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La mendicité, plus quej amais de mise : dure, dure, dure à éradiquer

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Le chômage endémique, qui frappe de plein fouet certaines franges de la société, pousse les plus vulnérables à s’adonner à la mendicité pour survivre. D’autre part, les habitants des régions enclavées, qui subissent quotidiennement la misère, sont les plus durement touchés par ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur. La mendicité, un phénomène en pleine croissance, a pris des proportions alarmantes ces dernières années. Nombreux sont les mendiants qui viennent des régions enclavées de l’Algérie profonde et les faibles moyens, dont ils disposent, ne leur permettent pas de faire face à la misère, cette gangrène ronge les espaces, le temps, les âmes, les cœurs, les corps. L’’éradiquer, c’est sauver la planète car la société est au cœur des enjeux environnementaux. Loin des grandes villes, le vert des champs, la beauté du blé auraient tendance à faire oublier que la misère s’est aussi installée dans les zones rurales. Quelles sont les vraies raisons de cette misère sociale? Pourquoi la mendicité a-t-elle pris de plus en plus de l’ampleur en Algérie ? À combien peut-on estimer le nombre de mendiants ? Les raisons d’une telle situation infâme sont multiples, c’est pourquoi sa prise en charge nécessite une approche globale. De nos jours, il est donc à noter que le nombre de mendiants a augmenté sensiblement dans la Capitale et dans la plupart des grandes villes. Ce phénomène s’est propagé de manière spectaculaire. Face à cette calamité, il faut ajouter les mendiants subsahariens qui se sont installés en Algérie pour trouver une vie meilleure. Ils viennent grossir les rangs des mendiants algériens, et ce, après avoir fui l’enfer des tensions de sécurité dans leurs pays, Ceci explique donc que le nombre croissant de mendiants en Algérie demeure un puzzle énigmatique.

Mendiants, qui sont-ils ?
De toute évidence, un mendiant vit matériellement d’aumônes, d’argent ou nourriture reçus de la part de personnes bienfaitrices. Le mendiant est habituellement sans domicile fixe, et se déplace dans un espace public, devenu par la force des choses son territoire. Son activité était par le passé, paradoxalement, reconnue, honorée et respectée, le mendiant recevait nourriture et hospitalité, selon une coutume et des principes ancrés dans la mémoire populaire. Par ailleurs, il y a lieu de préciser, à ce propos, que la charité n’était octroyée qu’aux mendiants originaires du lieu, dont le statut d’indigent et de miséreux était avéré, les autres mendiants, usurpateurs, n’avaient pas droit à l’aumône et ils étaient chassés hors des limites des lieux. Par le passé, l’on distinguait le vrai mendiant qui, faute de capacité d’emploi, de handicap prononcé, d’inexistence de revenus, d’absence de solidarité familiale ou autre, ne pouvait compter que sur les dons pour subsister. Sa déchéance, parfois provisoire, était souvent due à une pénurie d’emploi ou chômage, à un éclatement de la cellule familiale, à un divorce, ou à la perte du logement. Elle durait cependant dans le temps quand ce mendiant devait son état à l’alcoolisme et à la toxicomanie. Réduit ainsi, en loque humaine, ce type de mendiant, véritable déchet, s’abreuve d’humiliations comme à plaisir. L’indigence alors ne reçoit plus de bienfaits, elle perçoit des tributs. Elle ne doit rien à la charité, elle doit tout à la fatigue ou à la crainte émanant de ce type de personnage, qui récolte ainsi quelques pièces, qu’il doit néanmoins ramasser. Et le ressenti par rapport à ce type de mendiant, parfois agressif, n’est que honte, empathie, dégoût, tristesse, indifférence, pitié, voire désespoir quant à la race humaine. Ces mendiants ce sont, aussi, ces enfants orphelins ou abandonnés par leurs familles qui, se trouvant livrés à eux-mêmes, sont contraints à s’adonner à la mendicité pour survivre. Dans ce contexte, les enfants sont vulnérables aux pires dangers auxquels ils sont quotidiennement exposés.

Tous les moyens sont bons ?
Il a été donné de constater, d’autre part, que des centaines de personnes fouillent quotidiennement dans des bacs à ordures, exposés le plus souvent à l’intérieur des marchés, en quête de nourriture, et dorment à la belle étoile. Ils farfouillent pour trouver éventuellement de la nourriture, se vêtir ou encore avec l’espoir de trouver quelque chose de valeur pour la bazarder, et se faire de l’argent de poche. Tous les moyens utilisés sont envisagés pour acquérir facilement de l’argent en utilisant toutes les astuces pour y arriver. Face à cette situation calamiteuse, la concurrence des mendiants est mise en pratique. Que le plus malin remporte le plus gros lot. D’autres vont jusqu’à utiliser abusivement des nourrissons pour attendrir les cœurs les plus durs. Aussi, il est à rappeler que ces bébés, qui sont contraints à endurer les affres du froid hivernal, meurent le plus souvent dans la rue et de surcroît sans aucune assistance. Pour s’adonner plus à cette pratique déshonorante, certains mendiants s’installent sans vergogne dans des bidonvilles, dans les stations de bus, devant certains édifices publics. D’autre part, des mendiantes accompagnées d’enfants sales et en haillons jonchent carrément les trottoirs. Beaucoup de mendiants, en bonne santé, sont capables de travailler et gagner honnêtement leur vie. Mais osent-ils vraiment le faire, quand ils sont habitués pendant des années à demander de l’argent aux passants sans s’inquiéter à être le plus souvent rabroués. Certains, plus malins que d’autres, simulent des maladies handicapantes pour attendrir les cœurs les plus durs. Mais jusqu’à quand durera ce manège?

Harcèlement, dites-vous !
Partout où nous allons, nous sommes harcelés par des mendiants de tous âges et sexes. Garçons et filles, jeunes et vieux avancent vers nous, les mains tendues. Ils évoquent des sentiments et des émotions larmoyantes et sensibles pour voir ces enfants décharnés, parfois accompagnés de leurs mères, en haillons, importuner tous les passants pour demander l’aumône. Ils hantent les cafés, les mosquées, les autobus et les rues animées. En effet, de plus en plus de personnes particulièrement des enfants fouillent les bacs à ordures, et cette observation quotidienne est devenue courante, notamment dans la Capitale et les grandes villes du pays. Les SDF aussi sont de plus en plus nombreux et visibles. Cette visibilité de la misère sociale, exceptionnelle surtout durant le mois de Ramadhan, veut dire simplement que la misère se cache durant le reste de l’année. Elle se fait invisible parce que la charité aussi se fait discrète. Il est à rappeler que certaines personnes exercent la mendicité comme une habitude invétérée qu’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas s’en débarrasser parce qu’elles ont grandi avec. Il y a des mendiants qui utilisent la mendicité comme profession. D’autres se trouvent vraiment dans l’indigence. Mais comment connaître les vrais mendiants des faux ? Utiliser son enfant même handicapé afin de faire davantage pitié et soutirer le plus d’argent aux passants, est l’astuce la plus usitée par les mendiants. Le but recherché par cette exhibition reste purement lucratif, voire le gain de l’argent au détriment du bien-être de sa chair. Une autre image bouleversante, c’est, incontestablement, ces femmes parfois d’un âge avancé, portant des bébés de quelques mois sur les bras, déambulant entre les voitures sur des routes très fréquentées et dans des endroits où la circulation routière est très peu fluide. Les cimetières sont également des lieux privilégiés pour s’adonner à cette pratique. Par conséquent, vagabondage et mendicité ont toujours apitoyé ou effrayé. Si les deux problèmes ne sont pas strictement reliés, car tous les mendiants ne sont pas vagabonds et inversement. Dans ce cas précis, il est difficile de les envisager séparément. Des enfants en bas âge sont utilisés pour pratiquer la mendicité pour adoucir les cœurs des passants. Cette pratique ignominieuse gagne de plus en plus du terrain, et ce, même après que les pouvoirs publics ont annoncé l’existence d’un avant-projet de loi les protégeant contre cette pratique. Le constat est amer. à chaque coin de rue, dans les cimetières, des enfants, âgés souvent de moins de 4 ans, sont exposés au soleil toute la journée, utilisés par des adultes pour ramasser des dinars. Cette pratique est revenue en force durant le mois de jeûne et se poursuit un peu partout. Ces enfants sont très persuasifs. Ils ne reculent devant rien et s’agrippent aux vêtements des passants. Des scènes désolantes, mais surtout inquiétantes et qui interpellent encore une fois les pouvoirs publics à accélérer l’élaboration et l’adoption de la loi qui les sauvera.

Environ 15 000 enfants utilisés
En l’absence de statistiques crédibles, il est difficile de cerner ce phénomène qui a dépassé toute génération, enfants, jeunes filles, vieux ou vieilles qui sont partout, au niveau des passerelles, sur les trottoirs, devant les mosquées, les magasins etc. D’autre part, il y a lieu de noter qu’il y a quelques années la wilaya d’Alger a procédé au recensement de 10 000 personnes s’adonnant à la mendicité. Par ailleurs, le nombre de mendiants aurait augmenté considérablement, tout en incluant des enfants dans la pratique de ce fléau. Pourtant, un projet de loi prévoyant des dispositions dissuasives contre la mendicité a été annoncé en 2010. En dehors de cette loi, les textes les défendant existent mais ne sont pas toujours appliqués. De sources concordantes, émanant de certaines associations de protection de l’enfance, environ 15 000 enfants seraient utilisés, aujourd’hui, dans la mendicité, à travers le territoire national. Un chiffre effarant qui exhorte à tirer la sonnette d’alarme pour stopper ce fléau galopant. à Alger, comme dans d’autres wilayas, les personnes, exploitant des enfants dans la mendicité, préfèrent choisir des rues et des places de grande affluence pour amasser le plus d’argent au détriment de jeunes innocents.
Lazreg Aounallah

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