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Saâdani réagit à la lettre du général Toufik : «Les prémices d’un État civil»

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Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, vient en rajouter une couche au débat sur la lettre rendue publique, la semaine dernière, par l’ex-patron du DRS, Mohamed Mediène, dit Toufik. Saâdani a estimé que la sortie de l’ex-général à la retraite n’est que le signe déclencheur de l’avènement de l’État civil dans le pays.
Le chef du FLN a réagi pour la première fois au message adressé vendredi dernier par l’ancien haut gradé de l’Armée, ayant fustigé la condamnation de son bras droit, le général Hassan, à cinq ans de prison. Intervenu, hier, lors d’une rencontre l’ayant regroupé avec cadres et candidats aux prochaines sénatoriales de son parti, Saâdani estime que la lettre de celui qui n’a pas arrêté de dénigrer, depuis deux ans, est un non-événement. Il a considéré, à ce titre, que lorsqu’il (Toufik, ndlr) a été en poste, on l’a «surestimé», alors qu’il a été «gonflé» lorsqu’il a été envoyé à la retraite. Pour l’homme fort du FLN, la sortie publique de l’ex-premier responsable des renseignements n’est qu’un indice du début de l’ère de l’État civil en Algérie. «Il n’y aura plus de pouvoir occulte qui agit derrière le rideau», a clamé Saâdani, allusion au «règne» de l’ancien chef à la tête du DRS qui a rompu le silence pour la première fois, le week-end dernier, pour réagir au verdict de la Justice à l’encontre de son ex-proche collaborateur. Le SG du FLN pense que même si Toufik n’a pas adressé un message, Hassan l’aurait fait à sa place, comme pour dire qu’il était dans l’obligation de sortir de sa «tanière». Plus encore, le même responsable politique a indiqué, contre toute attente, avec une certaine ironie dans son discours, qu’il avait déjà «lu» la lettre de Toufik, avant même qu’elle ne soit écrite et publiée par les médias nationaux. Et pour cause, il a expliqué qu’il avait entrevu et présagé ce message à travers les sorties fleuves de Louisa Hanoune, SG du PT, de l’ex-général Khaled Nezzar, et bien d’autres personnalités ayant réagi avant Mohamed Mediène. En voulant définitivement balayer d’un revers de main cette question, Saâdani a rappelé la fameuse déclaration faite en 1999 par Abdelaziz Bouteflika, lequel actuel chef de l’État a assuré qu’il n’accepterait pas d’être le trois-quarts de président, avant de lâcher : «Le système parallèle est tombé et le pouvoir revient au président de la République», a-t-il tranché. Dès lors, s’est interrogé le SG de l’ex-parti unique, comment peut-on prétendre qu’une lettre puisse réhabiliter ce même système, dira-t-il encore avec une dose de dérision.
Revenant aux nombreuses interventions de certains responsables politiques ayant suivi le message de Toufik, Saâdani s’est demandé pourquoi ces personnalités «qui n’ont pas réagi lorsque 260 000 cadres et gestionnaires d’entreprises publiques ont été injustement incarcérés entre 2005 et 2006, a-t-il rappelé, pour battre en brèche les arguments de ses adversaires. Pour lui, la décision de la mise en place d’un «État civil» n’arrange pas «ceux qui soutiennent» l’ex-responsable à la tête du service de renseignements, car, a-t-il argumenté, le DRS à travers son «pouvoir occulte et parallèle» dispose de «ses bras» au sein de l’Institution militaire, dans les partis politiques, et dans les médias etc. Enfin, Saâdani a indiqué, comme pour évacuer la question, qu’il n’accorde pas autant d’intérêt à cette lettre, en tout cas, «pas plus qu’elle ne le mérite», a-t-il précisé, allusion aux «vœux de Toufik» ayant conclu son message, pour rappel, en souhaitant que ledit message ne soit pas commenté au risque de le dévoyer de son sens.
Farid Guellil

L’opposition vilipendée

Le premier responsable du FLN n’a pas manqué, encore une fois, de fustiger les partis de l’opposition, en indiquant, d’emblée, que sa formation politique qui dispose de la majorité est la «colonne vertébrale» et représente la locomotive de toute la classe politique. Cette déclaration se voit comme une réponse aux vives critiques de cette aile. Pour Saâdani ses adversaires politiques n’ont jamais eu de projet ou d’alternative politiques, hormis, a-t-il justifié ses propos, de dresser un tableau noir de la situation, alors que l’ «Algérie est blanche», a-t-il estimé. Même si, évoquant le contexte international dans lequel se développe le pays, caractérisé par des conflits armés et des graves déstabilisations sur les frontières, le chef de l’ex-parti unique, croit à une sortie de crise. D’ailleurs, même la situation économique qui est à bout de souffle, en raison du recul drastique des ressources publiques, n’est pas à même de remettre en cause la «stabilité et la paix retrouvées grâce à Bouteflika», a-t-il indiqué. Saâdani a chargé l’opposition en l’accusant de vouloir faire profiter de cette situation de crise économique, pour faire «tomber l’Algérie». Il a considéré que les partis politiques de l’opposition se trompent là-dessus. Le patron du FLN a invité ces ses adversaires à respecter le président de la République, «pour tout ce qu’il a fait au pays, pour son âge avancé, son travail et sa loyauté envers le pays», avant de rappeler que certains responsables politiques ne pouvaient même pas parler lorsque le pays a été ravagé par le terrorisme dans les années 90. Saâdani estime que durant cette période le pays a connu une grave dégradation sur tous les plans avant la venue «salvatrice» de Bouteflika. D’ailleurs, de fil en aiguille, le même responsable politique revient à l’actualité pour commenter la loi de finances de 2016, un projet ayant été vivement critiqué par des partis de l’opposition. Saâdani a préféré s’exprimer sur la disposition de l’article 66 définissant les conditions de l’ouverture du capital social des entreprises publiques au profit de l’actionnariat privé. Tout en allant dans la défense de cette mesure, il a démenti les informations selon lesquelles une bonne partie des élus de son parti ont voté contre cet article. Pour lui, les députés FLN ont tous voté pour cette mesure, rejetée par leurs compères de l’opposition. Plus loin encore, il a rappelé que cette même disposition existait en 2009 et laquelle avait reçue, alors, et selon lui, l’approbation de la majorité parlementaire. D’autre part, Saâdani estime que l’opposition parlementaire à travers sa contestation est animée par des ambitions de pouvoir, et non pas, a-t-il précisé, par la LF-2016.
F. G.

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