Accueil ACTUALITÉ Rationalisation des dépenses : Mekideche exhorte l’état à donner l’exemple

Rationalisation des dépenses : Mekideche exhorte l’état à donner l’exemple

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Pour Mustapha Mekideche, vice- président du Conseil national économique et social CNES, avec la situation financière difficile, que traverse actuellement l’Algérie, due à la baisse de 50% des recettes pétrolières, l’État doit donner l’exemple en premier, en s’appliquant à la rigueur budgétaire, et en révisant son mode de dépenses.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3, Mekideche a en effet affirmé que l’État doit donner l’exemple, notamment, par une rationalisation budgétaire. Cette attitude, a-t-il recommandé, doit être celle de l’ensemble des membres de l’Exécutif puisque le déficit de l’État n’est plus de 25 milliards de dollars, mais a augmenté à 30 milliards de dollars. «J’ai été surpris d’entendre des ministres dire ne pas être concernés par les coupes budgétaires, mais sur ce point de vue-là, il ya des changements», révèle-t-il. Pour aller vers la rigueur budgétaire, il faut appliquer certaines mesures. C’est dans ce sens que le vice-président du CNES cite le dossier des transferts sociaux. Celui-là doit être traité de façon précise et graduelle pour «éviter qu’il y ait des déchirures du tissu social, estime-t-il. En outre, il faut avoir une efficacité plus grande dans tout ce qui concerne la matière numérique, dans les grandes administrations de service public tel que le ministère de la Justice et de l’Intérieur. Pour lutter, également, contre le gaspillage au niveau de certains départements, l’hôte de la chaîne 3 approuve la réduction de certaines dépenses considérées comme facultatives, à l’exemple de la réduction du parc automobile, la suppression des bons d’essence gratuits. Sur le plan de l’Administration, il faut avoir, insiste-t-il, des normes d’effectifs, et d’aller vers une modération salariale. «Cela se fera lors des discussions de la prochaine tripartite», précise-t-il. En matière de budget de fonctionnement, il y a encore des gains possibles, assure dans ce contexte Mekideche, soulignant la possiblité de le faire. Toujours en matière de rationalisation des dépenses, il estime qu’il faut tout réviser, progressivement, et aller vers les secteurs les plus budgétivores, et ceux qui utilisent beaucoup de main-d’œuvre. D’autre part, l’intervenant explique que la fermeture des «robinets de rente» permettra de mettre en place les vraies institutions de la concurrence de l’économie de marché, qui ne sont pas fondées sur la rente, mais sur la création de la valeur ajoutée. Sur ce plan, il citera à titre d’exemple l’industrie pharmaceutique qui a connu l’émergence d’un secteur privé et public productif. «Ces bonnes pratiques doivent être généralisées d’autant plus qu’à l’heure actuelle l’Algérie doit développer une production hors hydrocarbures», estime-t-il encore, soulevant que la dynamique positive du secteur pharmaceutique doit être généralisée dans les autres branches, tel que l’électronique. Pour aller vers la croissance économique, Mekideche observe qu’il faut maintenir la continuité dans les positions (modèle) affichées, et également l’élaboration d’un consensus a minima, avec les partenaires sociaux sur la question car, prévient-il, «cette fois, il n’y a pas de plan B, et même si les prix du baril remontent, ils ne seront plus comme avant». Et d’ajouter, «par apport à 2016, les prochaines années seront beaucoup plus difficiles, parce que, à la fois, le Fond de régulation des recettes est épuisé et n’est pas renouvelé, et aussi les réserves de changes vont diminuer». Ainsi, pour l’invité de la Radio, il y a une nécessité d’aller vers l’équité fiscale, la fermeture des robinets de rente, et également la transformation des mentalités, de sorte que l’émergence constatée du secteur privé puisse se transformer en créateur de valeur ajoutée.
Ania Nait Chalal

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