Autres temps, autres mœurs. Le fraîchement élu secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a réuni pour la première fois le staff du Bureau politique, hier, au siège national de son parti à Hydra.
A priori, le nouveau chef en poste semble se démarquer des pratiques de son prédécesseur. Et pour cause, la rencontre a été tenue à huis clos sans la présence de journalistes. Ce qui est une première après le départ de Amar Saâdani de la tête de l’ex-parti unique, samedi dernier, lorsque l’on sait que, dans son temps, toutes les rencontres du BP, ou presque, étaient organisées en présence de la presse nationale. Ainsi, dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette rencontre, le FLN version Ould-Abbès s’est astreint à rappeler les positions politiques par rapport aux grandes questions d’intérêt stratégiques et nationales. Contrairement à Saâdani qui n’a pas l’habitude de tenir sa langue, encore moins faire preuve de retenue dans ses discours, son successeur joue, présentement, la carte de l’apaisement. En effet, s’adressant aux anciens adversaires de l’ex-SG déchu, Ould-Abbès a affirmé que les portes du FLN leur sont grandement ouvertes s’ils voulent retourner au bercail, aussi bien ceux qui étaient évincés que ceux qui sont partis de leur propre gré. Le message de l’ex-ministre de la Solidarité nationale, intervenu aussitôt que Saâdani a quitté les rênes du vieux parti, a eu le satisfécit des redresseurs. Néanmoins, certains, à l’image de l’ex-cadre de ce parti, Abderrahmane Belayat, continuent de contester la légitimité de l’actuelle direction politique et toutes les résolutions issues du 10e congrès de mai 2015. Devant cette position qui lui sied mal et le laisse présentement perplexe, le FLN de Ould Abbès conditionne le retour des anciens caciques ou militants exclus «arbitrairement», par le respect des statuts et du règlement intérieur du parti. Le FLN «réitère» son appel et affirme, ainsi, que ses portes sont ouvertes à tous, loin de toute «exclusion ou marginalisation», a précisé le même communiqué. D’autre part, la direction politique se met en position défensive et défend l’élection de Ould Abbès à la succession, lors de la troisième session ordinaire du comité central, tenue le 22 octobre dernier à l’hôtel El-Aurassi d’Alger. Ceci, comme pour répondre à toute critique susceptible de remettre en cause la «légitimité» de sa désignation pour prendre les rênes du parti d’ici le prochain congrès, prévu en 2020. À ce titre, le BP a rappelé que la séance du plébiscite de l’actuel vice-président du Conseil de la nation, en remplacement de Saâdani qui a présenté sa démission, était caractérisée par «la lucidité et la discipline partisanes des membres du CC». Dans un autre appel destiné aux militants de la base, la direction politique a invité ses partisans à rester mobilisés derrière Ould Abbès, avant de les inciter à fournir davantage d’efforts. Un tel message vise à resserrer les rangs de l’ex-parti unique en prévision des prochaines législatives prévues dans environ 6 mois. Abordant l’actualité et le contexte économique, le BP a donné instruction à ses élus, siégeant au niveau des deux chambres du Parlement national, à partir d’un esprit «mobilisé et éveillé» lors du prochain débat sur le projet de loi de Finances 2017. Tout en appelant ses députés et sénateurs à l’adoption du projet du gouvernement, la direction politique de Ould-Abbès a rappelé que cette loi vise à sauvegarder les grands équilibres financiers du pays. Pour le reste, le FLN a réitéré son soutien au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que les efforts de l’ANP (Armée nationale populaire), aussi bien dans la lutte contre le terroriste que la protection des frontières nationales.
Farid Guellil