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Loin des feux de la rampe et d’une actualité dominée par le «Hirak» et la CAN-2019 : Dr Ali Bendjaballah : l’autre facette de l’Algérie qui … gagne !

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Fierté de l’Algérie, Ali Bendjaballah peut l’être lui qui vient tout juste et au moment où le pays fêtait ses héros en football, de se voir décerner un précieux et prestigieux titre au championnat du monde 2019 en chirurgie générale (Lymphangiome kystique). Ce qui n’est pas rien pour le natif de Médéa lorsqu’on sait qu’il s’agit du plus grand événement au monde dans la discipline considéré comme une sorte de «Ligue des champions.» de chirurgie.

Un combat de tous les instants
Il aime, et notre interlocuteur sait de quoi il parle, à rappeler la sagesse du terroir. Un dicton populaire traversant les âges et les générations. «Il n’y a de richesse que d’homme.» Sauf qu’en Algérie, où les compétences sont ignorées, on préfère regarder ailleurs. Par exemple (on oublie la CAN et le délire populaire qui a suivi un exploit dans lequel le système sportif actuel n’a aucun mérite) en direction de ce cuir rebondissant très mal chez nous. Bendjaballah, chirurgien de son état, aime, c’est sûr, le métier qu’il exerce même si l’environnement immédiat (pourri mais se refuse à franchir le pas) ne prête que rarement à l’optimisme. Ali ne manie pas le ballon et n’a aucune chance, pas d’occasion de soulever les foules. Encore moins le genre d’hystérie qui a suivi l’exploit des «Verts» en CAN 19 en Égypte. Le terrain de prédilection pour ce vrai artiste dans le domaine qui est le sien, le seul qu’il connaît et pratique avec amour ? Le bloc opératoire où il manie, selon la reconnaissance unanime de ses patients, très bien, le bistouri. Toujours dans l’ombre. Loin des manifestations de joie populaire que vous procure un but inscrit et vous offre un titre. Sa joie : être toujours près de ses malades. À leur écoute. Constamment. Sans rien demander en retour sinon que des conditions de travail à la hauteur (ce serait trop exiger ?) du noble métier qu’il exerce à merveille. Loin d’être bien payé en retour, l’ingratitude, comme partout ailleurs dans les secteurs clefs de la vie quotidienne en Algérie, faisant rage. Décourageant les plus nobles des intentions. Avec les dégâts que l’on imagine. L’on sait. L’anonymat et la satisfaction, toujours, du devoir accompli. Un médecin parmi tant d’autres. Apprécié. Beaucoup. De ceux qui vous disent que «dans la vie il faut savoir pourquoi on se bat (…) Qu’on livre un combat de tous les instants et dont on ne voit pas la fin. Défis Perpétuels» Contre les plus petits détails qui vous rendent l’exercice journalier de la profession difficile ; voire impossible. Vous empêchent d’évoluer. Font que vous avez l’impression de monter chaque jour dans une sorte de maquis où il s’agit de sauver des vies. Ali (pour les intimes), s’il ne vous dit pas (humilité oblige) qu’il fait justement partie de «cette richesse algérienne», sans trop s’arrêter sur ses qualités humaines, lui qui se consacre, corps et âme, parfois dans la douleur, au verbe aiguisé. Ces mots simples, apaisants et empreints de sagesse, de timidité et de modestie qui l’ont accompagné durant sa carrière. Qui forcent le respect de l’autre.

Pour … mémoire !
Un parcours parmi tant d’autres, avec des hauts et des bas. Peut-être beaucoup plus de bas que de hauts. Dans un combat inégal qui fait que dans ce métier, comme partout ailleurs parmi les plus sensibles, «on ne reconnaît pas ses enfants.» Une sentence plus que souvent entendue mais, et les hasards faisant bien les choses et pour rappeler que la mémoire collective n’est pas à ce point oublieuse, une cérémonie de remise du «Prix de l’Armée» (8e édition du genre) récompensant la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique au titre de l’année 2019, se tenait dernièrement au niveau du Cercle national de l’Armée de Béni-Messous. Louable initiative et une sorte de halte qui nous rappelle aussi que d’autres, nombreuses, compétences algériennes se passent le témoin et s’imposent à l’international. Au plus haut niveau. Ce que vient de réaliser le Dr Bendjaballah, qui ne s’enflamme pas pour autant même pour cette manifestation organisée annuellement par l’Agence internationale de normalisation et de classification chargée, entre autres, d’identifier des scientifiques et des académiciens brillants du monde entier à travers le championnat, a de quoi le rendre fier, le Prix, reconnu par cette dernière, faisant de lui un des atouts les plus importants de l’Algérie dans le domaine délicat des «études modernes sur le lymphangiome kystique en chirurgie générale.» Pour cette institution, notre représentant, qui «a joué un rôle essentiel dans l’avancement des connaissances scientifiques en chirurgie générale, en lymphangiome kystique» et lui «reconnaît les contributions internationales exceptionnelles après une sélection sur la base d’une compétition méritoire internationale (son article de recherche est lauréat parmi 5656 candidatures provenant de 98 pays) le place désormais parmi les 500 experts les plus influents au monde en chirurgie générale pour l’année 2019 au niveau universel. Parmi les répercussions directes de sa contribution, on notera que l’intéressé peut être «contacté pour l’exécution de programmes liés à la chirurgie générale. Les chercheurs et les étudiants peuvent bénéficier des conseils de spécialistes sur les dernières tendances, la portée, les emplois et les perspectives de carrière en chirurgie générale» en même temps que «les thèses et mémoires sur la chirurgie générale pourraient désormais bénéficier de ses conseils avisés en la matière.» Une bonne nouvelle et un tournant dans le parcours professionnel d’un homme d’une grande simplicité empreinte de timidité. Qui trouve les mots pour dire sa «grande fierté de recevoir une telle reconnaissance qui le touche énormément.» Un événement qui «enflamme le cœur de la famille mais aussi celui des proches et amis.»
«Nul n’est prophète en son pays» dit le proverbe. Dr Bendjaballah, comme bien d’autres de ses pairs et autres chercheurs dans d’autres domaines importants, peut, en attendant meilleure considération, goûter au plaisir d’un Prix qui en appelle sûrement d’autres. À d’autres succès.
Azouaou Aghilas

1: Pour la précision, le docteur Ali Bendjaballah, qui s’apprête à représenter de nouveau le pays au prochain congrès de l’ «American College Of Surgeons» au mois d’octobre prochain à San Francisco (USA) avec un sujet de recherche en chirurgie, s’est distingué dans le chapitre des «meilleurs articles rédigés en anglais sur la chirurgie générale et a classer, pour la première fois, l’Algérie en tête du hit-parade, grâce à un article publié dans une revue américaine intitulé “Lymphangiome kystique du mésentère”.
2: Il exerce à l’EPH d’Aïn-Taya au niveau du Service Universitaire de chirurgie générale du professeur M. Taïeb qui, avec son équipe, est en train de réaliser des efforts colossaux malgré le manque de moyens

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