Selon une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), réalisée en mai 2019, et menée auprès de 705 entreprises composées de 484 entreprises publiques et de 221 privées nationales de 20 salariés et plus, représentant toutes les activités hormis l’agriculture et l’administration, il a été conclu que les salaires nets mensuels demeurent plus valorisés au secteur public qu’au secteur privé, et cette disparité est expliquée par la taille importante de certaines entreprises publiques et par leurs systèmes de rémunération avantageux. D’après les résultats de cette enquête dont l’objectif est de déterminer le niveau des salaires nets par qualification, activité et secteurs juridiques, ainsi que la structure du salaire brut, le secteur public affiche des salaires moyens plus élevés par rapport au privé : le salaire mensuel net moyen est de 58 400 dinars dans le secteur public, alors qu’il n’est que de 34 100 dinars dans le secteur privé, soit une différence de 24 300 dinars. Le salaire net moyen mensuel d’un cadre est de 88 600 Da dans le secteur public, contre 73 700 dinars dans le privé, celui d’un agent de maîtrise est de 64 100 Da, contre 38 000 dinars dans le privé et enfin le salaire d’un agent d’exécution dans le public est de 40 100 dinars contre 26 900 dinars dans le privé, (Nb: à peine en dessus du SMIG). Ce niveau relativement élevé du salaire dans le public s’explique par l’existence, dans ce secteur, de certaines entreprises importantes en termes d’effectifs et de chiffres d’affaires avec un système de rémunération avantageux. C’est le cas notamment des entreprises activant dans les industries extractives (secteur des hydrocarbures et services pétroliers), les transports et communications et les activités financières. Dans le secteur public, les salaires nets moyens sont plus élevés dans les industries extractives (108 500 Da), Transports et communication (59 600 Da) et dans l’activité financière (58 400 Da). Par contre, ils sont relativement bas dans les secteurs de la construction (37 900 DA) et des hôtels et restaurants (36 300 Da). Dans le secteur privé, les activités les mieux rémunératrices sont le secteur financier (75 200 Da), la santé (46 300 Da) et le commerce et réparation (44 400 Da). Les activités les moins payées dans ce secteur sont les industries extractives (26 800 Da), l’immobilier et services aux entreprises (29 400 Da) et la construction (30 800 Da).
Les primes représentent 59% du salaire
Globalement, pour l’ensemble des deux secteurs et au niveau national, le salaire est composé à hauteur de 59% des primes et indemnités. Dans le secteur public, le salaire de base représente 46% du salaire brut. Pour certains secteurs, la part du salaire de base est plus importante telle que l’activité financière, et le secteur des hôtels et restaurants avec, respectivement, 55% et 53%. Dans le secteur privé, le salaire de base représente 65% du salaire brut. La part du salaire de base est plus importante dans les secteurs des activités financières (84%) et des hôtels-restaurants (77%).
L’évolution des salaires est plus importante dans le privé
L’enquête a montré, par ailleurs, que l’évolution globale des salaires entre 2018 et 2019 a connu une hausse de 2%. Cette évolution est relativement plus importante dans le secteur privé avec 2,28% contre 1,8% pour le secteur public.
Ania Nch