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Musique : «Djorra», premier album solo de Merouane Benseghir

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Après une expérience florissante avec le groupe Tarba3t, Merouane Benseghir, chanteur à texte et à voix, se lance dans une carrière solo avec un premier album intitulé «Djorra», sorti récemment aux éditions Padidou.

Huit titres, dont deux en langue kabyle, forment ce nouveau produit musical qui se présente dans son ensemble comme un florilège de rythmes et de sonorités, une variété de thèmes et un…»tourbillon» d’émotions. L’album évoque les choses de la vie par des textes imagés, des métaphores, sur des airs tantôt tristes tantôt joyeux, avec parfois une note d’humour, dans une parfaite fusion. La compagnie (Djorra en arabe dialectal), qu’elle soit bonne ou mauvaise, de bon ou de mauvais augure, est chantée dans toutes ses dimensions et cas de figure, par des paroles signées Kamel Azrou, sur un air, toutefois, festif. Le clip de cette chanson est une représentation caricaturale réussie des fêtes de mariage algériennes. D’autres thèmes, comme l’amitié, la solitude, le phénomène des «harraga», le chagrin d’amour, la mélancolie, l’espoir d’une vie meilleure, sont abordés et exprimés par la puissante voix de Merouane, qui a composé l’intégralité de l’album et écrit les textes des chansons «Chafet ayni ghazel» (J’ai aperçu une gazelle) et «El port» (Le port). Les huit titres sont empreints de sonorités et influences musicales aussi riches que variées: chaâbi, raï d’antan, kabyle traditionnel, techno, oriental, rock… Un hommage est rendu aux victimes de la décennie noire par la chanson «Izdhayriene» (Algériens), un message d’espoir d’un avenir meilleur pour la société algérienne où paix, amour, savoir et tolérance viendraient effacer ses traumatismes et la prémunir contre tout signe de violence. Merouane a eu aussi une pensée, à travers la chanson «Le port», qui se veut un appel à la raison et à la patience, pour les candidats à l’émigration clandestine «harraga», disparus tragiquement en mer, alors qu’ils rêvaient d’un cadre de vie agréable et digne. «Essohba», autre titre de l’album, qui est un véritable hymne à l’amitié, ce lien sacré, vital et vivifiant, rappelle par sa musique et son texte l’œuvre de Dahmane El-Harrachi, connue par sa richesse en conseils et moralités. Chaque titre a sa particularité, ce qui fait de l’album un océan de sentiments, un espace de partage et de fraîcheur musicale.

Le chant…un bol d’oxygène, une thérapie
Artiste réservé et passionné, libre et serein, Merouane Benseghir, qui «respire la musique et le chant» depuis sa tendre enfance, avance sur des pas sûrs. Il ne fait pas les choses dans la précipitation, a-t-il confié à l’APS. Natif de Blida, originaire de la région de Seddouk à Béjaïa, Merouane est un artiste autodidacte sensible aux paysages naturels: la terre et la montagne spécialement. Il écoute son cœur et suit son chemin.
Il a la conviction que le succès et la notoriété, seront atteints grâce à la rigueur, le sérieux, la sincérité et, particulièrement, la passion comme guide. Merouane Benseghir, cet artiste qui se protège des ondes négatives et se libère des pressions que tout un chacun subit au quotidien, par la musique et le chant, rend souvent hommage aux grands noms de la chanson algérienne par des vidéos qu’il diffuse sur la Toile, pour le plaisir de partager avec ses fans un moment de nostalgie et pour exprimer sa reconnaissance envers ses idoles, qui ont bercé son enfance et dont l’œuvre à marqué des générations entières.
Mandole à la main, accompagné souvent d’un percussionniste, Merouane interprète de célèbres titres d’icônes de la chanson dans ses différents genres et styles comme Amar Ezzahi, Dahmane El-Harrachi, Slimane Azzem, Cheikh El-Hasnaoui, Sami El-Djazairi, Maatoub Lounes, Hasni, Blaoui El-Houari, Khaled, Mami, sans verser dans l’imitation. Il a sa propre façon de chanter et garde toujours ce timbre vocal, à la fois antique et contemporain, qui le distingue et fait sa particularité.
Ecouter Merouane Benseghir chanter, même sans instruments de musique, c’est voyager dans le temps et l’espace. Sa voix provient des profondeurs de son être. Elle perce les voiles qui séparent l’homme actuel de ses ancêtres. L’isthme s’évapore, des émotions s’éveillent, naissent et se partagent le temps d’une chanson ou d’un prélude vocal.

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