Accueil MONDE Ukraine : Donetsk pilonnée, l’Occident met en garde Moscou

Ukraine : Donetsk pilonnée, l’Occident met en garde Moscou

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Donetsk, principal bastion des séparatistes prourusses encerclé, a subi dimanche, un pilonnage d’artillerie lourde, alors que les Occidentaux ont mis en garde la Russie contre toute mission humanitaire dans l’est de l’Ukraine qui équivaudrait à une intervention. Depuis 04H20 locales, une journaliste de l’AFP a entendu plus de 20 détonations depuis le centre de Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d’habitants avant les hostilités) qui est depuis plusieurs jours le théâtre d’intenses combats entre les insurgés prorusses et les forces ukrainiennes ayant tué plusieurs civils. «Une maison a été détruite par un obus ainsi qu’une partie de la polyclinique N18. Une femme a été blessée à proximité» dans le district Kievski au nord de la ville, a indiqué la mairie de Donetsk.
L’armée ukrainienne a annoncé dimanche matin avoir poursuivi son offensive «visant à resserrer l’étau autour de Donetsk» et avoir tiré contre les bases rebelles en leur infligeant «de lourdes pertes». Samedi le «Premier ministre» séparatiste Alexandre Zakhatchenko a reconnu que Donetsk était «encerclé» et au bord d’une «catastrophe humanitaire» et s’est dit prêt à un cessez-le-feu si les forces ukrainiennes arrêtaient leur offensive. «Des civils sont tués dans des tirs d’artillerie (…) les médicaments ne sont plus livrés, les produits alimentaires s’épuisent», a-t-il souligné.

Mission russe «illégale et injustifiée»
Face à cette situation qui se dégrade pour les civils, dont 300.000 ont déjà fui vers la Russie et les autres régions de l’Ukraine, Moscou a proposé de mener une mission humanitaire dans l’Est de l’Ukraine pour protéger la population russophone. Une idée fermement rejetée par les Occidentaux qui accusent la Russie d’alimenter la rébellion en Ukraine en lui fournissant des armes et craignent une intervention russe sous prétexte d’une mission humanitaire. Sollicité par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour soutenir l’initiative russe, son homologue américain John Kerry a répondu samedi qu’il n’était pas question que la Russie intervienne en Ukraine «par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de «maintien de la paix»».
Peu après, le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous estimé, au cours de conversations téléphoniques séparées, que toute incursion russe en Ukraine, même sous des prétextes humanitaires serait «injustifiée, illégale et inacceptable». à l’issue d’une semaine marquée par une nouvelle escalade des tensions internationales, Kiev a multiplié les signaux d’alarme concernant une éventuelle entrée des troupes russes sur son territoire.
Selon l’Otan, le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes.
Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, en visite à Kiev jeudi, a estimé que la liberté de l’Ukraine et son avenir étaient «menacées» et a sommé la Russie de retirer ses soldats de la frontière.
La présidence ukrainienne a affirmé samedi avoir fait échouer par la voie diplomatique une tentative de la Russie de faire entrer unilatéralement sur son territoire un convoi humanitaire «soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix-Rouge». Le Kremlin a démenti toute tentative de «pénétrer» en Ukraine.

Mission internationale à Lougansk ?
Le CICR a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d’organiser des convois humanitaires vers l’Ukraine, mais a assuré ne pas y avoir répondu.
Le président ukrainien Petro Porochenko, après des discussions avec des dirigeants du CICR s’est dit prêt à accepter une mission humanitaire à Lougansk, à condition qu’elle soit internationale, non armée et passe par des postes-frontières contrôlés par Kiev. à Lougansk, une autre capitale régionale inaccessible à la presse, les autorités dénoncent une situation «critique» alors que cet autre fief séparatiste n’a plus d’électricité, d’eau courante ou de réseau téléphonique depuis une semaine, et que l’essence et les réserves de nourriture s’épuisent rapidement.
Après quatre mois du conflit dans l’Est qui a fait plus de 1.300 morts, l’offensive ukrainienne au prix de pertes quotidiennes de plus en plus lourdes se concentre sur les places fortes de rebelles. L’autre objectif clé — boucher la frontière avec la Russie par où transitent armes et mercenaires — s’avère extrêmement difficile, les troupes ukrainiennes se disant être quotidiennement la cible de tirs aux armes lourdes venant de Russie.

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