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Cantines scolaire à Constantine : chaud ou froid c’est du pareil au même

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Les chefs d’établissements scolaires ont été destinataires d’une note leur fixant le prix du repas de cantine à 45 DA. Toutefois, on peut toujours se poser cette question qui nous traverse l’esprit : dans quelles mesures peut-on réellement répondre aux besoins des élèves en leur confectionnant un « repas » adapté, mais qui ne dépasse en aucun cas les 45DA ? C’est en fait une équation difficile à résoudre, mais les directeurs d’écoles font avec cette donne et offrent des repas aussi maigres soient-ils, chauds ou froids c’est du pareil au même. Cependant, il faut en convenir que le nombre d’écoles assurant un service de restauration scolaire a connu une forte progression au cours des dernières années dans la wilaya de Constantine. En zone rurale, pour des considérations évidentes d’éloignement des écoles et de revenus des familles, la quasi-totalité des scolarisés prennent leur repas de midi dans l’enceinte de l’établissement, le taux des bénéficiaires avoisinant les 80%. En termes de répartition géographique, aux quatre points cardinaux du territoire de la wilaya, d’Ibn Ziad à El Khroub, Aïn Abid, Ouled Rahmoun, Aïn Smara, etc, les écoles disposent d’une cantine scolaire, en zone urbaine aussi, les enfants nécessiteux ou issus de familles modestes sont pris en charge et se restaurent à l’école. Suivant que l’école dispose ou non de locaux adaptés ou non, la cantine fonctionne à chaud ou froid. Sur ce chapitre précis, on peut disserter à souhait puisque le mobilier de réfectoire et les moyens de réfrigération font souvent défaut et que la vétusté de la cantine n’émeut plus personne. Rompant avec les pratiques des années écoulées, les cantines scolaires ont ouvert leurs portes dès le démarrage de l’actuelle année scolaire. L’impact social et éducatif de la restauration en milieu scolaire est indéniable et les nutritionnistes et les pédagogues sont unanimes sur ce point.
Les chiffres qui se recoupent au niveau national sont révélateurs de l’effort colossal des pouvoirs publics en direction des populations scolarisées pour un parcours scolaire extirpé des affres de la sous alimentation et une croissance harmonieuse. Mais à la lecture du prix administré du repas, le constat est plutôt mitigé. L’allocation du ministère de l’Éducation est plafonnée à 40 dinars et les collectivités locales interviennent facultativement à raison de 05 dinars, certaines mairies soulagent les gestionnaires de la facture du boulanger. L’un dans l’autre, l’assiette de l’élève est donc subventionnée à 45 dinars, un montant de référence absolument dérisoire. Une rapide évaluation des prix du marché et des besoins nutritionnels d’un enfant d’âge scolaire résume toute la difficulté de l’équation et toute l’ingéniosité des gestionnaires à se conformer aux équilibres alimentaires dans les limites du budget est battue en brèche par l’implacable loi du marché. Les objectifs stratégiques et nobles élaborés par les concepteurs de la cantine scolaire ont été déterminés en fonction de plusieurs paramètres dont une étude détaillée de l’alimentation des familles, l’éloignement des élèves en zone rurale, les besoins alimentaires de l’enfant, etc. En fonction de cette analyse, l’objectif tracé consistait à apporter un complément aux plans énergétique et protéinique dans la proportion de 50% des besoins. Mais les moyens de cette ambition ne peuvent en aucun cas descendre en deçà de 120 dinars pour la confection d’un repas de cantine où les équilibres nutritionnels de base sont plus ou moins respectés, c’est-à-dire les cinq groupes d’aliments présents dans l’assiette. Ces objectifs peuvent être réalisables si on parvenait à dégager d’autres ressources pour compléter les subventions étatiques. D’une part, une contribution conséquente des collectivités locales dans les limites de leurs moyens et une participation des parents proportionnellement à leurs revenus dans un cadre solidaire.
Mâalem Abdelyakine

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