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Badminton – CASA Mohammadia 20 ans d’existence et de domination

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Le CASA Mohammadia, un des plus vieux clubs algériens de badminton trône sur la hiérarchie de cette discipline depuis 1999, date du lancement du premier championnat national.

Ce prestigieux club, fondé seulement une année plus tôt, compte en effet pas moins de 20 titres consécutifs à son palmarès, ce qui en fait tout simplement le champion incontesté de cette discipline en Algérie. Un parcours sans faute qui suscite la curiosité, même chez les moins intéressés, car l’exploit est tellement grand qu’il mérite d’être décortiqué. Direction donc à la salle Mohamed-Hendjar, dans la commune d’El-Magharia (Husseïn-Dey/ Alger), où ce rouleau compresseur s’entraîne, sa salle à Mohammadia subissant des travaux.

Plus gros réservoir de l’EN
Le CASAM compte 125 licenciés, répartis sur différentes catégories (des U11 aux seniors). Curieusement, ce ne sont pas les athlètes d’élite qui bénéficient du plus grand staff, mais plutôt les jeunes catégories, où un technicien se consacre uniquement au volet «jeunes talents». Un travail à la base qui a déjà porté ses fruits, puisque 70% des actuels badistes internationaux algériens sont issus du CASAM, comme c’est le cas depuis 20 ans, car le noyau des différentes sélections nationales a toujours été constitué d’athlètes formés par ce club. Par exemple, lors des derniers Jeux méditerranéens, disputés en juin à Tarragone (Espagne), six des huit badistes algériens engagés étaient issus du CASAM. Ce qui fut également le cas pendant les Championnats d’Afrique Alger-2018, avec 8 athlètes sur 16. «En 20 ans d’existence, le CASAM a offert environ 30 athlètes d’élite à l’équipe nationale et qui ont tous remporté des titre arabes et continentaux, aussi bien chez les messieurs que chez les dames», se vante le président du club, Abderrahmane Hissoum. Parmi ces noms, Halim Djitli et Samira Benhabria, médaillés d’or du double mixte aux Championnats arabes-2004 à Alger, sans oublier le bronze de Mohamed Mahlous et Fatah Bettahar dans le double messieurs des Championnats d’Afrique-2007. Une année prolifique pour le badminton algérien car les internationaux du CASAM, notamment Abdelkrim Bouaziz, Ryma Boudelaâ, Samira Benhabria, Bettahar et Mahlous avaient obtenu l’argent du «par équipes» aux Championnats arabes-2007. Autres figures de proue du badminton algérien, Sabri Medel, Seïfeddine Larbaoui et Sami Khaldi, qui comptent plusieurs titres nationaux, arabes et africains à leur palmarès, particulièrement en cadets et juniors, ou encore la très prometteuse Halla Bouksani, double médaillée d’or aux derniers Jeux africains de la jeunesse d’Alger et seule badiste africaine qualifiée chez les filles aux jeux Olympiques de la jeunesse-2018 de Buenos Aires. «Au CASAM, la relève a toujours été assurée par de dignes successeurs qui ont fait au moins aussi bien que leurs prédécesseurs», a indiqué à l’APS Hissoum, en citant pour exemple les jeunes Aymen Daoud et Yacine Laïchi (13 ans) qui «sont promis à un avenir radieux». Revenant sur son impressionnant palmarès, le président du CASAM a rappelé qu’encore une fois, son club a réussi le doublé (coupe/championnat) en 2017-2018 chez les seniors, accompagné de six autres titres nationaux chez les jeunes catégories. La réussite ne s’est pas arrêtée aux athlètes, puisque les anciens badistes du CASAM devenus coachs se sont également distingués, à l’image de Bettahar et Mahlous, en charge actuellement de l’équipe nationale, grâce à leur diplôme d’entraîneur 2e degré. Au vu des nombreuses compétences que recèle le club, plusieurs entraîneurs partent exercer leur métier dans d’autres formations pour leur permettre de progresser.

Apprendre aux jeunes à aimer le badminton
Le premier responsable du club explique cette réussite par plusieurs paramètres, «dont le plus important est de préserver les joueurs et les encourager à rester. Pour les entraîneurs, ils suivent régulièrement des stages de formation afin d’acquérir plus d’expérience. Les membres fondateurs et les anciens joueurs sont, quant à eux, en contact permanent avec la direction du club pour apporter leur contribution de près ou de loin». La gestion administrative et la transparence y sont pour beaucoup aussi dans la réussite du CASAM. Messaoud-Amine Zoubiri a présidé le club depuis sa création jusqu’à son élection à la tête de la Fédération algérienne de badminton en 2012, cédant sa place à Hissoum qui connaît assez bien la maison.
«Les techniciens en exercice travaillent à faire aimer aux jeunes cette disciplines, d’autant qu’ils représentent l’avenir du club et de l’équipe nationale. L’histoire d’amour avec le badminton ne date pas d’aujourd’hui, elle remonte à 20 ans. Nous avons aimé ce sport et nous allons le faire aimer à ces jeunes», dit-il. L’encadrement technique du CASAM axe l’essentiel de son travail sur les jeunes catégories. Une politique qui a pour but de «produire» les champions de demain. Contrairement aux autres clubs, la formation de Mohammadia compte un entraîneur pour chaque catégorie. «Certains clubs travaillent avec un seul coach pour l’ensemble des catégories, ce qui est insuffisant. Chez nous, on a 7 techniciens», a ajouté l’interlocuteur. La méthode d’entraînement des débutants est différente, puisqu’ils sont soumis à un travail avec de petites balles comme cela se fait au tennis pour leur apprendre les bases techniques de la discipline. Après avoir maîtrisé la raquette, ils utiliseront par la suite le volant. Une fois le test de prospection terminé, les meilleurs éléments seront choisis pour une ultime étape sous la conduite d’un entraîneur qui prendra en charge ces jeunes, lesquels constituent l’»avenir du club».

Se frotter au haut niveau pour atteindre le sommet
Parmi les secrets de la réussite de ce club mythique sur le plan technique, se trouvent les méthodes utilisées par les entraîneurs. Ils dénichent ainsi des sparring-partners à leurs badistes ou font opposer les internationaux et ceux qui ne sont pas en équipe nationale et laissent les jeunes catégories se frotter avec celles ayant plus d’expérience. «Les internationaux constituent la force de notre club et la locomotive pour les autres joueurs», a dit le même responsable qui a souligné l’»importance d’inculquer à ces jeunes la rigueur dans le travail pour tracer leur chemin vers la réussite.» Pour les jeunes catégories (11-13 ans), les entraînements sont programmés les mardis et vendredis, alors que les juniors s’entraînent quatre fois par semaine (dimanche, lundi, mardi et jeudi). Cinq séances d’entraînement sont programmées pour les athlètes de l’élite (une heure et demie voire deux heures, selon les échéances). Toutefois, le club fait face à quelques problèmes, notamment l’absence d’une salle spécifique pour les entraînements, «malgré les promesses émanant des responsables de la commune». «La direction de la Jeunesse et des Sports d’Alger nous aide énormément, mais le budget de notre club reste insuffisant vu le nombre important d’internationaux qui auront besoin de beaucoup de moyens plus sophistiqués pour la pratique de la discipline», selon Hissoum. Et de conclure : «Nos équipements sont dérisoires. Les ambitions du club sont devenues plus grandes. L’organisation de Championnats arabes et africains des clubs champions s’impose pour avoir plus de ressources financières».

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