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IL NE RECONNAIT QUE LA FEUILLE DE ROUTE DU CONCLAVE DE AÏN BÉNIANE : Makri dit «non» aux autres initiatives de sortie de crise

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Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) a dit non, hier, à toute initiative de sortie de crise politique dans le pays, en se disant s’attacher uniquement à la feuille de route élaborée par le Forum national pour le dialogue (adoptée le 6 juillet dernier à Aïn Bénian) qu’il a qualifié de «raisonnable» et de «réaliste».
La formation d’Abderrazak Makri, qui avait déjà exprimé des doutes sur l’initiative du Forum civil pour le changement et ses «13 personnalités» pour mener le dialogue, marque ainsi son opposition à toutes autres initiatives allant dans ce sens comme celle que s’apprête à lancer une autre partie de l’opposition, connue comme « les Forces de l’alternative pour une véritable transition démocratique». Le parti a invité, dans un communiqué, les signataires de la plateforme du Forum national pour le dialogue à « suivre ses résolutions», appelant aussi le Pouvoir «à y répondre favorablement».
Le MSP a fait part de son «fort attachement et engagement pour un dialogue fondé sur une volonté politique sérieuse, authentique et sincère, qui réponde aux exigences du Mouvement populaire et aboutissant à une véritable transition politique comme meilleur moyen pour sortir de la crise». Le MSP a insisté aussi sur «la nécessité de la poursuite du Hirak en s’attachant à ses revendications politiques fondamentales en matière de liberté et de transition démocratique», tout en se félicitant de « la détermination de la mobilisation qui a atteint sa 22e semaine, en dépit de toutes les tentatives de découragement, d’infiltration et de contrainte». La formation islamiste a commenté également les récentes affaires de corruption touchant de hauts responsables de l’État, estimant que «l’ampleur des dossiers de corruption soulevés à la Justice est une des conséquences inévitables de la corruption politique basée sur la fraude électorale». Le parti a insisté sur «un traitement efficace, complet, et équitable dans le cadre d’un système judiciaire indépendant et d’institutions légitimement élues».
Le communiqué du MSP a sanctionné les travaux de la troisième session ordinaire de son Madjliss Echourra (Conseil consultatif) à l’hôtel Raïs, commune d’El-Marsa, Alger, où les participants «se sont félicités des efforts déployés par le bureau national exécutif [du parti] dans la mise en œuvre des objectifs du plan annuel durant ce premier semestre, et appelle au parachèvement de la mise en œuvre du restant de la vision et du plan avec les mêmes efforts et professionnalisme».
Ce communiqué, signé par Ali Kaddour Douadji, vice-président du Madjliss Echoura, a félicité l’équipe nationale pour son sacre africain et également la réussite des élèves en fin de cycles d’études (primaire, collège et lycée). Toutefois, et aussi bizarre que ça pourrait l’être, le parti a éludé la question des détenus incarcérés depuis le début du mouvement, le 22 février. Point d’appel pour la libération des détenus du Hirak, encore moins en faveur d’une relâche du moudjahid Lakhdar Bouregraâ. En effet, le MSP, comme l’ensemble des partis composants les forces du Forum national pour le dialogue, qui regroupe des partis comme Talaïe El Hourriet et islamistes comme El-Bina et le FJD d’Abdallah Djaballah, est peu audible sur cette question. Par contre, il est, comme ses alliés, plus enclin à suivre la feuille de route tracée par le pouvoir, notamment le chef de l’État Bensalah, à travers son appel à l’organisation d’une présidentielle dans les plus proches délais.
Des divergences ont émergé, néanmoins, entre les forces de ce conclave, dont le coordonnateur est l’ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rehabi, notamment sur le texte de la résolution finale sanctionnant les travaux de leur rencontre du 6 juillet. L’élection de Slimane Chenine, pourtant un député appartenant au groupe parlementaire affilié aux partis de ce conclave, à la tête de l’Assemblée populaire nationale, n’a fait que miner les rangs de ces partis : le MSP s’est complètement démarqué et le FJD a joué le neutre (ni pour, ni contre).
Hamid Mecheri

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