orient, pour emprunter, notamment ceux ayant échappé à la mort, les chemins du retour. Expliquant ces raisonsqui auraient poussé les dirigeants de Daech à opter pour les régions sus indiquées, le spécialiste a fait savoir, en effet, que pour «ces territoires d’un point de vue géographique, de la nature des reliefs et de certaines influences, offrent les conditions nécessaires à ces groupes terroristes pour se redéployer, se restructurer et relancer à nouveau leurs activités criminelles». À ceci s’ajoute, dira Ahmed Mizab, «un détail important » à savoir poursuit-il : «beaucoup d’éléments de Daech ayant combattu au Moyen-Orient sont originaires des régions maghrébines et nord-africaines», a-t-il souligné, précisant que «d’un point de vue opérationnel, ces combattants vont revenir dans leurs pays d’origines». Compte tenu de l’ensemble de ces données, l’expert des questions sécuritaires affirme que «l’hypothèse de la présence d’Abou Bakr al-Baghdadi en Libye est tout à fait plausible» bien qu’il soit plus probable, selon lui, «que son lieu de retranchement soit dans l’un des pays du Sahel et de la région subsaharienne, plus qu’en Libye» a-t-il supposé, qui, pour lui, ce pays «sera un théâtre d’opérations et en tant que commandant de ces opérations, al-Baghdadi cherchera à placer son centre de commandement en dehors du territoire libyen» selon l’interviewé par l’agence Sputnik. Il rappellera, plus loin dans ses réponses, que «d’un point de vue des statistiques , les récents rapports indiquent qu’entre l’année 2017 et le premier trimestre 2019, il y a environ 14 000 terroristes de Daech qui sont arrivés des régions de conflit au Moyen- Orient au Sahel et dans la région subsaharienne» avant d’ajouter que «le danger est réel et imminent sur la sécurité et la paix des pays du Maghreb et du Sahel», a-t-il mis en garde, sans manquer de souligner que «l’indice le plus important qui va dans ce sens, actuellement, est la quantité et la qualité des armes périodiquement saisies à la frontière est de l’Algérie (avec la Libye)». Il Est à rappeler qu’auparavant, le site d’information Tunisie Numérique avait annoncé que le chef terroriste de Daech s’était réfugié en Libye après la cuisante défaite de ses groupes terroristes dans la bataille d’Al- Baghouz, en Syrie. Le même média avait ajouté, à ce propos, que «ce sont les forces spéciales britanniques, au cours d’une opération d’évacuation de quelquesuns de leurs éléments basés en Libye», lors de la grande offensive de Haftar sur Tripoli, qui avaient reçu des informations «sur la probable présence du chef terroriste en Libye, protégé par les membres de son organisation auxquels il avait, auparavant, donné l’ordre de se replier dans ce pays ».
Karima Bennour

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