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IL ÉVOQUE UNE PÉRIODE DE TRANSITION POST-PRÉSIDENTIELLE : Les concessions de Karim Younès pour l’opposition

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Le coordinateur du Panel pour la médiation et le dialogue, Karim Younès, a évoqué pour la première fois la possibilité d’aller vers une période de transition «réduite». Il a, cependant exigé d’abord de passer par une élection présidentielle et une charte à laquelle seront astreints les candidats potentiels en course.

Signe que les membres du Panel pour le dialogue et la médiation ont commencé à prendre la mesure du rejet et de la distance qui les sépare des manifestants du Hirak dans la rue, notamment, mais aussi des forces politiques de l’opposition. Karim Younès, qui dirige cette instance censée mettre en place un dialogue national entre toutes les composantes de la classe politique et de la société civile a adressé un clin d’œil à l’opposition, notamment celle coalisée autour du «Pacte pour une alternative démocratique».
En effet, lors de la rencontre, tenue samedi dernier, consacrée à l’installation des membres de la commission consultative de sages, qui a été émaillée par des protestations de la part de jeunes activistes qui ont envahi la salle, mais sans incidents, Karim Younès a, semble-t-il, rectifier le tir du Panel. Alors que l’ex-président de l’Assemblée populaire nationale avait appelé, depuis le début, à la tenue et rapidement d’une élection présidentielle à l’issue de la tenue d’une conférence nationale de dialogue (avant la fin de l’année) qui devrait se pencher uniquement sur les moyens permettant la mise en place de cet objectif, il a appelé à l’organisation d’une présidentielle avec une période de transition d’un seul mandat.
C’est-à-dire que le futur président élu – alors qu’aucune date n’a été encore fixée en perspective – devrait superviser un processus de transition démocratique dans le pays et également rédiger une nouvelle Constitution en remplacement de celle élaborée sous le régime déchu de Bouteflika. Parmi les principales propositions formulées par Karim Younès : « une charte d’éthique » qui devrait parapher par tout prétendant à la magistrature suprême lors du prochain scrutin, en s’engageant au strict respect des « résolutions de la conférence nationale que ledit panel de médiation et de dialogue compte tenir au bout de ses concertations ».

Le Panel entre deux pôles politiques divergents
Après avoir longtemps refusé l’idée et émis des réserves sur cette voie de solution à la crise, le coordinateur du Panel se trouve aujourd’hui plus conciliant avec « un processus de transition » et « une Constituante ». Une revendication dont les partis de l’opposition qui s’identifient au sein de l’«Alternative démocratique » plaident pour « consacrer la rupture avec l’ancien système et fonder une nouvelle République ». Karim Younès marque ainsi un premier pas de rapprochement avec les partis de ce pôle comme le FFS, RCD, MDS, PT et autres, qui avaient désapprouvé la démarche de ce Panel et refusent de répondre favorablement à ses invitations au dialogue. À s’interroger dès lors si cette «preuve» de concession de la part de Karim Younès à l’adresse du pôle de l’opposition serait un facteur de réussite pour le Panel de dialogue et de médiation, s’il veut réellement tenir une conférence «inclusive» où toutes les franges de la classe politique et sociale seront présentes  ? Une autre donne est aussi à prendre en considération : l’autre partie de l’opposition, où les partis des Forces du changement, qui ont assisté au Forum national pour le dialogue du 6 juillet à Aïn Bénian, qui, eux-aussi, s’accrochent mordicus à la charte signée entre les participants, qui parlait aussi d’une période de transition.
Abdelaziz Rahabi, coordinateur de ce pôle, avait refusé la semaine dernière de prendre part au panel de Karim Younès. Autre concession au profit de l’opposition, Ammar Belhimer, président de la commission politique du Panel, a évoqué, pour la première fois, la « possibilité » d’un départ de Bedoui, Premier ministre, très contesté par le Mouvement populaire. Il explique en effet que « toutes les mesures d’apaisement sont envisagées » à l’exception d’un départ du chef de l’État, Abdelkader Bensalah, arguant d’un « risque qu’engendrerait un vide constitutionnel ».
Après des précédentes déclarations de Karim Younès, tranchant que le Panel ne pourrait interférer dans le travail de la Justice, suscitant mécontentement dans la rue, car considéré comme un renoncement à la revendication de libération des détenus du Hirak, Belhimer a apporté un rectificatif en appelant à la libération des jeunes emprisonnés pour port de drapeaux amazighs. Belhimer a appelé aussi à la libération du moudjahid Lakhdar Bouregrâa, dénonçant « toutes les restrictions sur les libertés individuelles ».
Hamid Mecheri

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