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Un après-CAN au parfum de conflit de générations : Cuvée des « 80 » contre celle des « 2000 », le drôle de match !

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Revenus triomphalement à Alger où ils ont été accueillis en héros, les «Verts», version Belmadi, s’ils n’ont pas fini de fêter leur exploit et le titre ramené d’Égypte, n’en gardent pas moins la tête «froide». Suffisamment pour «remettre», selon eux, des choses à leur «juste» place. Dire, crûment, des «vérités» que seul un succès de cette trempe rend possible. Sans discussion possible? À chacun ses arguments. À ce jeu, les Slimani, Feghouli, parmi les plus diserts sur le sujet, croient dur comme fer, qu’ils sont les «meilleurs» de tous les temps en Algérie. Du moins jusqu’à nouvel ordre.

Assurer et rassurer, comment ?
Les temps sont aux débats. Aux règlements de comptes, oserions-nous même. La CAN 2019. On en parlera pour longtemps encore dans nos chaumières. Juste pour se détacher d’un quotidien lourd à porter alors que, et en plus de perspectives politico-économiques difficiles, l’été et ses grandes chaleurs (le mercure bat ces derniers jours des records historiques) s’installant dans la durée. Avec ses désagréments de tous les jours. La victoire des «Fennecs» qu’on ressasse en long et en large. Au point de ne pas se rendre compte qu’une nouvelle saison se profile à l’horizon (dès le 15 de ce mois d’août particulièrement éprouvant et bien des peurs en perspective) dans les deux Ligues «professionnelles» qui imposent plus que jamais les guillemets. Ouvertes sur le pire. Des scandales à répétition n’émouvant plus personne car faisant partie intégrante du décors hideux. On oublie donc, momentanément, ses craintes et ces débordements extra-sportives que nous servent, depuis quelques saisons déjà (houleuses en tous points) nos spécialistes es-pousse- ballons. La CAN 2019, qui n’est pas près de s’éclipser de nos discussions de tous les jours, a cette particularité de nous offrir, sur un plateau, un succès au retentissement certain même s’il est difficile, dans le contexte actuel (crises multiformes et manques de perspectives claires malgré un «Hirak» devenu modèle à l’international) de croire à un changement radical des mentalités dans nos si décriés championnats où l’amateurisme, le bricolage, l’incompétence et le manque de vision à long terme (les tares ne manquant donc pas) empêchent toute velléité de retour à la normale. Dans moins de deux petites semaines, nos faiseurs de week ends moroses reprennent le chemin de la compétition. Dans quel état d’esprit ? Faut-il croire à un «miracle» post-CAN ? Reprendra-t-on les mêmes pour recommencer. Avec les mêmes erreurs? Des questions inévitables auxquelles ni la Faf, qui peut s’estimer heureuse de pouvoir compter sur le fier «service» rendu par la bande à Mahrez pour redorer son blason, travailler dans la sérénité et, pourquoi pas, faire taire les mauvaises langues en attendant que la période de grâce s’estompe pour laisser à nouveau place aux problèmes. Les vrais. Réalité amère. Que la structure (la Lfp, pour ne pas la nommer) dirigée par Medouar, qui n’a également pas eu la partie facile en raison d’un legs difficile à gérer et, par la suite bien du mal à convaincre et diriger une baraque voguant la galère, ne semble pas avoir les moyens de circonscrire. Difficile de faire passer son agenda alors? Le contraire nous paraît, même s’il faut espérer une réelle, sincère (mais avec quels moyens et tableau de bord) remise en cause, la seule «assurance».

Mises au point sorties des tripes en attendant de constater de visu les intentions
des uns et des autres et ce que devrait nous livrer l’exercice qui démarre bientôt chez nous, des langues se délient. Pas spécialement liées à l’avenir de nos compétitions et de leur capacité (tout le monde reconnaissant volontiers, sans démagogie aucune, que la pâte existe et que le réservoir en talents d’avenir – n’est-ce pas les Doukha, Atal, Belamri, Belaïli, Bounedjah ou Slimani- reste toujours aussi généreux et en mesure de produire de futurs champions pour peu que la gestion et les moyens suivent) à alimenter l’E.N. en éléments de valeur mais, comme dirait Islam Slimani, qui ne rate pas cette occasion historique de répondre aux détracteurs du groupe qui, sous la houlette d’un coach avisé, a su répondre présent dans le prestigieux tournoi inter-nations. Rendre «heureux» tout un peuple qui lui réservera un accueil de légende. Un Slimani qui n’hésitera pas, une fois la tension retombée et n’oubliant pas au passage de «dédier cette coupe au peuple algérien», de passer à des «mises au point» inattendues. Du genre, et il le clame haut et fort, lui qui a fait, avec ses coéquipiers, sortir une 1ère fois des millions de supporters dans la rue à leur retour du Brésil (Mondial 2014 avec un passage historique au 2nd tour de l’événement universel) et de récidiver en ce mois de juillet gravé à jamais dans les mémoires sous la forme d’une consécration continentale à valeur d’exploit retentissant, de dire, sans hésiter ce que beaucoup de ses camarades pensent tout bas (sûrement, et on fait le pari, que d’autres voix vont s’élever parmi les artisans de la belle campagne d’Égypte pour apporter de l’eau à son moulin), toute sa fierté d’appartenir à «la meilleure génération de la sélection nationale de l’histoire». Sans se poser de questions, et comme extrêmement «lassé» par les critiques qui l’ont visé, lui et certains noms composant l’actuel «Club Algérie», comme bien d’autres en retraite internationale depuis peu et après bien de bons et loyaux services aux couleurs, il ajoutera, en des mots lourds de sens et disant ce qu’il veulent dire, que cette cuvée qui le compte dans ses rangs est en train d’«écrire l’histoire du ballon rond national». Simple forfanterie ? Manque de modestie pour un joueur connu pour son humilité et qui semble avoir gros sur le cœur? Plutôt une réaction qui vient du cœur. Celui d’un joueur connu pour jouer avec le «cœur.» Celui-là même qui lui a permis de sortir du lot, de traverser les étapes (que fut long le chemin qui l’a mené de Chéraga au CR Belouizdad puis le Sporting du Portugal où il a particulièrement brillé, peut-être la meilleure période de sa carrière professionnelle, avant l’Angleterre et Leicester) sans dégâts. Avant de briller aux avant-postes en E.N. et s’imposer en buteur patenté. Sortir indemne de l’épisode malheureux de la Turquie Belmadi, sentant le bon coup, le récupérant en sélection. Une perche tendue et une carrière en voie (un retour au Portugal peut-être ?) d’être relancée avec un titre qu’il fêtera plus que d’autres peut-être avec des images que lui, son entourage et ses fans ne pouvaient que comprendre. Slimani le champion d’Afrique a-t-il besoin de faire étalage de tels sentiments ?

La réponse qu’il faut au moment où il fallait ?
En attendant d’autres voix (ceux qui ont particulièrement souffert des faiseurs d’opinion et autres consultants au verbe acerbe et sans concessions pour dire toute la « faiblesse de niveau» de cette génération victime d’acharnement), Slimani a pris sur lui de rétablir la «vérité». Comme il la voit. Comme l’estime cet autre champion, Sofiane Feghouli, qui vient également de prendre une revanche éclatante sur le sort et toutes ces «mauvaises langues» qui font des dégâts sur de plateaux-TV des plus complaisants. Des «spécialistes», parmi eux des noms issus de la génération des années «80», qui ont rarement fait dans la dentelle en n’en ratant pas une pour renvoyer cette cuvée des «2000», dont beaucoup ont pris congé de la sélection pour cause de limite d’âge, des éléments de qualité et difficilement remplaçables à l’image des Ziani, Antar, Bougherra, Medjani, Lacen etc…, refaire ses classes parce que jugée, entre autres, largement en dessous de la moyenne. Feghouli, rongeant longtemps son frein et réhabilité par Belmadi, s’il a pu retrouver son meilleur niveau à l’occasion de cette 32e édition de la messe biennale du football africain aux côtés de ses camarades de loin les meilleurs de la compétition, et su tirer, comme attendu, son épingle du jeu, pouvait, en plus de soulever un titre amplement mérité, savourer une revanche éclatante sur ceux qui, à tort ou à raison (à tort plus que de raison, il faut dire) n’ont pas cru en lui en ne lui accordant aucune circonstance atténuante. Maintenant que lui et sa génération exhibent fièrement cette inaccessible étoile devenue finalement réalité, il pouvait à chaud, solder de vieux comptes. En pesant ses mots même si on imagine que la guerre des mots ne fait que commencer. Après Slimani (à qui le tour ?) qui remercier de ceux qui l’ont «aidé, par leurs critiques, injustifiées, à élever le niveau et franchir le cap, devenir ce que je suis aujourd’hui», Soso, avait bien des raisons (la qualité de l’effectif, les noms composant le groupe, l’amour des couleurs et la grinta affichés à l’occasion d’une CAN ne ressemblant décidément à aucune autre, ndlr) d’afficher sa fierté d’avoir réalisé quelque chose de grand. Immense. Une véritable «première» dans l’histoire du jeu à onze national. Ne s’impose pas qui veut sur les bords du Nil ou au pays des «pharaons.» Qui plus est quand, du côté d’«Oum Eddounia» et les trophées prestigieux s’accumulant, on pouvait craindre que cette fois aussi, la couronne africaine ne pouvait sortir des pyramides. Slimani, Feghouli, deux cœurs battants et tous les motifs du monde pour se dire qu’ils sont les «meilleurs.» Et ils le sont. D’autant plus vrai que le meilleur est à venir. Cette équipe qui nous revient avec la plus grande distinction africaine et qui a fait honneur à son peuple, a tout d’une grande et on ne peut que lui faire confiance. Vulgaire littérature que tout le reste même si débat il fallait. S’impose. Aujourd’hui plus que jamais.
Azzouaou Aghilas

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