Accueil ACTUALITÉ Adoption, aujourd’hui, du PLF-2016 : Saâdani somme ses députés de dire oui

Adoption, aujourd’hui, du PLF-2016 : Saâdani somme ses députés de dire oui

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Que peut-on retenir des dernières sorties publiques d’une pléthore de responsables politiques ? Essentiellement, trois à quatre questions émergeantes sur la scène nationale sortent du lot. Il s’agit du projet de loi de Finances pour 2016, des échéances sénatoriales prochaines et enfin des initiatives politiques et économiques portant sortie de crise. Certes, les acteurs politiques n’ont fait que rabâcher sur les sujets évoqués. Mais, n’empêche, leurs déclarations apportent de nouveaux éléments, à même de conforter les positions des uns et des autres.

Échéance oblige, le projet de loi de Finances pour 2016, devant être soumis à l’adoption au niveau de l’Assemblée populaire nationale (APN), aujourd’hui, a recueilli des commentaires timides par la classe politique. Objet à controverse, ce projet de loi a suscité une vive polémique parmi les députés de l’opposition, à tel point que même certains de leurs compères du FLN ont dénoncé avant de rejeter quelques dispositions du texte. Après le branle-bas de débat mené à l’APN la semaine dernière, place au discours politique. Ainsi, intervenue vendredi dernier, la patronne du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a invité les parlementaires à rejeter ce projet qu’elle considère «menaçant pour la souveraineté économique». À défaut de saborder un texte de loi que tout le monde sait, passera comme une lettre à la poste, et ce par la bénédiction d’une majorité parlementaire incarnée par le duo FLN-RND, Hanoune a opté pour la contestation en dernière ligne de combat. Cette position reflète plus ou moins l’opinion de l’opposition parlementaire, composée des partis islamistes réunis autour de l’AAV (Alliance de l’Algérie verte), du PT, du Front des forces socialistes (FFS), rejoints timidement dans leur démarche par des élus de l’ex-parti unique. De l’autre côté de la rive, ce n’est pas du tout le même son de cloche qui retentit. En effet, hormis la majorité FLN acquise à la voix du gouvernement, l’on retrouve un RND qui n’a manifesté aucune opposition, et qui plus est, n’a formulé aucun amendement, formel soit-il, lors des débats autour du document officiant la répartition budgétaire. Le parti d’Ahmed Ouyahia a soutenu à bras-le-corps le projet de loi, initié par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa. Chez les partis qui présentent moins de sièges au Parlement, l’on a retenu les propos du président de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli. S’exprimant dans un point de presse, avant-hier, celui détenant trois voix à l’hémicycle de Zighoud Youcef, a appelé ses élus à l’approbation de ce projet. Selon lui, le texte répond à la politique et au programme du président de la République pour lui signifier un rejet quelconque. Du côté du FLN, le doute plane toujours au sujet de l’opposition née dans ses rangs, à l’origine des divergences de points de vue sur ce projet. En voulant avoir le cœur net, Amar Saâdani a réuni hier son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. En effet, pour lever toute équivoque et pour dissiper toute mauvaise surprise, pouvant surgir lors de la séance de l’approbation du texte de loi prévue aujourd’hui, le chef du FLN a fait ce qui semble à un rappel à l’ordre. Le groupe parlementaire du FLN doit ressouder ses rangs et il doit travailler dans la cohésion, a laissé entendre l’homme fort de l’ex-parti unique, allusion aux disparités avérées relevées dans les positions des élus de ce parti. «Le FLN représente la locomotive de l’Assemblée nationale. Le gouvernement est issu de notre parti. Ceci dit, à la faveur de cette majorité, le pouvoir de décision nous revient de plein droit», a-t-indiqué devant ses députés.

Les sénatoriales : ça se jouera entre le FLN et le RND
L’autre question évoquée par certains partis est celle inhérente aux élections portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Même si la concurrence autour de cette échéance devant intervenir en fin décembre prochain, qui est, au demeurant, l’apanage des deux principaux rivaux, que sont le FLN et le RND, il n’en demeure pas moins que d’autres leaders politiques ne veulent pas rater le rendez-vous. Mais avant, faut-il rappeler que l’ex-parti unique et à sa tête Amar Saâdani, a mené sa compagne depuis septembre dernier, avant de se lancer il y’a quelques semaines, dans l’étape primaire pour élire ses candidats. Le patron du FLN a mis au grand jour son appétit vorace, quant à reprendre la majorité au sein du Sénat, détenue à l’heure actuelle par le RND d’Ouyahia. Pour ce qui est de ce dernier, une sorte de black-out a été observée autour de ce rendez-vous.
Mais, tout porte à croire, qu’en dépit du peu de médiatisation qui entoure son activité, le RND ne compte point céder la place à son rival direct. Peu présent dans les autres assemblées élues à travers le pays, en comparaison au FLN, le parti de l’actuel chef de cabinet auprès de la présidence de la République a préféré, semble-t-il, gérer le dossier dans les coulisses à défaut de marquer des points par le discours politique. Ne pouvant présenter un candidat aux prochaines joutes électorales, de par une position qui lui fait défaut, Amara Benyounés, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a choisi de soutenir le postulant du FFS dans la wilaya de Tizi-Ouzou. En effet, intervenu avant-hier dans un meeting animé à Ain-El Hammam (Tizi-Ouzou), sa ville natale, l’ex-ministre du Commerce a appelé ses élus locaux à voter en faveur du parti de l’autre leader issu de cette même région, en occurrence Hocine Ait Ahmed, ex-responsable politique du FFS et non moins icône de la Révolution nationale.

L’opposition maintient le cap
S’agissant des initiatives politiques multiformes proposées par différentes personnalités et qui restent dans leur teneur indissociables du contexte économique du pays, quelques personnalités politiques en ont fait part de leurs démarches. Parmi elles, figure en tête du peloton, le président de Talaiou El Houriyet (TEH), Ali Benflis, qui continue de promouvoir son projet de «renouveau politique et d’un changement dans un cadre organisé et pacifique».
En effet, s’exprimant depuis la wilaya d’Oran où il a tenu un meeting populaire samedi dernier, l’ex-chef du gouvernement est revenu sur les revendications de sa formation politique. Il s’agit pour lui d’une «alternative politique judicieuse pour renforcer les libertés, édifier l’Etat de droit et consacrer la véritable démocratie», a-t-il tenu à rappeler. En s’exprimant sous sa casquette de membre de la CLTD (Coordination pour les libertés et la transition démocratique), Benflis a rappelé l’une des revendications phares de cette aile de l’opposition nationale, notamment la création d’une commission indépendante et permanente dotée de larges prérogatives et devant s’occuper de l’organisation des processus électoraux, comme l’a formulée la CLTD.
Une fois de plus, le transfuge du FLN se démarque de toute action s’inscrivant dans l’agenda du pouvoir. S’exprimant sur la prochaine révision de la Constitution, l’homme politique lui a préféré son alternative portant sur «le changement du système pour un nouveau pacte social». Pour leur part, les partisans de l’initiative d’Amar Saâdani qui vise la création d’un front de soutien à Bouteflika, sont revenus sur la scène, avant-hier, pour rappeler l’alternative politique qui leur sied, et qui semble être la seule qui définit leur attachement et leur «fidélité indéfectible» au chef de l’État.
Farid Guellil

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