Si la crise de la pandémie de Covid-19 a marqué les deux dernières années dans le monde, tant elle a causé la paralysie d’une bonne partie de l’appareil productif et la perte de millions d’emplois, aujourd’hui le contexte de guerre en Ukraine n’est pas du reste.
Les conséquences de ce conflit sur les économies ne sera pas des moindres. Qu’en est-il du cas de l’Algérie ? Ce conflit « mérite »-t-il de susciter des inquiétudes ? La Banque d’Algérie tient des réponses, du moins pour ce qui est des finances du pays.
En effet, au-delà du fait que sa réforme et sa modernisation soient sur les tablettes du Gouvernement et se fait donc attendre comme projet, le système bancaire algérien semble plutôt tenir le coup des crises extérieures, comme c’est le cas du conflit ukrainien qui rythme, aujourd’hui, la vie mondiale. Autrement dit, l’impact de cette situation de guerre sur les finances du pays n’est pas à craindre, à en croire le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Rosthom Fadli. Bien plus lorsqu’il affirme que « les voyants sont au verts » et que la liquidité « est disponible ». Ainsi, interrogé sur l’impact du conflit entre l’Ukraine et la Russie sur l’économie algérienne, Rosthom Fadli a indiqué que la Banque d’Algérie a pris ses dispositions pour parer à toute surprise. Pour preuve, après l’éclatement du conflit, « une cellule de crise a été constituée et travaille en étroite collaboration avec la cellule du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger », a-t-il répondu dans une déclaration citée par l’APS. C’est-à-dire, laisse-t-elle entendre, la Banque d’Algérie œuvre à agir en conséquence à toute situation inconfortable pouvant impacter directement ou indirectement les finances du pays. Cette cellule de crise consiste en quelque sorte à anticiper toute menace, de quelque nature qu’elle soit dans ce domaine et d’en ajuster la riposte appropriée à l’effet de mettre les finances du pays à l’abri. D’autre part, cette déclaration intervient à point nommé puisqu’elle vise à rassurer les citoyens quant à une disponibilité de l’argent liquide dans les établissements financiers, du moins pour l’heure. La situation sur le plan social le commande à juste titre, car les Algériens sont nombreux à appréhender de probables contrecoups du conflit ukrainien sur la vie du pays et, par ricochet, sur leur vécu quotidien. Cette source d’inquiétude est d’autant plus légitime, que les prix des produits de première nécessité continuent à flamber, alors que la période des grandes dépenses qu’est le mois de Ramadhan est à nos portes. C’est aussi le cas pour les centaines de milliers de retraités et de travailleurs de la Fonction publique qui sollicitent les guichets d’Algérie Poste pour percevoir leurs mensualités. En pareille circonstance, le fait pour la Banque d’Algérie de rassurer sur la disponibilité de la liquidité à son niveau est à même de soulager les citoyens.
Farid Guellil
