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Mebarek-Malek Serraï, expert en économie : «il faut stopper les spéculateurs non éleveurs»

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Le Courrier d’Algérie : Les licences d’importation concernent vingt produits y compris l’aliment du bétail. Les éleveurs se plaignant déjà de la cherté de cet aliment, ne pensez-vous pas que le problème va être accentué avec cette décision ?
Malek Serraï : Tout dépend de quelle manière, avec quelle rapidité et avec quels moyens financiers les institutions concernées vont prendre en charge cet épineux problème ! Les éleveurs souffrent d’un manque à gagner vérifié et méritent plus d’appuis avec une approche volontariste et omniprésente. C’est un autre scandale que vit le monde économique et agricole. Malgré l’intervention de l’Etat qui consiste à consacrer et accorder un budget conséquent aux importations, les spéculateurs mafieux malmènent les prix et volent au grand jour un grand nombre d’éleveurs.La mafia des faux agriculteurs et des faux éleveurs parasite sérieusement les vrais éleveurs. L’Etat pourrait multiplier les centres de vente et de distribution directe avec des prix de référence aux agriculteurs-éleveurs dûment recensés et reconnus en tant que tels.Aussi avant de spéculer sur les risques de pénurie et la hausse des prix (entretenus, enflés et suggérés par cette même mafia), il faut dénoncer les importations de ce semblant aliment du bétail de très mauvaise qualité, ou l’équilibre unité alimentaire ou fourragère est sérieusement déficitaire en vitamines. Idem pour la production nationale, elle n’est pas toujours conforme du point de vue qualitatif (aliments déséquilibrés pauvres en vitamines).Les producteurs nationaux n’ont pas tous les équipements adéquats et ne connaissent pas toujours les dangers de santé qu’ils font subir au cheptel. Un suivi permanent des contrôles qualité devrait voir le jour. Maintenant si le gouvernement revient au système de licences ou toute autre forme d’autorisation d’importation, il faut lui apporter notre solidarité car il faut stopper les spéculateurs non éleveurs, équilibrer le marché en évitant à la fois le surstockage non économique ou les pénuries dévastatrices mais surtout renforcer le contrôle qualitatif.

Donc vous approuvez l’idée des licences d’importation mais sous certaines conditions ?
Nous n’avons jamais cessé de dénoncer le gaspillage de nos devises par une pléthore d’importateurs sans scrupule vis à vis de notre Trésor public et la santé de notre cheptel -tous animaux confondus- et par extension tous les consommateurs de viande que nous sommes. Il appartient donc au gouvernement de renforcer tous les moyens d’intervention dans ce secteur, lever les contraintes bureaucratiques et surtout, dynamiser et accélérer ses méthodes d’intervention. Une meilleure coordination entre les ministères techniques nous semble absolument nécessaire (agriculture, industrie, finances, commerce …).
La presse nationale a également un rôle utile et sensible à jouer, dénoncer les spéculateurs et les insuffisances ou faiblesse des organismes en charge de ce secteur. Il y va de la survie de notre cheptel et en finalité de notre santé de nos citoyens.

Quelles solutions pour réduire les importations de cet aliment du bétail ?
La solution idoine pour éviter toute pénurie dans ce secteur c’est de consacrer plus de surfaces de terres arables à la production d’aliments du bétail et d’encourager les agro-industries dans le secteur car il faut définitivement réduire la saignée de nos devises.Mais si la volonté politique est déclarée et confortée par le dernier Conseil des ministres sous la présidence de Bouteflika, annonçant la mise en œuvre d’un plan national de développement de l’agriculture des Hauts-Plateaux et du Grand Sud par la valorisation et l’irrigation de 1.200.000 hectares, sur le plan pratique rien n’est encore visible ni sérieusement palpable car la bureaucratie lourde et antiéconomique est toujours présente. Les lobbies de l’importation et de la distribution veillent avec force à leur grain et gains. Des milliers de demandes de terrains agricoles de simples citoyens, de financiers spécialistes, d’agro-industriels, d’agronomes, de vétérinaires sont minutieusement et pernicieusement classées dans des tiroirs des APC, daïras, wilayas et services techniques au ministère de tu telle Blasphème économique, qui condamner !!! En tout cas pas le politique mais les structures techniques à tous les niveaux.
Entretien réalisé par Ines B.

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