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LA FRANCE, VIA L’AFP, FOURRE SON NEZ DANS LES AFFAIRES INTERNES DE L’ALGÉRIE : De quoi je me mêle ?

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Depuis l’avènement du mouvement populaire et la crise politique qui s’en est suivie dans notre pays, la France officielle n’a cessé de faire des vagues sur sa position. À vouloir ainsi dissimuler, à chaque fois et contre son gré, ses intentions d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, elle finit, par le biais de son agence de presse (AFP), par se rendre à sa propre évidence. Celle de fourrer son nez jusqu’à faire parler d’un appel du peuple algérien au départ du chef d’état-major de l’ANP Ahmed Gaïd Salah.
En effet, après le 12e vendredi de mobilisation des Algériens, cet organe gouvernemental a commis «un commentaire» pour le moins attentatoire à l’image de l’institution militaire. Cette incartade de trop aurait pu passer inaperçue si ce n’était à confondre avec la campagne médiatique qui vise, depuis quelques jours déjà, une institution d’importance et de hautement souveraine, qu’est l’Armée nationale populaire.
Jugeons-nous ici du sens des mots employés et la visée politique de l’écrit de l’agence de presse gouvernementale. «Des millions d’Algériens continuent de manifester chaque vendredi pour réclamer le départ de l’ensemble du système au pouvoir, notamment le général Gaïd-Salah, qui fut un pilier du régime Bouteflika durant 15 ans», pouvait-on lire sur une dépêche de l’AFP, publiée vendredi, sur son site web. Et qui y a-t-il à relever de mal placé ? En effet, hormis le leitmotiv «système» repris de la rue algérienne, l’AFP s’érige même en porte-voix du peuple algérien en s’exprimant sous un commentaire exempté de guillemets.
Si le principe de son indépendance éditoriale est vite remis en cause par sa dépendance financière pour une entreprise de presse qui touche «105 millions d’euros de l’État» français, on s’attendait tout de même à plus de rigueur et de professionnalisme dans le traitement de l’information, comme révélé récemment par des médias français alternatifs faisant attester d’un organe dépendant totalement du pouvoir et de centres d’intérêts occultes.
Mais, et comme d’autres événements ont précédé cette sortie médiatique française inconvenante pour un pays qui se dit «respecter» la souveraineté du peuple algérien et ses institutions, il n’y a pas à réduire cette charge de l’AFP à un quelconque sentiment revanchard à l’adresse de l’Algérie après que son chef de bureau accrédité à Alger fut expulsé le 10 avril dernier. Preuve en est, elle en rajoute même une couche par dire que «la contestation l’a (le général Gaïd-Salah, ndlr) considéré comme un possible allié quand il a lâché M. Bouteflika, mais sa volonté acharnée d’imposer un processus de transition conforme à la Constitution, dont l’organisation d’une présidentielle le 4 juillet, suscite désormais la colère et les soupçons», précise l’AFP dans un deuxième paragraphe tout aussi exempt de guillemets.
Farouk Bellali

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