Alors que le ministre de l’Éducation, Abdelhakim Belabed, tente à travers des messages d’apaisement de contenir la colère des travailleurs du secteur, ces derniers sont de plus en plus nombreux à vouloir rejoindre la contestation. Après le Cnapeste, c’est autour de l’Organisation nationale des enseignants de l’éducation de menacer de faire grève. Cette organisation appelle notamment tous les syndicats à tenir un rassemblement national pour réclamer la prise en charge de leurs revendications.
La contestation est entrain donc de s’élargir dans le secteur de l’éducation, au moment ou des réunions bilatérales sont organisées entre les syndicats et les responsables du ministère. à travers un communiqué rendu public, l’organisation des enseignants de l’éducation a invité l’ensemble des formations syndicales du secteur à observer une action commune. Elle a proposé, dans ce sens, de tenir un rassemblement national pour notamment réclamer l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs du secteur à travers une restructuration globale de la grille des salaires. Dans ce contexte, l’organisation réclame la fixation du point indiciaire à 100 DA et l’augmentation de 60% de la prime pédagogique. Aussi, elle revendique le retour de la retraite anticipée, et la mise en place d’une loi pour protéger les enseignants contre toute forme d’agressions.
Sit-in du Cnapeste devant les directions de l’éducation lundi prochain
De son côté, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation (Cnapeste), qui poursuit un mouvement de contestation depuis le 2 novembre dernier, a appelé ses adhérents à passer à la vitesse supérieure et d’observer des rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas le lundi 22 novembre. Une décision prise, explique le syndicat suite à la dégradation persistante du pouvoir d’achat des travailleurs ainsi que les conditions de travail. À noter que le Cnapeste a entamé hier sa troisième semaine de grève cyclique de deux jours. Le débrayage a été notamment suivi dans le cycle secondaire avec un taux de participation estimé de 60% à 90% sur l’échelle nationale. Il faut savoir qu’en plus de la grève et des rassemblements, le même syndicat menace de ne pas communiquer les notes d’examens et des compositions des élèves à l’administration ce qui va retarder l’opération d’élaboration des bulletins trimestriels.
Belabed réitère ses engagements
Pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a fait sortir pour la énième fois la carte de l’apaisement. Belabed a réaffirmé hier que les portes du dialogue restent ouvertes afin d’aborder et d’écouter attentivement toutes les préoccupations qui concernent le personnel de l’éducation. Il a expliqué dans ce sens que la reprise des réunions avec les partenaires sociaux à pour but de répondre à toutes les questions et préoccupations soulevées, ajoutant que ces rencontres s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a appelé à un travail rigoureux avec les syndicats. « Nous travaillons pour réaliser ce que nous voulons tous, c’est-à-dire établir la stabilité dans le secteur de l’éducation et de prendre en compte, dans la mesure du possible, une écoute responsable de tout ce que proposent les partenaires sociaux», a-t-il souligné, rappelant qu’une commission technique avait été justement mise en place pour étudier les préoccupations des travailleurs sur ce qui a trait à la révision du statut particulier.
Ania Nait Chalal
