Pas plus qu’un jour sépare son retour au pays de sa reprise de fonction au palais d’El-Mouradia. Arrivé d’Allemagne ce mercredi soir, après deux mois d’hospitalisation et de traitement contre la Covid-19, il a renoué de sitôt avec ses activités présidentielles. À commencer par le dossier sécuritaire qui exige, à juste titre, un examen de situation approfondi au niveau interne, comme externe.
C’est dire un chef de l’État qui, contre vents et marées, tient à son agenda, malgré le fait qu’il lui reste un petit peu de chemin, comme il l’avaitsouligné la veille, pour retrouver sa pleine santé. Ainsi, le président Tebboune a regagné, hier, son bureau au palais d’El-Mouradia en accueillant en audience le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chanegriha. Une entrevue au cours de laquelle le général de corps d’armée a pris tout le détail de présenter à son vis-à-vis, Chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, le rapport de la situation sécuritaire sous ses volets interne et externe faut-il le souligner. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, Chanegriha a exprimé ses félicitations au chef de l’État pour avoir regagné le pays, mais surtout pour s’être remis, aussitôt, au travail.
Comme quoi, tout baigne entre le président de la République et le chef d’état-major de l’ANP. C’est du moins l’impression forte qui se dégageait de l’entrevue qui s’est déroulée entre les deux hommes au siège de la Présidence.
Ainsi, dans un communiqué sanctionnant les termes de cette rencontre de haut niveau, les services de presse d’El-Mouradia précisent. « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale a tenu aujourd’hui une séance de travail avec le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, qui s’est félicité à nouveau du retour du Président au pays et lui a présenté un rapport sur la situation interne et les derniers développements dans les pays voisins et au niveau des frontières », pouvait-on y lire.
En effet, sur le plan interne, le haut gradé de l’Armée a abordé avec le chef de l’Etat la lutte antiterroriste, où il a cité, entre autres, la dernière découverte surprenante de l’ANP consistant en une partie de la rançon versé octobre passé aux terroristes au Mali, contre la libération d’otages et l’élargissement de plus de 200 djihadistes. Il va s’en dire que les conséquences de ce deal conclu par la France au Sahel n’ont pas manqué que plusieurs des éléments armés libérés sont capturés sur le sol algérien.
En second lieu, et comme il fallait s’y attendre, Chanegriha a présenté le rapport de situation quant à l’évolution des tensions entre le pays et ses voisins. Si maintenant du côté du Mali et de la Libye le dossier ne date pas d’aujourd’hui, aux frontières ouest le voisin marocain continue à faire dans la provocation de l’Algérie. Non seulement parce qu’il a ouvert un front avec le Front Polisario, mais aussi le palais royal a conclu un deal avec l’entité sioniste qui, aux dernières nouvelles, lui a fourni toute une logistique d’espionnage consistant en des drones de renseignement.
Au-delà maintenant de discuter d’une question hautement sensible que la sécurité du pays sous toutes ses dimensions, les retrouvailles entre le ministre de la Défense nationale et le chef d’état-major de l’Armée a une portée symbolique. Cette entrevue entend, en effet, apporter une réponse cinglante à toutes ces voix qui ont parié sur des scénarii catastrophiques pour l’avenir immédiat de l’Algérie. Un plan post-Tebboune par-ci, de graves divergences entre le Président et l’Armée par-là, on en a vu de toutes les couleurs et de toutes les salades. Le chapitre est désormais clos !
Farid Guellil