Les bouchers de la ville d’Oran ont été très sollicités pour la découpe de la viande, vendredi, deuxième jour de l’Aïd El-Adha. Après les maquignons, les marchands de légumes et les boulangers, c’est au tour des bouchers d’avoir la cote en cette fête de l’Aïd El-Adha. En effet, dès les premières lueurs de la journée, certaines boucheries de la ville étaient déjà ouvertes et les premiers clients ont aussitôt commencé à affluer, chacun portant sur les épaules la carcasse du mouton sacrifié la veille, bien enveloppée dans un tissu, après une journée et une nuit entières à sécher. Après avoir fait part au boucher de ses désirs quant à la grosseur souhaitée des morceaux, le client attend la fin de la prestation ou retourne chez lui, prenant garde de laisser un de ses enfants pour surveiller l’opération et pour l’avertir de la fin de celle-ci. Le tarif de la prestation varie entre 1.000 et 1.200 dinars selon le boucher et le quartier. Certains bouchers, aidés par leurs employés, arrivent à découper jusqu’à une vingtaine de carcasses en une journée, confie un boucher à Oran-Est. « Je préfère solliciter un boucher pour découper la viande, car c’est son travail. « Il possède le matériel nécessaire et le savoir-faire pour cela, même si je dois débourser 1.000 DA ou plus. De plus, les morceaux sont identifiables. J’ai tenté de le faire, les années précédentes, mais le résultat n’était pas à la hauteur », explique un client attendant son tour dans une boucherie de la cité USTO. D’autre part, la disponibilité du pain durant les deux journées de l’Aïd El-Adha a encore posé problème, cette année, ce qui n’est pas pour surprendre les consommateurs, habitués à ce comportement des boulangers. Le premier jour, les boulangeries et les magasins d’alimentation générale ont vendu leurs stocks de pain bien avant la prière de l’Aïd, puis ont fermé boutique pour le reste de la journée. Néanmoins, le pain était disponible chez les revendeurs, sur les trottoirs de presque tous les quartiers de la ville à 15, voire 20 DA la baguette, parfois davantage. Le deuxième jour, la situation s’est un peu améliorée, mais la tension était encore perceptible. Mais c’est le mercredi, veille de la l’Aïd, que la tension était à son summum, particulièrement durant l’après-midi. Les consommateurs ont fait le plein de pain, raflant tout ce qui était disponible sur le marché. Certains consommateurs ont acheté jusqu’à 15 ou 20 baguettes pour les mettre dans les congélateurs, évitant les tracasseries habituelles pour ce produit les jours de l’Aïd. »On ne peut faire autrement. Le pain, surtout durant l’Aïd El-Adha est une denrée incontournable. Nous faisons des stocks pour éviter les mauvaises surprises », avouent plusieurs citoyens dans les différents quartiers d’Oran. Le lait en sachet a également connu une certaine tension durant l’Aïd.
Rares étaient les commerçants qui en proposaient. Par contre, le lait en pack à 80 et 90 DA était présent chez tous les commerçants. Quant aux marchands de fruits et légumes, la plupart sont restés fermés, excepté quelques rares commerces qui ont ouvert vendredi matin pour écouler les produits qui leur restaient.
Le transport a également posé problème, jeudi et vendredi, notamment les bus du secteur privé et les taxis. Beaucoup ont préféré faire une pause durant ces deux jours. Seuls le tramway et les bus de l’ETO (entreprise publique) ont assuré leur mission durant la fête. « Il est devenu très pénible de se déplacer les jours de l’Aïd, surtout pour les gens qui ne possèdent pas de véhicules. « Nous préférons attendre le troisième jour, samedi, pour rendre visite à nos proches. En attendant, il y a le téléphone », déplore un citoyen.
Les fêtes religieuses se suivent et se ressemblent et les consommateurs ont appris à s’adapter aux comportements des commerçants, quelle que soit la spécialité.
