Accueil ACTUALITÉ Dilapidation du foncier agricole : Ferroukhi met en garde

Dilapidation du foncier agricole : Ferroukhi met en garde

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Au Forum de la chaîne 1 de la Radio nationale , le ministre de l’Agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi a lancé un ferme avertissement «à ceux qui, par leur agissements et dépassements, entravent le développement du secteur agricole »et ce, en déclarant que «dorénavant, plus aucun dépassement ne sera accepté».
Non sans préciser, au passage, que «les agressions contre le foncier agricole constituent un dépassement» que ni lui ni les pouvoirs publics ne tolèreront à l’avenir. Tout en rappelant que « la préservation des terres agricoles constitue, depuis le 3 février dernier, une des dispositions de la Constitution amendée », il n’a pas manqué de souligner que celle-ci, du fait que « les terres agricoles constituent une richesse nationale, concerne toutes les composantes de la société». Ne serait-ce, a-t-il ajouté, que par le fait «que c’est l’agriculture qui assure à ses membres, leur alimentation». Une tâche (l’alimentation des membres de la société) que le ministère de l’Agriculture se propose d’assurer au mieux, à en croire son premier responsable. Méthodiquement et patiemment, ce dernier a expliqué, hier, le comment de la chose. Et ce, en exposant les grands axes autour desquels s’articulent la stratégie mise en place, à cet effet, par son département ministériel. Ne se départant pas de son ton docte, Sid Ahmed Ferroukhi a commencé par rappeler que le secteur de l’agriculture, c’est quatre domaines : l’agriculture proprement dite, la pêche, les forêts et l’élevage, liés, certes, mais également différents. Et que son développement s’inscrit dans celui global de l’économie nationale. Cette dernière précision l’a amené à dire qu’il n’aimait pas que le secteur qu’il dirige soit qualifié de «secteur de substitution» à celui des hydrocarbures, dans la perspective d’une économie diversifiée moins dépendante de cette ressource naturelle. Pour le ministre, le secteur agricole doit être perçu comme «un des secteurs, à côté d’autres, sur lesquels doit être bâtie l’économie diversifiée» à laquelle tout le monde aspire aujourd’hui. Dans cette perspective, celle d’en faire un des moteurs de cette économie, Sid Ahmed Ferroukhi a déclaré que son ministère a tracé «une stratégie articulée autour de cinq axes essentiels : l’encouragement et la facilitation de l’investissement privé (dans le secteur) ; la résolution du problème de la disponibilité de la ressource hydrique pour les agriculteurs ; l’amélioration technique du processus de production ; une intégration plus poussée entre les secteurs agricole et industriel, dont le développement de l’industrie agroalimentaire n’est qu’un volet ; et une intégration dans la stratégie mise en place de tous les secteurs de production – traditionnel, semi-traditionnel et moderne – existants». Poursuivant ses explications, le ministre a déclaré que l’une des conditions nécessaires à la réussite de cette stratégie et, partant, au développement du secteur agricole est « la mise en réseaux de tous ceux qui y interviennent». Et ce, aussi bien au niveau de la production elle-même – par la mise en relations des producteurs dans une même filière – qu’à celui des sphères situées en amont – fournisseurs de matériel agricole et de semences – et en aval–commercialisation, transport et transformation de la production. Mais également entre la sphère de production et le secteur universitaire et de la recherche scientifique. C’est cette vision intégrée du développement du secteur agricole qui explique, selon le ministre, le choix fait par les pouvoirs publics pour le développement de l’industrie agroalimentaire ; une industrie qui, a-t-il dit,« par l’assurance qu’elle fournit aux agriculteurs d’avoir toujours des débouchés à leur production, boostera immanquablement le développement du secteur ». Et à ce propos, il a réitéré son appel « aux agriculteurs à aller vers l’agroalimentaire, et aux industriels à se tourner vers l’agriculture ». En particulier, au sud du pays où «les possibilités de réussite sont grandes et les retours d’investissement, assurés au bout de seulement quelques années». Dans la lancée, il a révélé que, jusqu’à présent et dans le cadre de la concession, «400 000 ha ont déjà été attribués», dans cette vaste région du pays, «à des investisseurs, des jeunes et des éleveurs ». Et que des investissements de l’ordre de 25 milliards de dollars y ont été effectués, principalement, dans les filières céréalière, laitière et arboricole». Des avancées qui, selon le ministre, «en appellent d’autres avec la concession aux investisseurs et porteurs de projets de toutes les terres, susceptibles d’être mise en valeur, en cours d’identification dans le Sud». Pour en revenir aux mesures de «tranquillisation» des agriculteurs, Sid Ahmed Ferroukhi a confirmé l’information faisant état « d’une étude en cours sur la mise en place d’une caisse de garantie des crédits accordés aux agriculteurs» : «elle concernera, surtout, les petits agriculteurs et éleveurs», a-t-il déclaré. S’exprimant sur la question des prix, le ministre a déclaré, non sans reconnaître l’existence de pratiques spéculatives, qu’elle obéit à la règle de l’offre et de la demande». Et que du fait du développement que connaît le secteur ces dernières années, celle-ci tend «à jouer au profit du consommateur». Qui trouve en abondance, et à longueur d’année, pratiquement tous les produits. Ce qui n’était pas le cas, il y a peu…
Mourad Bendris

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