Les musiques andalouse, lyrique et orientale ont été jeudi à l’honneur de la troisième soirée du 11e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (FestivAlgérie) qui s’est poursuivi, jeudi soir, à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh devant un public mélomane enchanté. Le public qui s’est déplacé en nombre malgré l’accès payant au nouvel Opéra, a eu droit à des prestations musicales de haute facture. De la musique andalouse et méditerranéenne à la musique lyrique rehaussée par des déclamations puisées du répertoire méditerranéen, les mélomanes ont été gratifiés, trois heures durant, d’un florilège musical varié. Sous la direction de Youcef Oueznadji, professeur de musique, l’association « Anadil El Djazair » de musique andalouse a séduit par ses prouesses musicales et vocales, un public mélomane tenu en haleine une heure durant. Composée d’une trentaine de jeunes musiciens, cette formation créée en 1992, a subjugué un public qui a savouré une musique savante très ancrée en Algérie. « Les rossignols » ont exploré le répertoire andalou et interprété plusieurs pièces (noubète) dont « Ya nass ma taadrouni », »zed el houb wajdi » et « h’lal bane » (La lune apparut » toutes jouées sur le mode dit Sika. L’enthousiasme du public pour cette musique dans laquelle s’abreuve d’autres genres musicaux dont le chaâbi, s’est traduit par son nombre et ses acclamations qui ont impressionné musiciens et organisateurs. Également au programme de cette soirée, Sofia et Ourania Lampropoulou, musiciennes membres de « Trio grec » dont fait partie la percussionniste Nora Thiele qui a manqué le rendez-vous, ont promené le public à travers des ballades alliant classique, folklorique contemporain. Le duo féminin a été vivement applaudi lorsqu’il a joué « Koum tara », une œuvre de la musique andalouse reprise par de grands artistes algériens comme Fadéla Dziria. Harmonieusement exécutées à base de Qanun et Santur, instruments musicaux à cordes très utilisés dans le Moyen-Orient, des mélodies orientales brassées aux rythmes méditerranéens ont enchanté le public. En dernière partie de la soirée, l’Ensemble « Les deux rives », un trio algéro-franco-italien de musique lyrique, ont exploré le répertoire classique sur des airs méditerranéens envoûtants. Accompagnés par la pianiste italienne Roberta Tagarelli, des chants ont été exécutés par Ahmed Larinouna (Algérie)et Françoise Dume (France), soprane et professeure de musique lyrique. Un hommage à titre posthume a été auparavant rendu au violoniste Mamed Benchaouch (1930-2016), un des membres de l’Orchestre de musique de la Radio algérienne aux côtés de Sid-Ahmed Serri et Mohamed Fakhardji. Outre l’Algérie, représentée par trois formations musicales, des musiciens en solo, une dizaine de pays dont la Tunisie, l’Irak et l’Azerbaïdjan participent au 11e FestivAlgérie qui se poursuit jusqu’au 25 décembre. L’Ensemble régional d’Alger, Kamel Belkhodja, l’Ensemble Omar Zeyad (Irak) et Abderrahim Abdelmoumen (Maroc) étaient au programme de la soirée d’hier.
