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Perspectives économiques de l’Algérie : duel à fleuret moucheté entre Sellal et l’opposition

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Les récentes sorties publiques du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au sujet de la situation économique du pays, auraient été une réponse à opposer au discours de scepticisme mis en avant par l’opposition.

Que ce soit lors de son déplacement dans la wilaya de Saïda, mercredi dernier, ou bien lors de l’ouverture de la session parlementaire d’automne, avant-hier, le chef de l’Exécutif national s’est voulu plus que jamais rassurant sur la santé financière du pays. Il convient de rappeler que l’approche de la rentrée sociale a été abordée avec un sentiment d’appréhensions multiples, qui se caractérisent par l’annonce d’une montée incandescente du front social pour contrer les décisions du gouvernement, dans le chapitre inhérent au volet social. En effet, les relents de la contestation et des mouvements de grève ont été décelés par une partie de la classe politique, qui est appuyée dans ses appels d’alerte, par des organisations syndicales et d’acteurs de la sphère socioéconomique. Lesquels, somme toute, ont tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences sociales que pourraient faire naître des décisions prises en rapport avec l’amenuisement des ressources publiques. Coupes budgétaires, révision du mode de la répartition des subventions-désormais plus ciblées-, suppression de la retraite anticipée par souci de réhabilitation de la valeur du travail, d’aucuns y voyaient, en effet, les prémices d’une dégringolade du pouvoir d’achat et signes avant-coureurs d’une nouvelle rentrée bouillonnante. Or, pour le gouvernement, cette vision ne correspond pas à la réalité de la situation et les déclarations des uns et des autres relèvent en quelque sorte d’une «politique alarmiste».
D’ailleurs, ne voulant surtout pas enfler ou même attiser la polémique, le chef de l’Exécutif a choisi, non pas de réagir par un quelconque argument politique pour justifier ses choix, mais de s’inscrire plutôt dans une logique plus offensive. Ainsi, dans son discours, le Premier ministre fait miroiter la situation économico-financière en dressant les indicateurs pouvant éclairer au mieux l’état des lieux. L’amélioration du PIB (Produit intérieur brut) d’ici la fin de l’année en cours pour une même tendance haussière à l’horizon 2019, le maintien du volume des réserves de change qui ne devront pas passer sous la barre de 100 milliards de dollars pour la même échéance future, la stabilité de l’inflation (entre 4 et 5% en 2016), un taux de croissance économique de 3,5% pour la même année avec une hausse de 0,4% en 2017, ce sont les indicateurs économiques avancés par Sellal, et par lesquels résultats jugés «positifs» à tous points de vue, voudrait-il faire valoir les décisions du gouvernement.
Ainsi, contrairement aux critiques de l’opposition, qui prédit la «catastrophe» après l’avènement de la chute des prix pétroliers en cours depuis l’été 2014, le gouvernement calme les ardeurs et assure les Algériens que le choc pétrolier n’est pas une fatalité, et que les mesures décidées n’entendent point «affecter le pouvoir d’achat des citoyens». Mais, il s’agit, à contrario, d’asseoir l’économie nationale sur une bonne base dans le futur, tout en poursuivant la réalisation des programmes dans les secteurs de l’Habitat, l’Éducation ainsi que la Santé. Telles étaient les déclarations on ne peut plus optimistes du premier responsable de l’Exécutif, prononcées à l’occasion de la reprise du service des deux chambres parlementaires. Au lieu de répondre à ses adversaires, Sellal semble même prendre de la hauteur sur eux et préfère leur tourner le dos, dans la mesure où il se projette le regard vers l’avenir. Pour preuve, le Premier ministre évoque d’ores et déjà le projet de Loi de finances 2017 qui régirait la gestion budgétaire de l’année prochaine. Un projet qu’il dit être une mise en œuvre du nouveau modèle économique entériné en juin dernier. Et, lequel, «vise à consolider l’économie nationale et l’investissement, notamment national, et à renforcer la production industrielle et agricole». Ceci, comme pour dire que le gouvernement campe sur ses choix et maintient son objectif d’aller vers une économique productive diversifiée, basée sur l’Industrie et l’Agriculture, essentiellement du moins. En plus de la production du ciment et de la sidérurgie en passe d’être la locomotive de l’économie, le gouvernement table sur l’exportation, au même titre d’ailleurs que la production agricole qui réalise une croissance de 7%, apprend Sellal. En tout cas, de telles déclarations, au-delà de rassurer les citoyens sur la préservation du pouvoir d’achat, s’adressent aux acteurs politiques de l’aile de l’opposition, laquelle, depuis les dernières semaines, semble avoir la tête ailleurs, dès lors que l’ambition électorale prenne le dessus sur tout projet à même de constituer une alternative à ce qu’elle a pourtant décrié. En effet, ni les islamistes drivés par un Abderrezak Makri (MSP) en perte de vitesse, encore moins un ex-chef du gouvernement, Ali Benflis (TEH), qui prolonge ses vacances, ne semble en mesure de voir plus loin que le bout de leur nez.
Farid Guellil

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