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Mohamed Bencheneb : Un «intellectuel accompli» et un Algérien «attaché à son identité»

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L’écrivain Mohamed Bencheneb (1869-1929) était un «intellectuel accompli et défenseur de la culture populaire et de l’identité algérienne», que les occupants de l’Algérie ont «tenté inlassablement d’éradiquer», a indiqué samedi à Alger l’universitaire Abdelhamid Bourayou. S’exprimant lors d’une rencontre en hommage à Mohamed Bencheneb, en marge du 1er Salon national du livre d’Alger, Abdelhamid Bourayou, enseignant universitaire à la retraite, a relevé intérêt accordé par Bencheneb à la culture et la littérature populaire, notamment orale, d’abord par l’enseignement à la faculté des Lettres de l’université d’Alger. «Mohamed Bencheneb était un des leaders de la renaissance arabo-musulmane dans le monde arabe et en Algérie qui a œuvré pour revaloriser le patrimoine andalous et maghrébin, un legs, dit-il, sciemment marginalisé par les intellectuels et hommes de lettres de l’Orient.», a poursuivi le conférencier. Décrit comme un «intellectuel respecté» par l’administration coloniale et un homme de lettres «très attaché» à son identité algérienne, Mohamed Bencheneb était aussi un précurseur dans la recherche en lien avec la langue et la culture orale populaire, a rappelé Abdelhamid Bourayou, qui avait enseigné la culture et la littérature populaires dans plusieurs universités du pays. Son ouvrage « Proverbes arabes de l’Algérie et du Maghreb» était un recueil élaboré de tous les proverbes en usage en Algérie et au Maroc au début du 20e siècle, a encore noté le conférencier, précisant que c’est un ouvrage documenté, paru en trois volumes entre 1906 et 1907. L’intérêt de Bencheneb pour la culture populaire et la littérature orale a été imposé par les circonstances politiques de l’époque que vivait l’Algérie, alors sous occupation française. Les ouvrages consacrés aux proverbes algériens portaient un regard rétrograde et négatif sur la culture populaire autochtone, a expliqué cet universitaire. Bencheneb s’était, d’autre part, intéressé à la littérature populaire, par opposition à la culture d’élite, en consacrant sa thèse de doctorat, à Abu Dulam, un poète satirique du VIIIe siècle, qui par sa poésie cocasse a pu s’ériger en un «défenseur des administrés sous le règne du Califat abbaside». Né en 1869 à Médéa, Mohamed Bencheneb a enseigné la culture et la littérature populaires à la faculté des Lettres d’Alger. Sa maitrise de plusieurs langues, en plus de l’Arabe, notamment le français, lui ont permis de traduire des ouvrages vers cette langue, enseignée en Algérie avec l’Arabe algérien durant l’occupation française. Bencheneb a également consacré des ouvrages à des érudits et prédicateurs musulmans du Maghreb à l’image de Abdeqadir Al Fassi. Ouvert jeudi, le 1er Salon national du livre d’Alger se poursuit jusqu’au 21 mars au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger. Plus de 200 éditeurs participent à cet évènement après plus d’une année de suspension des activités culturelles, en raison de la pandémie de Coronavirus.

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