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Yémen : premières fissures dans le camp de la rébellion

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Des fissures sont apparues au sein de la rébellion au Yémen, où les combats et les raids aériens se poursuivaient lundi, mais les Houthis accusés de liens avec l’Iran ont promis de se battre jusqu’au bout contre «l’agression sauvage» menée selon eux par Ryad. Lundi, avant l’aube, des raids aériens saoudiens ont visé l’aéroport d’Aden, ainsi que des positions rebelles ailleurs dans cette ville du sud, selon des combattants favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, pays frontalier du Yémen. Près de Dhaleh, ville également située dans le sud, 13 Houthis ont été tués lundi matin dans une opération attribuée à des combattants pro-Hadi, selon des sources hostiles à la rébellion. Et à Houta, au nord d’Aden, les Houthis ont enregistré huit morts dans leurs rangs, a indiqué lundi une source militaire. Coup sur coup dimanche, le commandement militaire de la plus vaste province du Yémen a annoncé le ralliement de 25.000 soldats au président Hadi et un parti jusqu’ici allié aux Houthis a déclaré soutenir l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu. Cependant, dans un discours télévisé, le jeune chef de la rébellion, Abdel Malek Al-Houthi, a affirmé que le «peuple yéménite ne cèdera jamais» face à «l’agression sauvage» menée selon lui par l’Arabie saoudite qui poursuit des frappes aériennes depuis le 26 mars pour stopper l’avancée dans le sud du Yémen des rebelles. Abdel Malek Al-Houthi, barbe bien taillée et portant le poignard traditionnel du Yémen à la ceinture, s’en est pris violemment à Ryad et a rejeté les accusations de soutien militaire iranien à ses combattants. Téhéran «n’a pas d’influence au Yémen», a-t-il assuré.
L’Iran reconnaît apporter un appui aux Houthis, issus de la minorité zaïdite chiite, mais nie leur fournir des armes.
Ces rebelles, qui ont conquis de vastes territoires depuis leur entrée dans la capitale Sanaa en septembre 2014, n’auraient jamais pu remporter de tels succès sans le soutien d’unités militaires restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh (au pouvoir de 1978 à 2012), rappellent des experts. Or, dimanche, le parti de M. Saleh, le Congrès populaire général (CPG), a donné l’impression de commencer à prendre ses distances avec les Houthis: dans un communiqué, le CPG a déclaré accueillir «positivement la résolution 2216» adoptée le 14 avril par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce texte impose un embargo sur les armes contre les rebelles et les somme de se retirer de toutes les zones qu’ils ont conquises ces derniers mois.

«Soutien à la légalité constitutionnelle»
Le parti de M. Saleh affirme également «soutenir l’appel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à un cessez-le-feu» et à «une reprise du dialogue sous les auspices des Nations unies» en vue d’un règlement politique au Yémen. Parallèlement, le commandement de la 1ère région militaire, basée dans la province du Hadramout, qui partage une longue frontière avec l’Arabie saoudite, a annoncé son ralliement au président Hadi. Dans un communiqué signé par le général Abderrahman al-Halili, «les officiers, sous-officiers et soldats» servant dans cette région ont affirmé «soutenir la légalité constitutionnelle incarnée par le président». La région militaire, qui englobe 6 bataillons, couvre un territoire s’étendant de la frontière omanaise à l’est à celle du nord avec l’Arabie et inclut les champs pétrolifères de Mareb et de Chabwa, a précisé à l’AFP un responsable du commandement basé à Seyoun. La coalition de neuf pays arabes, dirigée par l’Arabie saoudite, continue pour sa part à clamer que sa campagne aérienne produit des résultats significatifs. Vingt-cinq jours après le début de l’opération «Tempête décisive», l’aviation de la coalition, qui a effectué «2.300 sorties» au-dessus du Yémen, a désormais «une maîtrise totale de l’espace aérien» de ce pays, a affirmé le porte-parole saoudien de cette coalition, le général de brigade Ahmed Assiri. La coalition a largement neutralisé la défense antiaérienne de la rébellion, «dont 95% à 98% de ses capacités ont été visées» dans les frappes aériennes, a-t-il dit, ajoutant: «Il ne lui reste plus qu’une partie de sa DCA de courte portée». «Les miliciens (chiites) ne peuvent plus communiquer entre eux, ils ont perdu leur chaîne de commandement et de contrôle (…) après les attaques contre tous leurs moyens de communication», a encore affirmé ce porte-parole lors de son point de presse quotidien à Ryad. Il a fixé trois objectifs pour «la prochaine étape» de l’opération: «empêcher les mouvements opérationnels des miliciens houthis, qui sont déjà devenus lents, protéger des civils et (faciliter) les actions humanitaires pour alléger les souffrances des Yéménites».

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