Abdelmadjid Attar, vice-président de l’Association algérienne de l’industrie et du gaz a indiqué que ce 15e Forum international de l’Énergie qui se tiendra du 26 au 28 septembre à Alger regroupera tous les producteurs de pétrole et pourrait aboutir à un accord pour stabiliser les prix du pétrole autour de 50 à 60 dollars.
Initié en 1991 par des pays producteurs et consommateurs d’énergie, le forum constitue un espace de dialogue informel sur des questions générales d’intérêt commun en matière d’énergie, devenu au fil des années une réunion ministérielle biannuelle nommée « Forum international sur l’Énergie ». À cette occasion, les pays producteurs de pétrole décideront-ils de fermer leurs vannes à la fin du mois? Les spéculations vont bon train. Les paris sont ouverts. Ce forum réunira plus de 600 participants étrangers. Outre les ministres de l’Énergie des 72 pays membres de ce forum, figurent également des responsables, experts et représentants de compagnies pétrolières et gazières ainsi que d’organisations internationales telles que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) et le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). L’Algérie sera représentée par des cadres supérieurs de sociétés opérant dans le domaine de l’énergie (hydrocarbures, énergies renouvelables). Selon Attar, durant cette rencontre, des membres de l’OBDC pourraient contribuer à une relance des cours du brut. Les travaux du forum aborderont essentiellement les perspectives pétrolières et gazières, le rôle des énergies renouvelables, l’importance de l’accès aux services énergétiques dans le développement humain et le rôle de la technologie. À propos de ce dernier point, Attar tient à souligner toute l’importance que représente la tenue de ce forum, organisé chaque année, et regroupant les pays producteurs, les compagnies pétrolières et les États consommateurs d’énergie. Il relève que le fait que les pays membres de l’OPEP se soient mis d’accord pour se revoir à Alger, dénote à ses yeux un renforcement des espérances qu’un accord de stabilisation des prix du pétrole puisse enfin se concrétiser. Téhéran à qui on prêtait de la mauvaise volonté à cause notamment de ses relations difficiles avec Riyadh semble encline à coopérer en faveur d’une décision qui boosterait les prix du pétrole. Un baril de moins de 50 dollars n’arrange ni ses affaires ni celles des autres pays producteurs qui ont pâti de la dégringolade des cours de l’or noir. D’une manière générale, l’Iran veut que l’Opep aille au-delà d’un simple gel de la production de tous les membres au niveau maximal. Gel ou pas gel, on sera fixé dans moins d’un mois. En attendant, Alger retient son souffle. Cette réunion est extrêmement importante. Selon Attar, ce forum sera également une occasion pour faire le bilan du dialogue énergétique global et de discuter des voies et moyens pour le renforcer. Il faut rappeler que l’Algérie, qui assure la Présidence du conseil exécutif de ce forum de 2014 à 2016, avait été élue en 2013 pour organiser la 15e édition. Attar a affirmé que la baisse de la production de pétrole a commencé en juillet 2014 pour atteindre un peu plus de 40 dollars à la fin de la même année. De 2015 jusqu’à aujourd’hui, le prix moyen du baril tourne autour de 37 à 48 dollars. La consommation énergétique dans le monde va complètement changer. Parmi les (7) paramètres fondamentaux, il faut citer le premier paramètre qui concerne l’offre et la demande. Il faut noter que l’offre est nettement supérieure de 2 millions de barils par rapport à la demande au niveau mondial. D’autre part, il y a lieu de rappeler que la production des États-Unis a augmenté à cause des hydrocarbures non conventionnels, c’est-à-dire le pétrole et le gaz. Par ailleurs, il y a 3 pays producteurs de pétrole qui produisent entre 12 et 13%. Il s’agit de la Russie, de l’Arabie saoudite et des États-Unis qui n’importent plus de gaz.
« L’Algérie doit investir dans les énergies renouvelables »
Le troisième paramètre concerne la crise économique mondiale, tout en faisant allusion à la récession depuis 2008. Il a affirmé que depuis 2014, le dollar qui s’est renchéri par rapport à l’euro est passé de 20 à 25 %.
À cet effet, il a rappelé que tous les échanges de pétrole se font en dollars. En outre, Selon l’intervenant, la consommation mondiale en énergie est entrain de baisser et le pétrole est entrain de perdre par rapport au charbon et au gaz naturel. Il y a une surproduction de pétrole.
À ce titre, l’intervenant a affirmé qu’il y a 2 millions barils sur le marché et qui ne trouvent pas preneur.
Les États-Unis possèdent des stocks qui dépassent 500 milliards de barils. Ils produisent entre 9 et 10 milliards de barils. Il a rappelé, par ailleurs, que le prix du pétrole est à son point d’équilibre par rapport aux capacités de consommation à l’échelle mondiale. À chaque fois qu’il y a une chute du baril de pétrole, les pays de l’Opep essaient de se rattraper en produisant plus. À ce titre, il y a donc une compétition Opep et non-Opep au niveau de la production. En 2015, selon Attar, il y a eu un peu plus d’un (01) million de barils supplémentaires qui ont été mis sur le marché alors que ce n’était pas prévu. Durant la même année l’Irak, 2ème producteur de pétrole de l’Opep, a produit en moyenne 3,5 millions de barils/jour.
Aujourd’hui, ce pays est en train de dépasser les 4 millions de barils. Il est capable de produire 6 à 7 millions de barils/jour sans aucun problème. L’Irak cherche à augmenter sa production et ses exportations de pétrole, principale source de revenus de l’État, alors que l’Iran est soumis à des sanctions économiques visant notamment son secteur pétrolier, en raison de son programme nucléaire controversé.
L’Irak envisage de développer sa production dans les prochaines années grâce notamment à la signature de plusieurs contrats d’extraction avec des sociétés étrangères. D’autre part, Attar a affirmé que l’Algérie doit investir dans les énergies renouvelables, telle l’énergie solaire en tant qu’alternative future.
À cet effet, Attar a souligné l’impératif de créer une industrie nationale des matériaux et équipements de production de l’énergie renouvelable pour éviter de recourir à l’importation de ces équipements, au risque d’entraîner le pays vers une dépendance énergétique et d’augmenter la facture de production des énergies renouvelables.
Lazreg Aounallah