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Plus que jamais près d’un titre continental : Le MO Béjaïa se découvre une âme de conquérant et s’invite en finale de la Coupe de la CAF

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Après une intersaison mouvementée avec le départ de trois éléments clés et une guéguerre qui fait encore rage au niveau de son administration, le Mouloudia béjaoui prend tout le monde à contre-pied et s’invite, contre toute attente, dans les 120 ultimes minutes sur la route du sacre en coupe de la Confédération africaine de football. Une belle échappatoire pour un sigle qui n’en finit plus de séduire et de dérouter même jusqu’à ses plus fidèles fans dont on connaît l’amour passionné qu’ils lui vouent et la terrible pression qu’ils exercent sur lui tout au long de la saison. Souvent avec fracas mais bonheur.
Serrée, cette demie-finale retour jouée et gagnée (au bénéfice du but marqué à l’extérieur, ndlr) par le représentant d’un football algérien décidément (à confirmer bien sûr) sur une belle dynamique, le MO Béjaïa, l’aura été de bout en bout. 90mn très disputées, à couteaux tirés et à déconseiller aux cardiaques. Fermée à double tour jusqu’à cette fatidique 73e minute de jeu où la défense verte, qui tenait bon et imposait la nullité à un vis-à-vis marocain, porté par un nombreux public qui viendra, malgré une domination (la tendance ultra défensive montée à l’occasion par coach Sandjak qui rassurait les Crabes qu’il avait les moyens de tenir en respect l’adversaire et déjouer ses plans) de tous les instants, qui verra Nehari trouver enfin le fond des filets d’un Rahmani irréprochable tout autant que son arrière garde qui veillera au grain en remportant pratiquement tous ses duels. Le but du K.O, alors que l’on s’acheminait, doucement mais sûrement vers la roulette russe et cette séance de tirs au but à suspens que le staff algérien tenait pour acquise, lui qui y prépare son onze à cette éventualité en montrant sur la pelouse que c’était le but recherché ? Dix-sept petites minutes à jouer encore et toute une stratégie qui semble tomber à l’eau et des espoirs en passe de s’envoler dès lors que le chronomètre, tournant pourtant presque à reculons (que ce fut long pour la valeureuse défense montée autour d’un des keepers les plus en forme actuellement en exercice dans le championnat d’Algérie et qui mérite, justifie amplement sa sélection en A’ et frappe même aux portes des A avec l’éviction du duo des locaux Doukha- Asselah qui ne figure apparemment plus dans les plans de Rajevac également pas entièrement rassuré par le titulaire habituel du poste, M’Bolhi, sans club et donc en manque cruel de temps de jeu, alors que le couperet des éliminatoires du Mondial et le Cameroun pointent le bout du nez), semble s’emballer, les minutes s’égrenant à vitesse grand V. La prudence excessive d’un match qui se joue finalement sur un détail, une petite erreur, un moment de flottement dont profite l’équipe de la capitale chérifienne pour verrouiller à son tour maintenant que la balance tourne en sa faveur, le sort jeté momentanément après un round d’observation des plus longs où les deux antagonistes, jouant la peur au ventre et se neutralisation indéfiniment comme le confirmera cette 1ère période à blanc (un zéro parfait au tableau d’affichage comme en terme de jeu) et cette impression forte que les Vert et Blanc de Yemma Gouraya, aucunement intimidés et croyant en leur destin ne s’en laisseront que rarement conter avec un score qui ne bougera pas avant ce corner de la 73’ pour le FUS joué en deux temps et le cafouillage monstre qui s’en suivra dans la surface de réparation algérienne dont profitera Nahiri pour mettre sa formation sur orbite et la rapprocher de la finale. Un temps sonnés par ce coup du sort, les Béjaouis reviendront petit à petit dans la partie en puisant dans leurs ressources psychologiques. Reprennent carrément confiance en portant le danger en face. Ramenés sur terre par une balle arrêtée, ils profiteront du même scénario, cette fois à la conclusion d’un coup franc magistralement exécuté par Benmellouka, pour rétablir l’équilibre et mettre les deux pieds en finale, le très opportuniste et inspiré Rahal se chargeant d’ouvrir les portes du paradis en mettant un pied victorieux qui s’en ira (on imagine l’explosion de joie qui a suivi cette banderille assassine de son enfant dans une ville qui ne trouvera pas le sommeil en cette nuit historique de dimanche 25 septembre, une date à retenir on l’imagine, en attendant, pourquoi pas et on y croit maintenant dur comme fer, le triomphe final) mourir dans les filets du dernier rempart marocain qui passera, en moins d’un petit quart d’heure du paradis à l’enfer. La messe était dite, les carottes bel et bien cuites au grand bonheur d’un onze algérien solide comme un roc, doutant rarement en sa belle étoile et qui réalise le rêve fou de tutoyer la légende en se rapprochant comme jamais du toit du continent par le biais d’un courage à tout épreuve allié à un talent qui ne demandait pas plus que d’être mis à l’épreuve.

Bonjour et à nous l’Afrique… !
Dans la foulée donc de son tout premier titre national et cette consécration en Coupe d’Algérie il y a deux ans, le Mouloudia de Béjaïa se découvre une âme de conquérant sur le continent et donne rendez-vous à l’une des meilleures, formation en Afrique, sinon la meilleure sur les cinq dernières saisons au moins, le grand TP Mazembe contre lequel il faudra sortir le grand jeu et l’artillerie lourde, se montrer costaud, pour espérer réaliser ce rêve fou, mais tellement possible en jouant avec la même détermination et le même courage, la même solidité et la même solidarité pour survivre à ce qui constitue désormais pour cette magnifique équipe, qui a sû sortir indemne d’un mercato d’été particulièrement douloureux (on ne perd pas sans dégâts un trio de feu de la trempe de Hamzaoui, qui fait maintenant des merveilles du côté du Portugal et se met en valeur avec un hat-trick historique, Mebarakou ou Zerdab, qui restent des valeurs sûres), mais qui renaît de ses cendres en montant un groupe avec lequel il faudra compter une fois tous les problèmes réglés (on pense à cette lutte au sommet de sa présidence et le manque de moyens financiers qui ont cela de mauvais d’influer négativement sur le moral des troupes en plus de ne pas lui permettre de mieux s’exprimer intra-muros et de jouer les 1ers rôles dans une compétition nationale largement dans ses cordes) à l’heure des bilans de fin de saison.
S’engouffrant dans la brèche ouverte par l’USM Alger, l’exercice précédent en ligue des champions où elle laissera passer sa chance devant le même adversaire congolais du Mazembe, le MO Béjaïa, qui sait à l’avance qu’il n’est pas le favori et ce qui l’attend, devrait tirer les leçons de l’expérience malheureuse des Algérois pour se préparer au mieux à cette double confrontation et profiter de son statut d’outsider pour déjouer les pronostics et, si besoin est, réaliser le parfait exploit dès lors qu’il jouera la manche retour dans son jardin de l’Unité Maghrébine, en plus de compter sur l’apport inconditionnel, voire unique dans notre pays, d’un public à part qui saura les transcender et les mener au sommet. On n’en encore pas là et avant cette fin octobre, et le voyage au Congo, Sandjak et son staff auront l’opportunité d’échafauder les plans à même de leur permettre de mettre à mal ce prestigieux client craint, comme on le sait, sur tous les terrains d’Afrique.
On peut compter sur eux pour nous confirmer que l’ES Sétif, qui a su montrer la voie, a décomplexé (cette finale du MOB en est la preuve éclatante après celle de l’USMA) pour de bon notre football toujours à la recherche d’un destin continental au niveau de sa vitrine avec une EN dominatrice et à laquelle il ne manque plus que la couronne qui la fuie depuis maintenant trois décennies. Merci les Crabes pour ce beau cadeau et message d’espoir.
Par Azouaou Aghilès

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