Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius arrive aujourd’hui en Algérie pour une visite de travail de deux jours. Dans son attaché-case, plusieurs dossiers aussi importants les uns que les autres.
Les investissements français en Algérie et la situation sécuritaire qui prévaut au Mali et en Libye domineront les discussions entre le chef de la diplomatie française et les responsables politiques algériens. Selon un communiqué rendu public par l’ambassade de France à Alger, Laurent Fabius rencontreras le président Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, son homologue Ramtane Lamamra, et le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. La visite de Laurent Fabius en Algérie intervient après celle effectuée le 20 mai dernier par son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Ces visites des deux ministres français en l’espace de vingt jours constituent un signe, on ne peut plus clair, sur le rôle important que peut jouer l’Algérie dans la lutte contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants qui sévissent dans la région du Sahel. Considérée comme une puissance militaire régionale, l’Algérie devient un acteur incontournable dans la lutte contre les groupes terroristes et le trafic transfrontalier qui minent la région du Sahel. La situation chaotique en Libye sera également au menu des discussions entre le ministre français des Affaires étrangères et les responsables politiques algériens. Sa rencontre avec le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel ne peut-être consacrée qu’à la situation au Mali et en Libye. Des informations selon lesquelles Paris souhaite l’intervention militaire de l’Algérie en Libye avec laquelle l’Algérie partage environ 1 000 km de frontière. Une frontière qui connaît une intense activité terroriste et un trafic transfrontalier sans précédent. L’Algérie est sollicitée à être sur tous les fronts à jouer son rôle de puissance militaire régionale. Le volet économique occupera également une place importante dans l’agenda de la visite du chef de la diplomatie française. Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public, hier, Laurent Fabius sera accompagné, lors de cette visite, d’une forte délégation composée de parlementaires, de hauts responsables du ministère français des Affaires étrangères et du développement international et d’une vingtaine de chefs d’entreprises, précise la même source.
Sa rencontre avec le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb lui permettra de faire un point de situation concernant les investissements français en Algérie. Sur ce plan, la France a perdu du terrain au profit d’autres pays. Elle, qui était le premier partenaire économique de l’Algérie, se trouve détrônée pour la première fois par la Chine. Laurent Fabius se doit de convaincre davantage d’entreprises françaises pour venir investir en Algérie. En cette conjoncture de crise économique en France où le pays peine toujours à retrouver sa croissance, la délocalisation est considérée comme étant un terme tabou au sein du gouvernement français dont le souci majeur et le renversement de la courbe du chômage.
Laurent Fabius doit éviter que les investissements français en Algérie puissent hypothéquer la création d’emplois en France. Pour l’instant, le partenariat entre les deux pays se limite uniquement à la création de grandes écoles spécialisées dans le management, l’économie industrielle, la logistique et les métiers de l’industrie, et ce dans le souci de renforcer le transfert du savoir-faire français dans ces domaines. À l’occasion de cette visite, les deux parties aborderont également «les voies et moyens permettant de renforcer la coopération éducative et universitaire à travers le lancement d’un nouveau programme refondé de formation universitaire financé par les deux pays», ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Hacène Nait Amara