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LE WALI D’ORAN A FAIT PREUVE D’UNE ATTITUDE MEPRISANTE À SON EGARD : Les Oranais solidaires de l’enseignante rabrouée

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L’attitude du wali d’Oran, Messaoud Djari, devant une enseignante de l’école primaire Benzerdjeb, est condamnable à plus d’un titre. L’enseignante, qui est loin d’avoir versé dans l’effronterie comme tentent de le faire croire certains prompts à utiliser la brosse à reluire, traduit le désarroi dans lequel se retrouve le corps enseignant en butte à mille et un problèmes. Bien avant cette rentrée,  qui intervient certes dans une conjoncture un peu spéciale en raison de la pandémie de coronavirus des enseignants d’Oran avaient tiré la sonnette d’alarme en affirmant que des établissements manquent de tout et qu’il sera difficile de mettre en place le protocole sanitaire décidé par la tutelle. Des établissements  ne disposent même pas de femmes de ménage pour assurer l’hygiène des lieux. Des directeurs d’écoles se sont même retrouvés à faire appel à leurs familles pour procéder au grand ménage qui a précédé la rentrée. L’attitude du wali est condamnable à plus d’un titre. Elle traduit un comportement de mépris affiché à l’égard du citoyen et qui devrait être banni dans la nouvelle Algérie. Le wali d’Oran, qui est censé être à l’écoute des préoccupations de ceux qui sont sur le terrain pour affronter la situation difficile générée par des décennies de non-gestion et une pandémie qui a paralysé la vie à l’échelle mondiale, a usé d’un discours de mépris qui a suscité des réactions de solidarité avec l’enseignante rabrouée. Des citoyens oranais comptent même adresser une correspondance au président de la République pour lui faire part de leur condamnation du comportement hautain et de dédain d’un commis de l’État qui a écorché la volonté d’ouvrir une nouvelle page de confiance entre l’administration et les administrés. Dommage, car rien ne laissait penser que le représentant du président de la République à Oran allait tourner le dos aux revendications d’une enseignante qui a osé dire tout haut ce que certains endurent au quotidien sans broncher.
Slimane Ben

Messaoud Djari réagit
Dans un communiqué diffusé, hier, vers 17H, sur sa page facebook officielle, le wali d’Oran, Messaoud Djari, a réagi à la polémique suscitée autour de son échange avec l’enseignante de l’école Benzerdjeb. « Ce matin, des réseaux sociaux ont diffusé une vidéo du wali d’Oran, tout en inspectant les conditions d’entrée à l’école dans certaines écoles municipales. La vidéo fait référence à l’intervention de la respectueuse enseignante R. Cydia à l’école Benzerdjeb devant le wali, qui a déclaré – lors de sa pré- sentation de diverses préoccupations – que les tableaux appartiennent à ‘’l’ère du colonialisme’’, explique le communiqué. Ajoutant que, M. Djari « qui a suivi avec intérêt la pré- sentation de l’enseignante, a été obligé – sur ce qualificatif – de préciser en tant que repré- sentant de l’État qu’il s’agit d’une description inappropriée et qu’elle ne reflète, ni la réalité, ni les efforts consentis par l’État algérien depuis l’indépendance dans tous les secteurs, le premier étant dans le secteur de l’éducation.  » Cette expression, explique le wali, «  rappelle aux Algériens, hommes et femmes, l’ignorance, l’appauvrissement, l’analphabétisme, l’injustice et la négation de la dignité humaine du régime colonial ». Ceci étant, malgré sa conviction qu’il y a des carences dans ce domaine, le wali «  a voulu montrer à travers cette position que le message de l’enseignante est éducatif et oriente l’opinion publique. Donc, il faut être à la hauteur de cette mission, pour refléter les formidables efforts de l’Etat dans un secteur important qui continue à bénéficier du budget de l’Etat dans toutes les circonstances ». Ainsi, sa visite était organisée pour « connaître ces carences, de s’employer à les lever, d’apporter son soutien et de mobiliser tous les moyens pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves et du travail des enseignants.  » Et à lui de «  saluer les efforts de tous les enseignants et professeurs qui assurent l’éducation de la nouvelle géné- ration » et affirme « son engagement et celui de toutes les autorités locales pour assurer les meilleures conditions possibles pour le bon fonctionnement du secteur éducatif ». Enfin, M. Djari dit que les portes de la wilaya « restent ouvertes » à tous les acteurs du secteur et ses services « mobilisés » pour écouter les doléances de la famille éducative.
R.N.

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