Accueil ACTUALITÉ Lutte contre le terrorisme au Sahel : le développement, une voie salutaire

Lutte contre le terrorisme au Sahel : le développement, une voie salutaire

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Les participants au séminaire sur les initiatives de développement de l’Union africaine (UA) dans la région du Sahel, tenu à Alger, mercredi et jeudi derniers, ont réaffirmé leur appui à la stratégie africaine pour le Sahel, axée principalement, sur la gouvernance, le développement et la sécurité. Stratégie qui vise essentiellement à soutenir la collaboration entre les pays de cette région et les efforts consentis dans ce cadre en vue de relever les défis auxquels est confronté le Sahel, notamment en matière de développement, de sécurité et de la stabilité dans cette région africaine. Les présents ont procédé à l’examen de l’inventaire des projets prioritaires pour le développement dans la région du Sahel et des moyens et voies à même de faciliter leur mise en œuvre ainsi que le lancement des réflexions sur les possibilités de la coopération régionale en matière de développement d’infrastructures communes. Une meilleure coordination entre les différents organismes de l’UA et organisations et institutions régionales et internationales et organisations internationales pour la réalisation de projets et initiatives de développement dans la région. Co-organisé par le ministère algérien des Affaires étrangères et la commission de l’UA le séminaire s’est employé à dégager des pistes en vue d’appuyer la mise en œuvre du volet lié au développement prévu dans la stratégie de l’UA pour la région du Sahel, adoptée, pour rappel, par le Conseil africain de sécurité et de paix (CPS), en août 2014, lors de sa 449e session. Pour le haut représentant de la Mission de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Pierre Buyoya, il a réaffirmé, lors de ce séminaire, l’engagement de l’UA « dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » afin, a-t-il précisé, «d’assurer la concrétisation de la stratégie de développement dans la région du Sahel.» Indiquant qu’ « il est question de parler des initiatives de l’UA dans le Sahel et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger», Pierre Buyoya a souligné la nécessité «d’aboutir à la concrétisation de la stratégie de développement de l’UA dans la région du Sahel» et ce, à –t-il souligné « en se basant sur les trois axes importants, gouvernance, sécurité et le développement» a-t-il rappelé. Ont pris part aux travaux du séminaire co-présidés par le ministre d’état, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra et M. Buyoya, le gouvernement malien, des représentants des acteurs maliens signataires de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, des représentants des états de la région impliqués dans le processus de Nouakchott ainsi que les représentants des différentes communautés économiques et institutions financières régionales, continentales et internationales. Au terme de leurs travaux, les participants ont recommandé, la prise en compte « des priorités des pays bénéficiaires et de leurs programmes et stratégies de développement et le suivi structuré par l’UA », à travers la MISAHEL, « des différentes initiatives, et une plus grande harmonisation et visibilité de ses propres actions » ont-ils mentionné dans le communiqué final du séminaire.

Il est à noter que les présents ont été unanimes à relever que la région sahélo-saharienne «fait face, aujourd’hui, à une multitude de défis et de menaces sur la stabilité et la sécurité régionale» et pour y faire face, ils soulignent «la nécessité d’une action urgente et cohérente». L’importance de l’effort déjà fourni pour faire face à ces défis et la disponibilité des partenaires au développement révélée lors des interventions et des exposés présentés à cette occasion, les participants ont appelé à poursuivre leur accompagnement notamment dans les secteurs clés de tout développement. Citant la fourniture des services sociaux de base, des infrastructures routières, ferroviaires et de transport fluvial, de l’hydraulique, de l’énergie, de l’agriculture, de l’élevage et de la sécurité alimentaire et enfin de la formation et de la culture. Notons que sur proposition de la délégation du gouvernement malien, « une deuxième concertation se tiendra au Mali » indique le communiqué.
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a souligné « l’attention qui doit être accordée, à l’évidence, à l’appui de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali», pour permettre, « à ce pays de sortir rapidement et irréversiblement de la grave crise politico-sécuritaire qu’il a dû subir durant les trois dernières années » a-t-il précisé. Ne manquant pas de rappeler que les défis à relever par les états de la région du Sahel, sont notamment le terrorisme et le crime organisé, «fléaux qui se sont ajoutés aux vulnérabilités liées au climat et la pauvreté », Lamamra a souligné, par ailleurs, l’importance «d’éviter dans ce domaine la déperdition des efforts et le double emploi.» a-t-il déclaré. à cette occasion, Alger , via Lamamra a réitéré son « engagement à poursuivre son soutien aux pays du Sahel et aux initiatives de leurs partenaires au développement.» Selon la vision algérienne, a indiqué, le ministre, la problématique du développement « est indissociable » de celle ayant trait à la sécurité. Et afin d’assurer «un retour définitif de la paix et de la cohésion» au Mali, l’ensemble des participants au dit séminaire ont exhorté les parties signataires de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali « à rester engagées » dans ce processus et « à accélérer la mise en œuvre de l’accord, sous l’égide du Comité de suivi » précise-t-on.
Et compte tenu de l’urgence de la situation au nord malien, les participants ont appelé la communauté internationale et plus particulièrement les partenaires au développement « à adapter leurs actions et modes d’intervention aux dispositions de l’Accord de paix » en leur demandant « de prendre en considération, en priorité, certaines zones considérées comme délaissées.» est-il précisé. Les participants ont exprimé le souhait de voir ce genre de rencontre au bénéfice de la paix, la stabilité et le développement de la région du Sahel se multiplier, au regard de la teneur et la portée du séminaire d’Alger initié par le ministère des Affaires étrangères et l’UA.
Karima Bennour

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