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Réda Malek sur les négociations de Melun, à Évian : «nous étions intransigeants sur l’unité du peuple, le Sahara algérien et l’intégrité de l’Algérie»

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L’ancien porte-parole de la Délégation algérienne à Evian, Réda Malek, a indiqué, hier, à Alger, que les Accords d’Évian, conclus le 19 mars 1962, avaient mis fin à une colonisation française de peuplement, en Algérie, en consacrant «les principes de l’intangibilité de l’intégrité du territoire de l’Algérie, l’unité de son peuple et son indépendance totale».

C’est devant une assistance nombreuse, de femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, que Réda Malek est revenu, hier, lors du Forum de la mémoire d’ElMoudjahid, durant près de deux heures, sur les grandes lignes et questions ayant marqué le processus des négociations, entre les représentants du mouvement de libération national du peuple algérien et des autorités coloniales françaises, ayant abouti aux Accords d’Evian. L’intervenant a souligné, que la délégation algérienne n’ a pas perdu de vue, tout au long dudit processus, les points essentielles, qu’elle a considéré fondamentaux et non négociables, à savoir, a déclaré Réda Malek, l’intégrité du territoire algérien, l’indépendance totale de l’Algérie et l’unité de son peuple, les principes contenus, a-t-il rappelé, dans la Déclaration du 1er Novembre 1954. En ce 54e anniversaire de la signature, le 19 mars 1962, des Accords d’Evian, Réda Malek, acteur et témoin de cet évènement historique dans la quête du peuple algérien de sa liberté et son indépendance a déclaré, que les principes précités « doivent être un repère pour les jeunes d’aujourd’hui», a-t-il souligné. Sur les grands moments ayant marqué le processus des négociations avec la France coloniale, le conférencier est revenu, dans son récit, sur la question du Sahara algérien, que les autorités coloniales cherchaient à l’amputer à l’Algérie Indépendante, du statut des Européens et aussi des bases militaires françaises sur les terres algériennes. Pour le porte-parole de la délégation du GPRA à Evian, les velléités de partition du territoire algérien exprimées dans le plan de Guy Mollet, visait t particulièrement le Sahara algérien, suite à la découverte du pétrole en 1956, et l’action du GPRA «était nette, claire et précise», affirme Réda Malek, à travers, poursuit-il, son attitude «intransigeante» sur la question de l’intégrité territoriale de l’Algérie. Tout au long de ces négociations, a-t-il soutenu, la partie française cherchait à faire admettre qu’ «en Algérie, il existait des populations» et que «celles d’origine européenne en faisait partie», ce qui a été de tout refus par les négociateurs algériens, qui « n’ont pas cédé sur aucuns points dont je viens de citer», dira-t-il. Et quand les négociateurs français s’entêtaient à refuser les exigences de la délégation algérienne,le retrait de celle-ci des négociations s’en suivait. Rappelant à ce sujet, poursuit-il «le retrait de la délégation algérienne au cours des négociations de Lugrin» après l’entêtement des négociateurs français à ne pas inscrire la question du Sahara algérien au menu du dernier round des négociations. Celles-ci dira l’ex-chef du gouvernement, étaient «difficiles» et le plus important aux yeux de la délégation algériennes c’est que «les principes fondamentaux n’étaient pas négociables».Il est à rappeler que sur les révélations faites dans son livre consacré aux Accords d’Evian, sur la participation d’éléments terroristes israéliens de l’Irgoun de Menahem Begin aux côtés de l’organisation de l’Armée secrète (OAS), dans les attentats perpétrés en Algérie à la veille de l’indépendance, M. Malek a insisté sur le fait que ces éléments s’étaient introduits sur le sol algérien pour »contribuer à imposer la solution voulue par l’OAS à la question algérienne». Il est admis aujourd’hui, que des éléments de l’Irgoun avaient participé à l’entraînement des terroristes de l’OAS qui avaient semé, a rappelé Réda Malek dans son livre, la terreur dans les villes et villages algériens pour remettre en cause les Accords d’Evian, consacrant le droit à l’autodétermination du peuple algérien, et donc l’indépendance de l’Algérie, son intégrité et l’unité de son peuple. Demeurant intransigeant sur l’unité du peuple algérien et l’intégrité territoriale, la partie algérienne a tiré les enseignements, dira Réda Malek, des expériences d’autrui, citant notamment l’Irlande du Nord, les Français refusaient de considérer le Sahara , riche de son pétrole et de son gaz, et base des essais nucléaires, comme un territoire algérien.
D’où les tentatives et les manœuvres de la France coloniale considérant cette région d’Algérie comme «une mer intérieure» et donc le statut serait à négocier avec l’ensemble des riverains, Tunisie, Maroc et Libye, qui ont aussi des vues sur la manne pétrolière ; ce que» les Algériens prennent pour une atteinte à l’unité territoriale et à la souveraineté de leur pays», a souligné, l’ex-chef du gouvernement.
Le référendum algérien a lieu le 1er juillet, avec un résultat de 99,7 % de votants qui se sont exprimés pour la libération de l’Algérie du joug colonial français. Une libération consacrant les principes fondamentaux pour lesquels les martyrs de la liberté du pays se sont sacrifiés, à savoir l’unité du peuple algérien, l’intégrité de l’Algérie et son indépendance.
Karima Bennour

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