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Festival international du théâtre de Béjaïa : «Le musée» de Djibril Goudiaby présenté au 2e jour

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«Le musée», du metteur en scène sénégalais Djibril Goudiaby présenté au 2e jour du Festival international du théâtre de Béjaïa a résonné dimanche au Théâtre Abdelmalek Bouguermouh, comme un strident plaidoyer en faveur de la préservation du patrimoine culturel et artistique africain, soumis a un furieux trafic et ce dans une indifférence totale, parfois coupable.

L’auteur de la pièce n’y va pas par quatre chemins pour tirer tout le mal qu’il en pense, tirer la sonnette d’alarme et fustiger le « laisser faire « ambiant, et le drapage qui le caractérise sous couvert de la mondialisation et de son corollaire, le libre négoce. Les conséquences, dira –t-il, participe à la destruction des richesses du pays qui le subit mais plus grave à la dépersonnalisation de ses populations.
Il en illustre ainsi sa perception des choses, en mettant en lumière les tracas d’un jeune diplômé de son pays, parti faire des études poussées sur le patrimoine en Europe et qui revient avec un projet en tête, celui d’ouvrir un musée d’une part pour sauver et préserver les objets de valeur de son village et d’autre part, pour contribuer à faire connaitre la profondeur de son histoire. Mais son projet peine à accrocher. Et d’aucuns y compris au sein de sa famille, n’y adhèrent pas, trouvant l’idée et l’entreprise aussi vaine que farfelue, suscitant, du reste, une telle hostilité que certains proches, l’accusent de commettre un sacrilège, n’ont pas hésité à échafauder un stratagème pour l’en dissuader ou « l’arrêter dans sa folie «, pensant notamment soit à lui brûler la structure ou tout bonnement à attenter à sa vie.
En fait, derrière toute cette agressivité, voire une farouche animosité se cache une peur de voir surgir des secrets anciens, dont la révélation est de nature à nuire aux équilibres du village et donc de la communauté. L’exemple le plus éloquent étant l’autre projet subsidiaire du héros, qui s’est mis en tête de rapatrier la dépouille momifiée d’une de son arrière-grand-mère prêtresse, de son état, localisée dans un musée étranger.
Sa déportation puis sa mort loin de chez elle durant la 2e Guerre mondiale reste encore une intrigue et son rapatriement est jugé de nature à en lever le voile et à menacer peut-être, des intérêts acquis mais sourds.
La dame, connue aussi pour s’être rebellée contre le colonialisme, reste encore très vénérée et souvent comparée par les villageois à la Vénus noire de Namibie. Et c’est tout naturellement que sa réapparition même morte effarouche et terrifie.
Au bout d’un parcours du combattant fait de ténacité, d’audace, et de persuasion, « Inké « arrive à convaincre ses compatriotes de l’utilité et de la pertinence de son projet.
Et la pièce se ferme sur un joyeux happy-end, et il rçu plein d’offrandes pour son «musée».
Une chronique linéaire, dépouillée de toute parabole, mais qui en dit long sur un phénomène, le vol d’objet historiques et patrimoniaux, qui n’épargne aucune partie du monde sous développé.

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