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Belaïd Abane, sur l’assassinat d’Abane Ramdane : « La vérité sera dite dans un esprit d’unité, de sérénité et d’apaisement »

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La commémoration du 60e anniversaire de la mort d’Abane Ramdane, en décembre 2017, «sera un moment de vérité sur son assassinat, en 1957. Une vérité qui se dira dans un esprit d’unité, d’union et d’apaisement». C’est ce qu’a affirmé Belaïd Abane, animant une conférence initiée par la “Fondation Slimane Amirat”, au Palais de la Culture, dimanche dernier, sur le parcours de celui qui a été l’architecte de l’institutionnalisation de la glorieuse Révolution du peuple algérien contre le joug colonial français.

«Le 60e anniversaire de la mort d’Abane Ramdane sera, pour la première fois, commémoré dans un esprit de pardon et d’apaisement pour que la mémoire collective puisse faire le deuil». C’est l’objectif escompté par l’écrivain, professeur en médecine, Belaïd Abane, par la publication, l’année prochaine, de son ouvrage, «La Vérité» qui portera les derniers mois de la vie d’Abane, au retour du CCE à Tunis, des péripéties qui vont conduire l’élimination de l’un des principaux artisans du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956. L’auteur de «Nuages sur la Révolution, Abane au cœur de la tempête» affirme sa distanciation vis-à-vis des faits et des acteurs, lorsqu’il déclare que sa prochaine publication, à l’occasion du 60e anniversaire de la mort d’Abane Ramadane, sera «dans un esprit d’unité, d’union et d’apaisement»; «un moment de vérité» sur l’assassinat de celui qui a réussi à rassembler les courants politiques de la société algérienne et, donc, le peuple algérien; condition fondamentale pour mener et réussir son combat libérateur contre le système colonial de la Cinquième puissance mondiale, la France. Convaincu de ce qui a été pris par la force est repris par la force, Abane Ramdane, un des principaux dirigeants de la Révolution, après ses cinq années, de 1950 à 1955, passées dans les geôles des autorités coloniales françaises, a réussi, peu de temps après, à donner à la lutte de Libération du peuple algérien toute sa dimension politico-institutionnelle et organisationnelle, par la tenue, en 1956, du Congrès de la Soummam. Le nom d’Abane Ramdane demeurera indissociable des trois “donnes” ayant été autant importantes que fondamentales dans la réussite de la marche du peuple algérien sur le chemin de la liberté et l’Indépendance. Il s’agit de l’union et l’unité du peuple algérien qu’Abane Ramdane a réussi en fédérant l’ensemble des forces vives du peuple algérien pour mettre fin à la nuit coloniale. Doter la Révolution, qui n’a cessé de rayonner aussi sur les plans maghrébin, africain et international, d’Institutions et d’une organisation (les Wilayates, ndlr), pour mener à bon port le combat libérateur du peule algérien. Et, enfin, la teneur des travaux du Congrès de la Soummam, lesquels ont enraciné les bases et les fondamentaux, outre que la vision et la philosophie de l’Algérie et de son peuple, une fois débarrassés de la colonisation française. En prison, de 1950 à 1955, Abane a énormément lu, selon notre interlocuteur, notamment, a précisé Belaïd Abane, sur la révolution irlandaise “Des Lectures et de la Réflexion, sur “Les Damnés de la Terre, Les Peuples opprimés, forgeant sa conviction que le peuple algérien ne se libèrerait que dans l’unité d’action. Frantz Fanon avait dit, après sa rencontre avec Abane Ramdane, «je suis tranquille, la Révolution algérienne est entre de bonnes mains», a raconté l’ex-ministre, Lamine Bechichi, invité également à cette conférence organisée par la “Fondation Slimane Amirat”. Autre témoignage de Bechichi, lui qui avait connu Abane Ramdane à Tunis, a été sur le “révolver” de l’architecte de la Révolution. Il dira qu’«avant de partir à Tétouan, il (Abane) a remis son pistolet à Brahim Mezhoudi» et celui-ci suggéra, poursuit-il «à Abane de le garder sur lui pour, éventuellement, affronter des esprits malveillants». Et la réponse de Abane fut : «S’ils veulent faire quelque chose, ce n’est pas mon pistolet qui va les arrêter», raconte le moudjahid Lamine Bechichi. Saluant les moudjahidine et moudjahidate qui se sont décidés à raconter et écrire leurs témoignages et leurs parcours historique respectifs dans la Révolution du peuple algérien pour son indépendance, notamment durant ces dix dernières années, Belaïd Abane soulignant«la richesse» du contenu de ces ouvrages, car non écrits «avec la langue de bois», a-t-il précisé.
Karima Bennour

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