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Se targuant d’un bilan postifi : Houda Feraoun réfute toute privatisation d’Algérie Poste

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Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, dans l’émission “l’Invité de la rédaction”, la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Imane-Houda Feraoun a écarté toute éventuelle privatisation de Algérie Poste.

Pour elle, la question est simple: «Algérie Poste est un établissement public appartenant au peuple algérien. C’est un symbole de la souveraineté de l’État, et ne peut donc en aucun cas faire objet de privatisation». Au cours de son intervention, consacrée, essentiellement aux lacunes dans la gestion de l’opérateur public, la ministre a indiqué qu’ il «est hors de question d’ouvrir à la concurrence les volets régaliens d’AP qui a pour mission de gérer les comptes CCP de millions d’Algériens et de livrer leurs courriers et colis entre autres». Cependant, la ministre n’a pas manqué de préciser que «l’opérateur a réussi, au cours des deux dernières années, de passer d’une situation extrêmement déficitaire à un bilan positif en termes de trésorerie et de résultat net dégagé».
Qualifiant ce constat de «positif à mitigé», Mme Feraoun a expliqué qu’«en 2015, Algérie Poste a réalisé 7,5 milliards de dinars de résultat et 8 milliards de dinars en 2016. Or que, pendant plusieurs exercices, Algérie Poste dégageait un résultat net de moins 5 milliards de dinars». En sus, la ministre a annoncé qu’AP a, en 2016, bancarisé plus de 747 milliards de dinars au profit du Trésor public. «Le saut est important, nous sommes à une trésorerie de 50 milliards de dinars», a-t-elle encore rajouté, avant de se féliciter qu’Algérie Poste a pu payer plus de la moitié de ses dettes estimées à 50 milliards de dinars. S’étalant davantage sur la question des créances, la ministre a qualifié de «performance» le recouvrement par AP de ses créances estimées à 13 milliards DA en une année.

Le circuit du tri postal, talon d’Achille d’AP
D’autre part, l’hôte de la Radio algérienne a considéré que, en dépit de ces performances, il n’en demeure pas moins que le «circuit du tri postal est mal géré». En effet, selon elle, l’entreprise «doit évoluer et dégager au minimum 5 fois plus de bénéfice à condition que les autres activités, comme les services du courrier et colis postaux, soient restructurées et optimisées». Reconnaissant toutefois que «c’est une tâche difficile et complexe», la ministre a jugé que l’entreprise est en mesure de réaliser cet objectif qui est «faisable», essentiellement au cours de l’année 2017. «Il n’est pas normal qu’un Algérien ait peur d’envoyer un courrier sur le réseau postal», a-t-elle martelé, tout en précisant qu’AP est largement outillée pour mieux gérer ce segment. Tout en jugeant «inadmissible» que le citoyen reçoit un colis ouvert ou détérioré, l’hôte de la Radio algérienne a reconnu que les facteurs sont mal répartis sur le territoire national. «Tout le segment courriers-colis n’a pas été restructuré et optimisé. Même si elle est bénéficiaire, Algérie Poste ne remplit pas toutes ses fonctions», a déclaré à cet effet la ministre. Abordant la question des revendications d’augmentation salariales des travailleurs au sein d’Algérie Poste, la ministre a indiqué que ces derniers ont le droit de prétendre à de meilleurs salaires, mais ils doivent cependant contribuer à la faire générer plus de bénéfices. Par ailleurs, elle a admis que, en dépit de plusieurs réunions de son conseil d’administration, il n’a pas encore été fait un état des lieux de la ressource humaine au niveau d’Algérie Poste, qui peine à progresser dans ses différents grades, faute de la présence d’un plan de gestion de cette ressource. « Il n’y a pas de gestion informatisée des 25 000 salariés d’Algérie Poste. On ne connaît pas le nombre de travailleurs par bureau de poste, on connaît juste la moyenne par wilaya», a-t-elle souligné. De surcroît, la ministre a indiqué qu’AP devra aussi se mettre au diapason des nouvelles technologies avec la mise en place prochaine du commerce électronique. «Aujourd’hui, nous allons vers le tout-numérique et le commerce en ligne sera une opportunité pour AP d’élargir ses activités en proposant par exemple la livraison des colis achetés en ligne», a-t-elle avancé. Concernant la nouvelle carte de paiement électronique « Edahabia », elle a expliqué que 700 000 cartes ont été déjà octroyées depuis son lancement en décembre 2016. «D’ici à juin prochain, 5 millions de ce type de cartes devraient être distribuées aux clients d’AP», a-t-elle ajouté.
Lamia Boufassa

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