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Réalisation des ralentisseurs : le gouvernement fixe des normes

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Le problème des ralentisseurs de fortune, installés anarchiquement un peu partout à travers les rues de villes algériennes, semble être pris au sérieux par les autorités.

En effet, conscients que ces ralentisseurs anarchiques sont devenus, par la force du temps, un phénomène et un fléau social, les autorités ont été destinataires d’une circulaire interministérielle les enjoignant de prendre les mesures nécessaires pour éliminer ces dos-d’âne. Selon l’APS qui cite une source auprès du ministère des Travaux publics, la circulaire a été signée par deux départements. Il s’agit, de l’Intérieur et des Collectivités locales et celui des Travaux publics. Ainsi, ce document s’adresse aux walis, aux chefs de daïras, aux présidents des Assemblées populaires communales (APC) ainsi qu’aux directeurs des travaux publics des wilayas. Les deux départements relèvent, dans ladite-circulaire, « un recours anarchique, voire excessif » aux ralentisseurs comme moyen de réduction de vitesse et d’accidents. Sans oublier qu’ils relèvent des « anomalies et insuffisances » dans la conception et l’implantation des ralentisseurs, occasionnant de graves conséquences sur la sécurité et le confort des usagers de la route, et causant parfois de graves dommages aux véhicules. Il s’agit notamment de l’implantation de ralentisseurs sans études, ni autorisation préalable, de l’utilisation de dimensions et de matériaux non conformes aux prescriptions techniques, du manque d’information et de concertation entre les services des communes et ceux des subdivisions des travaux publics, ainsi que du défaut de signalisation de la plupart des ralentisseurs, constatent-ils. Selon les aveux de nombreux usagers de la route, certains axes routiers sont semés d’une myriade de ralentisseurs hors norme. Placés dans des endroits dangereux et parfois en plein virage et distants de quelques mètres seulement l’un de l’autre, ces «dos de chameaux» engendrent d’énormes problèmes pour les usagers et particulièrement pour les transporteurs de voyageurs. Selon l’aveu même du ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, lors d’une séance plénière consacrée récemment aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), «près de 42% des ralentisseurs du réseau routier national ont été implantés de façon anarchique et non conforme aux normes techniques et sans autorisation des autorités publiques». Nonobstant le système législatif et organisationnel fixant les modalités d’érection des ralentisseurs, certains riverains n’accordent aucunement de crédits à ce genre de réglementations. Dans le souci de mettre le holà à ce phénomène, cette circulaire précise les mesures visant à mettre en conformité les ralentisseurs à travers le réseau routier. Il est question d’impliquer tous les principaux acteurs, y compris les services de sécurité, pour mettre en application cette circulaire. Par ailleurs, s’agissant des solutions citées dans la circulaire, et pour le grand bonheur des automobilistes, il a été exigé des autorités locales d’éliminer tous les ralentisseurs réalisés sans autorisation et ne répondant pas aux normes, d’interdire, en agglomération, l’implantation de ralentisseurs sur les voies à grande circulation et d’impliquer systématiquement les services techniques de la subdivision des travaux publics dans l’examen de toute demande d’implantation de ralentisseurs. En sus, les deux départements concernés par la circulaire ont exhorté les autorités locales à appliquer fermement les pénalités prévues par la réglementation à tout contrevenant qui réalise des ralentisseurs sans autorisation. S’agissant de l’autorisation d’implantation des ralentisseurs, celle-ci reste soumise à l’examen et à l’accord de la commission technique de la wilaya. La circulaire interministérielle note également que pour les techniques d’aménagement qui peuvent se substituer aux ralentisseurs, les services techniques peuvent recourir à des techniques moins lourdes et esthétiques tels les clous et les plots de chaussées, les bandes rugueuses ainsi que les mini-giratoires et les chicanes (passages en zigzag). Pour rappel, l’article 27 de la loi 01-14 complétée et amendée, relative à la régulation de la circulation routière à travers les routes, stipule l’obligation de la définition du cadre règlementaire de l’usage des ralentisseurs. En dépit de toutes les mesures prises et directives lancées, des lacunes sont enregistrées dans le traitement de ce sujet et des ralentisseurs continuent souvent à être implantés anarchiquement sous une pression sociale provoquée généralement par un accident de la circulation, d’où l’impératif de ne pas cerner le problème au niveau des services des travaux publics mais ce sont plutôt les autorités locales et territoriales qui sont habilités à appliquer la loi. Ainsi, cette circulaire s’annonce comme étant une lueur d’espoir pour les automobilistes. Alors, pourra-t-on voir revenir l’ordre sur les routes, notamment les RN déjà saturées par l’intense trafic, que les ralentisseurs ont transformé en constant embouteillage ? Seul le temps nous répondra. D’ici-là les villes algériennes devraient être baptisées villes des milles et un dos-d’âne.
Lamia Boufassa

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