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Il joue une résistance politique honorable : Le dernier baroud d’honneur de Bouhadja

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Le feuilleton de Saïd Bouhadja continue à alimenter la polémique allant jusqu’à susciter une supposée dissolution de l’Assemblée populaire nationale. Tout le monde sait que l’actuel président de l’APN est en position de faiblesse. C’est-à-dire, ses jours sont comptés à la tête de l’APN. Pourtant, il résiste et il s’accroche sur un trône qui ne tient qu’à un bout de fil. Mais pour combien de temps encore sachant qu’il a promis de déposer sa démission dans trois jours tout au plus ?

S’il dit attendre une voix officielle en haut lieu l’invitant à quitter ses fonctions, Bouhadja sait pertinemment que jusque-là il n’a enfreint aucune règle constitutionnelle. Le seul espoir visiblement qui reste à l’homme conduit à l’abattoir en l’accusant de «dépassements et de violations» dans le cadre de ses fonctions au sein de l’APN. Toutefois, le ténor du FLN mesure aussi le poids politique de sa position ferme sur le blocage de l’APN s’il ne venait pas à céder face aux appels des députés de la majorité.
En effet, comme conséquence immédiate de l’entêtement de Bouhadja à vouloir se défendre malgré son isolement du cercle de décision, les travaux et l’agenda de l’Assemblée nationale sont gelés et l’avenir de la reprise de service repose désormais sur une démission de Bouhadja de sa tête. Il s’agit de la seule option légale par laquelle, les signataires d’une motion le sommant de quitter ses fonctions, peuvent procéder. Référence faite aux textes de loi organique fixant le fonctionnement du Parlement national, les relations fonctionnelles régissant les deux chambres et le gouvernement, ainsi que le règlement intérieur de l’APN, il y est prévu quatre cas, notamment le décès, l’incapacité, l’incompatibilité et la démission.
De ce fait, il faudra, coûte que coûte, arracher une démission de Bouhadja.
Sinon, toute autre procédure s’avérerait illégale, aussi consensuelle et politique de poids soit-elle, lorsqu’encore elle jetterait le discrédit sur une institution républicaine aussi représentative de l’Etat qu’une Assemblée nationale.
D’ailleurs, conscient des conséquences de sa position inflexible sur l’avenir de l’Assemblée, il dit ne pas jouer à l’opposant au risque d’assimiler ça à une orientation à contre-courant de son parti, le FLN, qui soutient un cinquième mandat du président Bouteflika. En d’autres termes, Bouhadja voudrait juste avoir le cœur net et savoir si la décision de son limogeage est prise en haut lieu. Dans le cas contraire, elle serait le propre d’une campagne isolée menée en sous-sol contre sa personne, d’où sa résistance politique qui lui ouvrirait la voie d’une sortie par la grande porte.
Lâché par la direction politique de son parti et sommé par 351 députés représentant l’alliance présidentielle (FLN, RND, TAJ, MPA et Indépendants) de remettre sa démission, l’ancien membre du Bureau politique du parti de la majorité temporise et cherche à gagner du temps pour une sortie honorable de la tête de l’APN, a-t-il laissé entendre.
Farid Guellil

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