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LIBYE : Réunion en vue du Conseil de Sécurité sous la présidence de la France

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Le Conseil de sécurité des Nations-unies se penchera dans les tous prochains jours, sur la Libye en vue d’examiner les derniers développements survenus, sur la scène libyenne, notamment depuis la Conférence de Berlin II et les questions liées à l’absence à ce jour d’avancées notables en matière d’adoption, par le forum du Dialogue politique libyen.

La réunion en vue du Conseil de sécurité qui se tiendra au niveau des ministres des Affaires étrangères, sera présidée, par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, en sa qualité de représentant de la France, qui assure le mois courant la présidence tournante du Conseil de Sécurité. Selon l’institution onusienne il sera question au cours de cette réunion, d’échange et de discussions entre les membres du Conseil de sécurité sur « les obstacles empêchant l’aboutissement du processus politique dans ce pays » visant le respect et la tenue du calendrier électoral fixé décembre prochain, pour que le peuple libyen et son pays renouent dans la durée avec la vie politico-institutionnelle. À l’absence à ce jour d’un accord et entente entre les membres du Forum du Dialogue politique sur l’adoption d’une règle constitutionnelle, base sur laquelle se dérouleront les élections présidentielle et législatives, d’autres questions se sont ajoutées, notamment ces derniers jours, pour compliquer davantage, une situation déjà complexe, pour ne citer la non adoption, à ce jour par le parlement libyen du Budget 2021. Un budget nécessaire, non seulement à la gestion des affaires du pays, sa reconstruction après dix ans de destruction, par l’intervention de l’Otan et les violences et conflits armés qui se sont déroulés, par procuration, entre libyens, jusqu’ la conclusion d’un cessez-le-feu, octobre dernier, pour lancer et consolider un processus politique inter-libyen, le budget à adopter portera aussi sur le financement des préparatifs des prochaines élections prévues, le 24 décembre prochain.
La Libye qui peine à s’extirper des jeux d’acteurs et de pays étrangers, dans leurs divergences et conflits d’intérêts, qui durant dix ans ont rythmé la scène libyenne, en misant sur « le chaos constructif », que ses conséquences et impacts maintiennent le pays dans le risque de replonger dans les conflits armés et les violences, malgré les avancées en matière de dialogue politique et celui sécuritaire dans le cadre des 5+5, issu de la 1ère conférence de Berlin, réaffirmé et consolidé dans sa 2eme édition, juin dernier. Depuis les appels avec insistance, de l’Onu et de son Conseil de sécurité, des participants à la Conférence de Berlin II et même des pays membres de l’Otan, à leur tête les États Unis, Turquie, Italie et la France, et d’autres, tels, la Russie, l’Egypte, les Emirats arabes Unis, de la sortie des soldats et mercenaires étrangers, rien n’a été fait, dans ce sens. Une présence de militaires et de mercenaires en Libye risquant à tout moment de porter un coup dur au cessez-le-feu déjà fragile, engendrant, l’effondrement des avancées politiques enregistrées par le forum politique libyen, notamment la tenue des élections en Libye.
Quatre mois environ après le plébiscite par le parlement libyen du gouvernement d’Union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeiibah, les députés butent sur l’adoption du budget au moment où le Forum politique libyen peine à s’entendre sur la règle constitutionnelle sur laquelle se dérouleront les élections, prévues dans quatre mois. Les ambitions des uns, à l’exemple de Khalifa Haftar, qui ne sont pas sans liens, avec des convergences d’acteurs étrangers pesant sur la scène libyenne et aussi sur fond de divergences et de conflits d’intérêts entre puissants acteurs, pour ne citer que les Etats Unis et la Russie, continuent de rythmer, par de nouvelles formes et non dans le fond, demeurant le même, depuis dix ans, la scène libyenne.
Et c’est dans ce contexte que se tiendra, dans les tous prochains jours, une réunion du Conseil de sécurité, sur la Libye, sous la présidence de la France, qui après des changements de sa mission Barkhane au Mali et Sahel en général, et son redéploiement, son président Emmanuel Macron a pris part, vendredi dernier, à la réunion du G5 Sahel, sur la Libye. Dans le communiqué final de la conférence du G5 Sahel par visioconférence, il a été indiqué que « la situation dans la région du Sahel est de plus en plus menacée par des activités terroristes eu égard aux conséquences probables de la demande des Nations unies du retrait des mercenaires armés se trouvant en Libye ». Saluant la décision du Conseil de sécurité des Nations unies, dans sa résolution 2570 d’avril dernier à propos de la réconciliation libyenne, les dirigeants du Sahel ont exprimé leur « profonde inquiétude » quant à l’absence « d’un plan de retrait des mercenaires étrangers de Libye ».
La même source a indiqué qu’ils sont « 30 000 mercenaires étrangers fortement armés » en Libye, précisant que leur retrait « sans un plan clair aura des conséquences sur la sécurité des 5 pays du Sahel et la sous-région ».
Karima Bennour

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