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CHEMS EDDINE CHITOUR, PROFESSEUR À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE : «Il y a nécessité de réformer le système éducatif »

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Qualifiant le système éducatif de «colonne vertebrale» de tout pays, le professeur émérite à l’école polytechnique, Chems Eddine Chitour, appelle à la nécessité de réformer le système éducatif algérien « ayant conduit à une école sinistrée sur tous les plans ».

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, à l’occasion notamment de la célébration de la Journée nationale de l’étudiant, Chitour a déclaré en effet qu’il faut réhabiliter le système éducatif algérien car, selon lui, « le socle d’une société est un système éducatif performant ». Pour le cas de l’Algérie, il a rappelé qu’à l’indépendance, il y eu recours à une scolarisation massive tant les besoins étaient considérables.
Toutefois, souligne-t-il, cette massification a été entretenue au fil des années et ce au détriment de la qualité. Faisant état, à ce propos, de l’existence actuelle de 25 000 écoles, 5 000 CEM et 3 000 lycées, l’invité de la Radio nationale a remarqué qu’au niveau de ces établissements «sous financés», l’acte pédagogique est resté ignoré, parce qu’on n’a pas été, selon lui, assez exigeant à l’encontre des personnels enseignants, dont il relève un manque de rigueur dans la formation. «Le problème c’est qu’on a fait dans la démagogie », a regretté le professeur Chitour qui explique que les autorités n’ont pas été justes avec les enseignants, considérés comme des «moins que rien», alors que le système éducatif représente «la colonne vertébrale d’un pays». Pour lui, si l’école n’a pas su répondre à ce qui était attendu d’elle, c’est parce que les enseignants, sous payés, n’avaient ni les moyens, notamment pédagogiques, ni, pour certains parmi eux, les compétences pour dispenser un enseignement de qualité. Plus loin, il a relevé que si l’école en est arrivée à la situation de marasme dans lequel elle se trouve enfoncée, c’est parce qu’on n’a jamais prêté la moindre considération à l’enseignant qui est pourtant le formateur des générations futures. Il dira, à cet effet, qu’«il y a nécessité, aujourd’hui, de réhabiliter l’enseignant, de lui donner les moyens nécessaires pour exercer, en étant au préalable, très rigoureux dans sa formation ».

«L’année universitaire n’est pas perdue»
Évoquant, par ailleurs, la question de la grève des étudiants et le risque d’une année blanche qu’elle peut entrainer, Chems Eddine Chitour a considéré que l’année universitaire «n’est pas perdue », pour autant, si l’on arrive à remobiliser rapidement les enseignants, pour qu’ils acceptent de dispenser les cours, jusqu’à la fin de juillet, pour pouvoir en valider au moins les 85% du programme.
Qualifiant, enfin, le 19 mai de date historique et de repère qu’il ne faut surtout pas oublier, Chitour déclare se remémorer à cette occasion le souvenir d’un universitaire de 28 ans appelé «le chimiste » à savoir : Taleb Abderrahmane qui a été guillotiné le 24 avril 1958 pour avoir choisi de se battre contre le colonialisme et qui fut, selon l’intervenant de la Radio, «d’un courage exemplaire».
Ania Nait Chalal

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