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14e SALON INTERNATIONAL DE LA PHARMACIE : La sécurisation pharmaceutique en ligne de mire

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La 14ème édition du Salon international de la pharmacie et de la parapharmacie (SIPHAL 2020) a ouvert ses portes hier, et ce jusqu’au 22 de ce mois. Placé sous le thème « La sécurisation pharmaceutique », l’évènement accueille, sur une surface totale de 15 000 m², les acteurs et opérateurs du médicament en Algérie, les institutions publiques, les prestataires, les sociétés de services et d’ingénierie, ainsi que l’ensemble des représentations professionnelles du secteur de la pharmacie.

Sont invités également à y participer les pharmaciens d’officines, les hospitaliers, les pharmaciens d’industrie ainsi que l’ensemble des professionnels de la santé, mais aussi les étudiants.
D’autres intervenants professionnels (CNOP, SNAPO, UNOP, ADPHA, PCH, ANPP, SAPHO) sont également présents pour livrer leurs éclairages et expertises sur les sujets de cette année et sur les aspects du secteur de la santé et de la pharmacie.

Léger recul en 2019
Organisé par l’entreprise « Esprit ouvert », qui se définit comme une start-up exerçant dans le domaine de la communication et de l’évènementiel pharmaceutique, le SIPHAL 2020, placé sous le haut patronage du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avec le parrainage du ministre de l’Industrie enregistre la participation de plus d’une centaine d’opérateurs qui ambitionnent de se faire connaître davantage. Les appréciations des uns et des autres quant au marché algérien du médicament diffèrent. Si certains préfèrent parler d’un marché « prometteur » et « en pleine expansion », d’autres, arguant les évènements politiques que connaît le pays depuis le 22 février, parleront d’un léger recul de l’activité d’investissement dans les produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. C’est le cas de M. Azzoug Abdelkader, manager de CAM S.A.V. Algérie, une entreprise spécialisée dans l’importation et le montage de chaînes de production. « Durant l’année 2019, il y a eu une baisse d’activité par rapport à ce qui se passe en Algérie », dit-il en insistant sur les spécificités de cette industrie qui emploie une technologie de pointe et une main d’œuvre plutôt qualifiée. M. Azzoug a, en outre, relevé avec satisfaction le fait qu’en Algérie, on va de plus en plus vers une industrie locale.

Produits algériens et produits étrangers, pas trop de préférence
Melle Nadjet Boudia, directrice de Business Développement, un cabinet dont la spécialité est l’accompagnement et l’homologation des laboratoires étrangers désireux de s’installer en Algérie, parlera, elle, d’un marché qui a un énorme potentiel et qui offre des perspectives certaines. « L’Algérie est le deuxième marché en Afrique, après l’Afrique de Sud. C’est dire toutes les opportunités d’investissement qu’elle offre ! », dit-elle en évoquant les « quelques » barrières bureaucratiques qu’on rencontre ici et là dans le processus d’homologation. « L’opération prend plus de temps qu’elle n’en devrait prendre », finit-elle par dire.
à la question de savoir si les Algériens ont des préférences pour les produits étrangers, M. Mohamed Birem, cadre à la MPSA, une entreprise qui commercialise des produits locaux et des produits importés, dira que « ce n’est plus vraiment le cas ». « Dans le passé, il y avait bel et bien une rétention, mais depuis quelques années, les Algériens acceptent bien le générique », assure-t-il.
Hamid F.

M. DAROUICHE MOHAMED TAHAR, PROFESSEUR à LA FACULTé DE MéDECINE DE CONSTANTINE.
« L’environnement réglementaire actuel n’encourage pas les investissements »
Une facture à l’importation de 3 milliards de dollars, cherté, ruptures de stock… M. Darouiche Mohamed Tahar, professeur à la faculté de médecine de Constantine, pour y remédier, suggère qu’on donne à l’industrie pharmaceutique l’intérêt qui devrait être le sien. Et entre les grands leaders mondiaux et une entreprise nationale performante, M. Darouiche refuse de faire une quelconque distinction. Pourvu que ça puisse marcher.

Le Courrier d’Algérie : l’industrie pharmaceutique, comme toutes industries en Algérie, a de la peine à décoller : importation, cherté des médicaments, ruptures de stock… N’est-elle pas assez importante pour mériter l’intérêt des Pouvoirs publics ?
M. Darouiche Mohamed Tahar : Bien au contraire ! L’industrie pharmaceutique devrait être considérée comme un domaine des plus stratégiques étant donné que la facture de l’importation des médicaments coûte au Trésor public quelques 3 milliards dollars.
C’est aussi un gisement considérable d’emplois, notamment qualifiés. Elle pourrait, en effet, permettre le recrutement de beaucoup d’universitaires de formations médicales et même techniques. J’espère de tout cœur que les autorités pensent sérieusement à favoriser ce secteur, en allant vers plus de facilité dans la création d’entreprises spécialisées à même de combler les déficits chroniques et les sempiternelles ruptures de stock.

-Où se situent justement les vrais obstacles à une industrie digne de ce nom ?
-Il y a, en effet, beaucoup d’obstacles qui font que cette industrie reste à l’état embryonnaire.
Je citerai d’abord un environnement réglementaire et d’affaires qui, à l’état actuel, n’encourage pas les investissements. Je pense aux grands groupes pharmaceutiques auxquels on devrait faciliter la venue et l’installation en Algérie. Nous devons aussi mettre en place une politique qui encourage l’industrie du générique. Il y a, en fait, un double combat à mener : inciter les grands leaders à venir et, en même temps, encourager la production locale et – surtout – protéger cette production d’une concurrence, non seulement féroce, mais qui pourrait être déloyale.

H. F.

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