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LES ENSEIGNANTS DANS L’ATTENTE D’UNE RÉACTION DU MINISTRE DE L’ÉDUCATION : La grève cyclique controversée du primaire

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L’école est de nouveau secouée par la grève. Les enseignants du cycle primaire mécontents des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils exercent, débrayent une journée par semaine (lundi ou mercredi), depuis le 7 octobre dernier. En absence du dialogue entre les grévistes et le ministère de la tutelle, la scolarité des élèves risque d’être compromise si ce blocage perdure. Inquiets, les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer ! Devant le silence du ministère de l’éducation et l’absence du dialogue, les enseignants du primaire n’ont semble-t-il pas d’autres solutions que d’observer des rassemblements devant les directions de l’éducation du pays. Pour eux, c’est l’unique solution pour faire pression sur la tutelle et rendre à l’enseignant sa vraie valeur et son rôle central dans l’éducation et l’instruction de la petite enfance. Face à ce blocage, ce sont les élèves qui sont pris en otage, selon les parents, qui craignent des scénarios similaires à ceux des dernières années, à l’ère de l’ex-ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit, où les grèves ont eu un impact direct sur les cours. Les parents s’inquiètent notamment sur les classes concernées par des examens de fin d’année : la 5ème. Cette situation pénalise les parents d’élèves, notamment les travailleurs, qui voient le programme scolaire de leurs enfants perturbé. D’autre part, certains parents pensent déjà aux cours particuliers afin de permettre à leurs enfants de rattraper les cours perdus et de mieux se préparer pour l’examen de fin d’année. Mais, peuvent-ils (tous) se les permettre ? Et si c’est le cas, pourquoi faire alors que l’école publique garantit le droit d’un accès libre et gratuit à tous ? Selon la Coordination nationale des enseignants du primaire, le taux de suivi du débrayage, organisé mercredi passé, a atteint plus de 70% au niveau national. Cette dernière continue de faire pression sur la tutelle, exigeant une réunion avec le ministre de l’éducation. Lundi passé, les enseignants ont marqué un sit-in à la Place des Martyrs, à Alger, mais ils étaient cernés par les éléments de sécurité et empêchés d’organiser une marche. Plusieurs contestataires ont été malmenés sur place.

La grève, point de discorde, et poursuite des appels au dialogue
Certains parents ont manifesté leur mécontentement face à l’attitude des enseignants qui n’ont pas trouvé d’autres solutions que la grève pour exprimer leurs revendications. Ils ont déploré les interruptions répétées des cours et l’impact sur la scolarité des élèves appelant ainsi tout un chacun à faire preuve de sens des responsabilités. « Nos enfants qui sont pris en otage par un conflit entre le ministère de l’éducation et les enseignants», se plaignent ils. Ils voient que ce sont leurs enfants payent le prix de cette grève face au silence du ministère de l’éducation et la détermination des enseignants à aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation. Ainsi, pour le président de l’Association nationale des parents d’élèves (ANPE), Khaled Ahmed, et dans une déclaration récente à la presse, « la grève est un droit constitutionnel, mais ceci ne doit pas se faire au détriment de l’élève ». Il a exhorté les grévistes à faire preuve de sagesse et de clairvoyance, d’un sens de responsabilité et à placer l’intérêt de l’élève au-dessus de toute autre considération. L’association a également appelé le nouveau ministre de l’éducation, Mohamed Ouadjaout, à la nécessité d’ « ouvrir les canaux du dialogue avec les enseignants grévistes, dans l’intérêt de nos enfants ». Elle juge que ces revendications ne doivent pas se faire au détriment du système éducatif et le cours normal du cursus scolaire du primaire. De leur côté, certains enseignants sont déterminés et estiment que la grève d’une journée par semaine n’affectera pas l’apprentissage pédagogique des élèves. Toutefois, si cette grève se poursuit et accentuée de trois jours par semaine, ce rythme risque de compromettre l’achèvement du programme scolaire. Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, considère que la perturbation des cours trois jours par semaine peut impacter l’apprentissage des élèves. Dans ce sens, il a appelé le ministère de tutelle à « trouver des solutions aux revendications des enseignants du primaire et ce pour l’intérêt de l’élève ». Dans une déclaration à l’APS, Abdallah Dif Allah, spécialiste des questions éducatives, estime que l’interruption des cours « peut compromettre le principe de continuité qu’exige l’école, de même qu’elle porte préjudice au rythme scolaire et éloignera le secteur de l’éducation des normes internationales en terme de nombre de semaines de cours, en sus de priver les élèves des compétences nécessaires à la poursuite de leurs parcours éducatif ». Selon lui, le rattrapage des cours perdus « est possible dans le cycle primaire, l’enseignant étant en mesure de récupérer les cours par des mesures pédagogiques comme la réduction du nombre des exercices ». Il a ajouté que « si la perturbation persiste jusqu’au troisième trimestre, le traitement du problème doit être envisagé sur le plan juridique et administratif ».

Ce que revendiquent les enseignants
Dans leur revendications, les enseignants contestataires, réclament entre autres, de meilleures conditions de travail et revendiquent, entre autres, la révision des programmes pédagogiques, l’application avec effet rétroactif du décret présidentiel 266/14 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires et l’unification des critères de classement afin de valoriser sur un pied d’égalité les détenteurs de diplômes.
Ils réclament également la révision du salaire de l’enseignant du primaire, la diminution du volume horaire et surtout des charges extra-pédagogiques dont sont chargés les enseignants, comme surveiller les élèves à l’entrée et la sortie de l’école et dans la cour et à la cantine.
Les enseignants attendant toujours une invitation du ministère de l’éducation nationale pour mettre le point sur leurs revendications. Une réunion a été prévue le 14 janvier dernier, mais celle-ci n’a pas eu lieu.
H. Hadjam

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