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Des droits et des devoirs en temps de guerre contre le coronavirus

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Par Ali El Hadj Tahar

Beaucoup de personnes sur les réseaux sociaux tentent de dévaloriser leur pays, alors que la majorité des citoyens ont pris conscience que dans une guerre ce qui compte le plus c’est le moral. Sans le savoir, ces personnes livrent une guerre psychologique à leurs concitoyens. Ne savent-elles pas qu’elles constituent une grande menace pour elles-mêmes, pour leur famille et leur peuple ? Ignorent-elles qu’en temps de guerre, de surcroit celle où l’ennemi est tellement invisible qu’il ne peut être vu que dans un microscope électronique, les devoirs passent avant les droits, et la collectivité avant l’individu ? Dans cette guerre, la vie de chacun est intimement liée à celle de l’autre. La conscience est la base du civisme, notamment en temps de crise.
Sans choisir de cloîtrer toute la population, l’État a engagé un plan d’action impliquant tous les ministères et leurs démembrements, des personnels de la santé aux gendarmes, policiers, pompiers et douaniers, en passant par les agents des impôts et de la répression de la fraude. Le citoyen qui trouve insuffisantes les actions de l’État ne voit pas ses efforts immenses pour endiguer l’épidémie sans attenter aux libertés ni à la dignité des personnes. En Algérie, les gens qui ne respectent pas les consignes de confinement sont suppliées par les gendarmes avec des hauts parleurs alors qu’en Inde et au Pakistan ils sont carrément roués de coups de bâtons, et qu’en Espagne et dans d’autres pays ils paient de lourdes amendes, voire sont condamnés à la prison.
Les mécontents poussent leurs cris d’orfraie en voyant quelques chaînes devant les dépôts de l’OAIC pour l’approvisionnement en semoule et oublient que les épiceries et les boulangeries sont ouvertes, sans savoir que les prix flambent en France et en Belgique et qu’aux États-Unis un supermarché a carrément été dévalisé dimanche passé. Ils ne voient que les quelques trafiquants et les quelques spéculateurs, et ferment les yeux sur les dizaines d’autres qui sont arrêtés ou interpelés. Ils occultent également les dizaines de donateurs qui offrent des milliers de pains par jour ou des camions entiers de produits alimentaires, focalisant uniquement sur quelques aspects négatifs, alors que notre peuple est en train de prouver que sa culture basée sur la solidarité et l’entraide a toujours été un ciment qui a vaincu tous les fléaux et tous les ennemis.
Alors que l’Algérie a choisi de recourir dans tous les cas au test de dépistage, la France, par exemple, le fait avec parcimonie sur les personnes présentant les symptômes les plus graves, en dépit des moyens financiers dont elle dispose. Aux États-Unis, les États les plus touchés s’inquiètent d’un manque d’équipement dans les hôpitaux, notamment de respirateurs artificiels. Pis, en Italie, les médecins doivent choisir qui sauver et qui laisser mourir, faute de respirateurs, tandis qu’en Irak, l’État n’arrive pas à réquisitionner des terres pour en faire des cimetières et enterrer les morts qui s’entassent dans les morgues. Pour critiquer leur pays, certains Algériens le comparent au Soudan qui vient de lancer la production de respirateurs, oubliant que l’Algérie a l’une des industries pharmaceutiques les plus puissantes d’Afrique et que cette pandémie va lui donner l’élan qu’elle mérite. La critique est aisée mais l’art est difficile, dit le proverbe. Et même si comparaison n’est pas raison, la critique, pour être juste doit être basée sur la règle de la proportionnalité. La gestion catastrophique de la crise dans tous les pays occidentaux est tellement criarde qu’ils font appel à la Chine, à Cuba et même au Venezuela. Or, la célérité avec laquelle notre pays a dressé un plan d’urgence en renvoyant chez eux élèves et étudiants, fermant l’espace aérien et important pour 100 millions de dollars d’équipements et de médicaments contre le Covid-19, doivent supposer une adhésion totale pour que les résultats soient probants, car il s’agit de notre vie à tous. En guerre, on est supposés avoir un seul capitaine.
A. E. T.

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