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France : Après les «gilets jaunes», les «stylos rouges»

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Les «stylos rouges», un mouvement regroupant plus de 40 000 personnes travaillant dans l’enseignement, emboîtent le pas aux «gilets jaunes» pour des revendications socioéconomiques et un besoin de considération.

Se sentant les «oubliés» de la crise sociale que travers la France depuis quelques mois, les enseignants et professeurs du primaire et du secondaire ont décidé de créer leur mouvement à travers les réseaux sociaux pour pallier à l’inaudibilité de leurs syndicats. Lancé le 12 décembre dernier, le mouvement a recueilli à la date du 2 janvier plus de 45.000 adhérents, même s’il n’est pas encore organisé. C’est le deuxième mouvement social en France qui est né hors syndicats. A travers Facebook, le groupe reste fermé et toute demande d’intégrer le mouvement doit être validée. Un chapelet de revendications sont portés par ce mouvement, se disant apolitique, qui ne se contente pas de rester dans le monde virtuel en projetant des actions sur le terrain dès la rentrée après les vacances d’hiver. Mais ils doivent, ont-ils annoncé, définir leur mode d’action. Il faut rappeler qu’à travers le tag Pasdevague, il y a deux mois, les professeurs avaient dénoncé le silence du ministère de l’Education nationale face aux violences dans les écoles. Parmi leurs doléances, ils revendiquent le dégel du point d’indice des salaires correspondant aux heures de travail et moins d’élèves par classe et de contrats précaires. «Pour l’instant, nous listons nos revendications et nous allons nous mettre d’accord sur les événements à mettre en place par département, parce que toute la France est concernée par ce mouvement», lit-on sur leur mur, indiquant qu’ils vont soutenir les lycéens et les étudiants dans leur combat contre les dernières réformes du bac et de Parcoursup. «Le temps de l’action est maintenant venu. Après les gilets jaunes et les lycéens, les stylos rouges ont décidé de suivre le mouvement et reconquérir certains droits», ont-ils ajouté. Ils réclament du gouvernement une revalorisation de leur métier «tant mis à mal», une «vraie bienveillance» de l’Etat pour ses élèves en améliorant leurs conditions d’apprentissage, soulignant qu’il est temps que l’Etat prenne soin de ses enseignants. Ce mouvement est venu grossir les rangs de la contestation sociale, même si, en apparence, le mouvement des «gilets jaunes» donne l’impression d’un affaiblissement après presque deux mois de mobilisation. Il vient également à quelques jours de la «Lettre aux Français» que le président Emmanuel Macron a l’intention de la diffuser à travers la presse et les réseaux sociaux pour expliquer son initiative de lancer au courant du premier trimestre le «grand débat national». Sous la tension du mouvement des «gilets jaunes», le président Macron a du ajuster sa politique en matière sociale sans pour autant changer de cap dans son programme de réformes, ce qui lui a valu d’ailleurs une chute vertigineuse de sa popularité.

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