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L’EXPERT AHMED KETTAB SUR LE DESSALEMENT DE L’EAU DE MER : « On doit aller vers des stations de 100 000 m3 »

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L’expert et consultant international en matière de gestion de l’eau, Ahmed Kettab, a déclaré que le nombre de barrages en Algérie à l’horizon 2025-2030 s’élèvera entre 125 et 130 , proposant la mise en place d’une nouvelle stratégie pour la gestion de l’eau en dépit de la hausse inédite des températures, et la diminution des précipitations pluviales, en construisant par exemple des stations de dessalement de 100 000 m3 bien maîtrisées.

En effet, lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne chaîne 3, Ahmed Kettab a exposé sa vision de gestion de l’eau, affirmant l’impératif de développer une stratégie d’exploitation des eaux souterraines disponibles et l’élaboration d’une réglementation adaptée. Pour lui, ce n’est qu’après que vient le dessalement de l’eau de mer. « Mais pas avec des stations de 300 000 et 500 000 m3, nous devons aller vers des stations de 100 000 m3 bien maitrisées » propose-t-il. L’invité de la rédaction a appelé dans ce cadre les autorités à impliquer les entreprises nationales dans ce genre de projets « nos entreprises sont en mesure de réaliser des stations de 10 000 à 20 000 m3 en moins d’un an, il faut les impliquer ». Aussi et afin d’atteindre cet objectif, le même expert en la matière a insisté sur le développement de la coopération internationale et la formation continue des ressources humaines, précisant à cet effet ; «nous devons aussi fournir un plus grand effort pour la formation et la recherche et développer la coopération internationale». Également, l’hôte de la radio a privilégié la construction des petits barrages d’une durée de vie ne dépassant pas 6 ans. «Il faut privilégier dans notre situation des petits barrages de
100 000 à 150 000 m3, mais des barrages en terre pour une durée de vie de 5 à 6 ans, et tous proches des exploitations agricoles », soulève-t-il. indiquant au passage que le pays a dépensé « quelque 20 milliards de dollars dans le secteur de l’eau ces vingt dernières années, notamment pour la construction de barrages, dont le nombre s’élève aujourd’hui à 85 » déclarant également « Il est prévu, qu’à l’horizon 2025-2030, d’arriver entre 125 à 130 barrages ». Cependant et en second point, l’expert a préconisé un traitement des eaux usées beaucoup plus conséquent. « Nous utilisons 1 à 2 milliards de m3, dont 80% sont finalement rejetés en eau usée. Celle-ci doit absolument passer par des traitements, primaire, secondaire et même tertiaire pour être réutilisées par l’agriculture et l’industrie et les loisirs ». Dans ce contexte, Ahmed Kateb a noté que la diminution des précipitations ces vingt dernières années se situe en effet à près de 30%. Selon l’expert et consultant international en matière de gestion de l’eau, citant les études du GIEC (groupe intergouvernemental sur les changements climatiques), il est prévu pour les années à venir des températures de plus en plus hautes, notamment dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) ainsi qu’au sud de l’Europe, induisant une plus forte évaporation des eaux de surface. « Certaines villes de notre sud ont déjà connu des températures de 50% », rappelle Kettab. Néanmoins, il est important de rappeler, que le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh a déclaré lors de sa rencontre avec les cadres du secteur, que « le taux de remplissage des barrages est de 32 % alors qu’il était auparavant à 37%. Soulignant une réduction de 5% par rapport à l’année précédente. La faible pluviométrie a affecté sérieusement les réserves en eau potable. Le ministre ne s’est, néanmoins, guère montré alarmiste. Il a assuré que l’alimentation en eau potable ne sera pas impactée par la baisse des niveaux des barrages, grâce à l’apport des stations de dessalement d’eau de mer et les forages. Il a expliqué que l’eau, stockée dans les barrages et les retenues collinaires est fournie aux régions de l’intérieur du pays et des Hauts-Plateaux, tandis que les villes côtières sont approvisionnées à partir des stations de dessalement d’eau de mer. Il a ajouté que des mesures sont prises pour que les dotations des citoyens soient assurées sans manquement.
Sara Oubraham

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